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Analyse

Les attentats à Paris, qui ont fait au moins 129 morts et plus de 350 blessés, montrent s'il en était encore besoin que la guerre en Syrie et en Irak ne peut être circonscrite à ces deux pays.


Les attentats de Paris montrent que le conflit syrien ne peut être circonscrit
Les attentats à Paris, qui ont fait au moins 129 morts et plus de 350 blessés, montrent s'il en était encore besoin que la guerre en Syrie et en Irak ne peut être circonscrite à ces deux pays.
La revendication de ces attaques par le groupe Etat islamique (EI) va pousser encore davantage les puissances occidentales à tenter de trouver une solution pour mettre fin au conflit. Mais cela va également exacerber les désaccords politiques sur la manière de gérer l'afflux de réfugiés, sur le sort à réserver au président syrien Bachar al-Assad ou sur l'opportunité d'une intervention armée au sol.
«Ce n'est plus simplement une guerre d'idées», estime Patrick Skinner, ancien officier de la CIA et désormais consultant en sécurité.
Les premiers éléments de l'enquête montrent que les attentats de Paris sont exactement ce que les experts craignaient, voire attendaient: des extrémistes radicalisés en Syrie qui retournent dans leur pays d'origine pour y perpétrer des attaques.
«Ce qui s'est passé n'est pas une surprise. Vous ne pouvez pas avoir ce genre de situation qui dure pendant des années sans que se produisent de telles attaques», dit M. Skinner à l'AFP. «C'est inévitable et ça va se reproduire».
La France dispose pourtant de cellules antiterroristes de tout premier ordre, note M. Skinner, mais même elles n'ont pas pu repérer cette cellule d'une demi-douzaine d'hommes qui a préparé une série d'attaques complexes.
Salman Shaikh, ancien directeur du Brookings Doha Center, qui a fondé sa propre entreprise de consulting, a échangé avec les autorités françaises quelques heures seulement avant les attaques.
La France, rappelle-t-il, a été la plus ferme des nations occidentales concernant Bachar al-Assad, principale cause du chaos en Syrie, ne dérogeant pas du principe que le président syrien devait partir.
- Fatiguées des brutalités de l'EI -
Mais après le massacre de vendredi et la revendication des attentats par l'EI, Paris et Washington pourraient devoir trouver un compromis et avouer qu'Assad est peut-être le moindre des deux maux.
«Cela pourrait jouer», dit M. Shaikh depuis Paris. «Mais je n'en suis pas sûr parce que la France semble très résolue sur le sujet et elle ne veut pas suivre la Russie», principale alliée de Damas qui souhaite voir Assad rester en poste et appelle à une transition politique.
«Le conflit syrien ne peut être circonscrit, il faut le résoudre, pas seulement militairement, mais aussi politiquement», ajoute-t-il.
L'attentat contre l'avion russe en Egypte et les récents attentats à Beyrouth et Ankara illustrent aussi à quel point le conflit en Syrie et en Irak est en train de s'étendre.
M. Shaikh craint que le groupe Etat islamique ne puisse pas être défait avant que les nations arabes sunnites, ennemies d'Assad, ne soient fatiguées des brutalités de l'EI et ne se joignent enfin à la guerre contre les jihadistes.
«L'EI ne sera pas mis en difficulté avant que les groupes d'opposition syrienne ne s'unissent contre lui, et pour le moment ceux-ci sont plutôt en train d'essayer de survivre sous les bombardements russes», reprend M. Shaikh.
Hasard ou non, les attentats sont survenus juste avant une réunion à Vienne entre 17 pays qui vont tenter de trouver une solution politique au conflit.
- 'Des années de réformes' -
La coalition contre l'EI aurait pu se prévaloir de plusieurs bons points, avec les éliminations vraisemblables du bourreau de l'EI «Jihadi John» et de son chef en Libye, Abou Nabil, ainsi que la reconquête de la ville irakienne de Sinjar par les forces kurdes.
Mais au lieu de cela, les pays européens doivent faire face à un terrible environnement sécuritaire, avec la crainte de «loups solitaires» ou de cellules isolées qui peuvent frapper n'importe quand.
«C'est exactement ce que voulaient les terroristes, ils ne voulaient pas qu'on parle de Sinjar ou de la mort de Jihadi John», dit encore M. Skinner.
«La lutte pour changer cette réalité va être, au mieux, très longue et il y aura encore beaucoup de tragédies comme à Paris», anticipe Anthony Cordesman, du Centre pour les études internationales stratégiques, dans une analyse publiée samedi.
«Une victoire réelle ne peut arriver qu'après des années de réformes dans le monde islamique, et avec des aides extérieures qui feront tout pour créer des gouvernements qui dirigeront grâce à leurs succès, plutôt que par la répression», ajoute-t-il.
Les capitales européennes vont à présent devoir se pencher sur la sécurité et les politiques migratoires, et vont «être contraintes d'effectuer d'énormes changements».
De telles décisions forcées ne vont pas forcément toujours dans la bonne direction, mais la menace est réelle: «Ce n'est pas une menace existentielle, mais c'est une très sérieuse menace», conclut M. Skinner.


Lutte contre le terrorisme,le Sénégal sur la défensive, mais...
Quelques jours après la frénésie d'arrestations d'individus supposés proches des milieux Djihadistes et du débat posé sur la place publique après le  récent discours du Président Macky Sall  sur l'interdiction de la Burqa. Il faudra éviter de verser dans le vote de lois scélérates portant atteintes aux libertés individuelles qui ne font qu'accentuer la stigmatisation et l'exclusion des minorités.

Mais le danger est réel et proche de nos frontières car la situation géopolitique de nos voisins immédiats est édifiante à plus d'un titre.
C'est le moment pour le pays d'organiser une riposte sans exclusion aucune et réveiller le patriotisme et la savoir faire sénégalais au lieu d'importer des solutions.Il ne s'agit pas d'acheter des avions et autres matériel de guerre pour venir à bout de cette hydre à plusieurs tètes qu'est le terrorisme.
Le Sénégal est un pays pauvre donc accessible aux mirages des Djihadistes qui disposent de budget financier quasi illimité.
Nos services de renseignements doivent être outillés et bénéficier de formations dans des centres de lutte ici en Afrique comme en Algérie ou au Tchad car ces pays disposent d'une expertise supérieure à beaucoup de pays d'Europe nous confie une de nos sources dans ce milieu sensible qu'est l'univers du Renseignement.
Pour un officier en service à la Direction Générale du Renseignement Intérieur qui a requis l'anonymat," nous avons un problème au Sénégal avec les enfants de la rue qui représentent des proies faciles pour les Djihadistes,la pauvreté grandissante qui fait que ventre vide n'a point d'oreille",et d'ajouter ceci " nous sommes plus alertés et concernés par les saisies importantes de faux billets de banque et de drogue car cela fait parti de la stratégie des terroristes qui inondent la zone ciblée de drogue et fausse monnaie".Notre interlocuteur de poursuivre en nous apprenant ceci " le contrôle sur les transferts d'argent ne sont pas compatibles avec notre combat et sans compter des réseaux parallèles qui ont fait leur temps en occident en finançant à la barbe des services de renseignements les groupes terroristes.Il s'agit d'opérations de transfert d'argent comme la HAWALA qui n'ont pas besoin de logistique car se faisant de personne à personne par exemple,quelqu'un vous dépose la somme de X Millions dans une petite échoppe d'Islamabad que vous retirez auprès d'un commerçant à Dakar".

C'est à ce niveau que nos services devraient mettre les moyens et surtout dans nos prisons où les supposés terroristes ne font l'objet d'aucun isolement et quand on sait que dans nos prisons plus de 75% des pensionnaires sont sans ressources extérieures.Donc très faciles à convaincre avance notre source qui préconise des quartiers spéciaux pour tous ceux qui sont entre les mains de la justice pour les motifs de terrorisme et d'apologie au terrorisme.

Edouard


Le gouvernement du Sénégal a eu, plusieurs fois, à réfléchir sur des stratégies de communication aux fins d’établir une relation de confiance durable avec les populations. Mais en vain, parce que dans un gouvernement lorsque tous les responsables communiquent en même temps et chacun à sa manière cela induit une incohérence dans la mise en œuvre des schémas communicationnels. L’archéologie des efforts de communication du gouvernement, que ce soit sous le magistère du président Wade ou celui du président Macky Sall, révèle un agrégat de communiqués et commentaires se rapportant, souvent, aux mêmes thématiques ou faits, mais variables ou contradictoires d’un porte-parole attitré à un autre.


Communication gouvernementale : Des  " voix pures" ouvrent la voie de la polyphonie
Cette situation d’incohérence notoire est assimilable à un échec. A titre de rappel, le constat d’échec a été tellement préoccupant qu’il a servi de prétexte au dernier  séminaire sur la communication gouvernementale, présidé par le ministre de la promotion de la bonne gouvernance, au sortir duquel  il a été  envisagé, entre  autres solutions, la création d’un organe  de coordination et d’harmonisation.

En effet, l’Etat du Sénégal, à l’instar des démocraties avancées,  est  débiteur de l’obligation de communiquer et de rendre compte  sur les politiques et programmes destinés aux populations. Pour s’acquitter  convenablement de cette obligation, il doit, autant que faire se peut, briser  toutes les « zones de non-communication », mais  il ne doit pas se retrouver, outre mesure, sous l’empire  de la subjectivité, voire de la cacophonie. Le Président  Sall, comme le Président Wade dans un passé récent,  n’arrive pas encore, malgré tous les efforts consentis au plan matériel, financier et humain,  à  mettre en route un plan adéquat  de communication gouvernementale  visant à faire comprendre aux populations son programme de développement politique, économique, social  et environnemental, notamment les  actions phares qui  y sont contenues  et les projets  déjà réalisés ou en cours d’exécution.

Aussi est-il important de souligner, pour le déplorer, à ce niveau de la  réflexion, que  cette problématique de communication désorganisée  est atypique du fait qu’elle ne résulte pas d’un déficit de communication de la part du gouvernement mais plutôt d’une inflation communicationnelle consécutive à l’arrivée remarquée de journalistes chevronnés qui, avec leur penchant légitime et naturel de vouloir se faire valoir et croyant détenir l’apanage de la communication, tentent de convaincre en s’appuyant sur une rhétorique très linéaire, sans prendre en compte l’équilibre entre  l’exigence de communication et les contraintes auxquelles les institutions sont astreintes.

Cela dévoile, malgré leur talent, leur méconnaissance des limites du champ  administratif, au sens stricto sensus. Il s’y ajoute  l’irruption  dans le champ gouvernemental  de  militants maladroits, généralement membres des partis politiques de la mouvance présidentielle  qui, en cherchant à servir la cause de leurs partis ou à défendre le gouvernement, franchissent indûment les frontières entre l’information et la propagande, voire entre la communication citoyenne et la  communication politique.

L’analyse combinée de ces deux approches de communication indique, en faisant  l’unité de la matière, un mode opératoire qui  ne peut créer qu’une  moins-value communicationnelle. Le contraire de l’objectif visé : en l’occurrence, une  plus-value communicationnelle offrant plus de lisibilité et de visibilité à l’action gouvernementale.

En effet, l’atteinte d’une  plus-value communicationnelle, si elle est gérée avec efficacité,  peut servir de ferment  pour structurer et rendre performante la communication gouvernementale qui, selon les spécialistes, «  constitue un service public consistant à renseigner et à écouter les populations dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques, des programmes et des services qui répondent à leurs besoins et à donner suite à leurs préoccupations d’une manière pertinente et utile ».

La façon dont l’information est échangée est également importante. C’est pourquoi communiquer, informer ce n’est point déguiser une pensée ou des faits. Il faut plutôt communiquer et « informer juste et vrai », comme disait en son temps Robert Sagna, ancien ministre de la communication et porte-parole du gouvernement  sous le magistère du président Diouf. Cela permet, en substance, de garantir que les renseignements et les messages communiqués  expriment, avec clarté et cohérence, les objectifs et les thèmes contenus dans le référentiel  de communication du gouvernement.

Cela veut dire, in fine, que les porte-parole désignés,  quel que soit le  niveau de responsabilité où ils se trouvent, doivent parler de faits avérés  et restreindre leurs commentaires aux faits considérés. Ils doivent aussi, le cas échéant, apporter des explications  concernant un quelconque changement intervenu dans le déroulement des politiques et des programmes  ou  répondre, en disant la vérité,  aux allégations  mettant en cause  le gouvernement,  quels que soient leur nature et leur objet.

Le constat laisse entrevoir aussi  que la  fonction de porte-parole qui est, de plus en plus, confiée dans l’ordre des pratiques admises, à des journalistes de formation, requiert, subséquemment, la maitrise et l’appropriation d’autres connaissances instrumentales, relevant du domaine de l’ordre administratif,  qui ne sont pas forcément à leur portée. Il s’agit, entre autres, du respect des procédures administratives, de la rigueur, de la retenue, de la précision, de la confidentialité et de la subordination, caractéristiques de tout gouvernement  respecté, qui ne laissent  de place ni à la liberté de ton, ni à l’affranchissement vis-à-vis de la voie hiérarchique  et, encore moins, aux réflexes iconoclastes. L’ambiance et les exigences des rédactions  ne sont pas celles contraignantes des structures administratives !!!

La question qu’on peut se poser aujourd’hui c’est : Pourquoi ces professionnels de la communication, généralement des valeurs sûres,  qui auraient dû être « des voix pures dans la cacophonie » n’arrivent-ils pas à porter efficacement la parole du gouvernement ?  La réponse est que nombreux sont ceux parmi eux qui n’arrivent pas à opérer la rupture épistémologique entre le communicateur et le communicant. Ils n’ont plus cette clairvoyance qui leur aurait permis de relever que, pour rendre visibles ses actions et informer régulièrement les populations par des comptes rendus de réception de travaux ou par des bilans d’étape sur les politiques et programmes engagés, le gouvernement s’accommode mieux des services d’un communicant pour les faire valoir.

Abstraction faite, de façon délibérée,  sur les comportements et attitudes  des responsables ou militants politiques qui s’invitent, sans mandat, à la communication gouvernementale, il apparait à la lumière de l’analyse des faits passés en revue que le gouvernement a fait une erreur de casting en privilégiant la désignation  de certains professionnels de la communication comme ses porte-parole attitrés. Censés être les « voix pures » de la communication gouvernementale, ils n’ont pu faire mieux que d’ouvrir la voie qui mène à la polyphonie.

Toutes leurs sorties médiatiques, pour indiquer la position du gouvernement sur des questions d’actualité, sont empreintes de contradiction, de collision, de parti pris ou de jugement  partisan. Le constat est le même  concernant   les situations de controverse, «  d’urgence et de crise » pour la gestion desquelles  ils n’ont jamais su mettre en avant leur rôle d’interface, de conseil, de médiation, de négociation  et de facilitation en disant la vérité  au lieu de verser dans les commentaires approximatifs, la contre-vérité et la polémique stérile.

Il faut, cependant, rappeler que ce n’est point leur profil par rapport à l’emploi qui est mis en cause. Ils sont,  plutôt, confrontés à des  difficultés d’adaptation à l’environnement administratif  de leur nouvel emploi.  Il s’y ajoute que leur vécu professionnel ne leur offre pas la possibilité d’analyser la communication gouvernementale, comme une démarche administrative donc,  soumise à  des exigences  d’organisation et de méthode que les séminaires ou  ateliers, organisés à la hâte,   ne peuvent pas  résoudre.

Le Bureau d’organisation et de  méthode (B.O.M) pourra, ainsi, être mis à contribution, à juste titre, pour apporter un appui à  la réflexion sur la méthodologie adéquate et la définition de valeurs communes auxquelles l’ensemble des ministères et leurs démembrements pourront, à l’avenir, se référer en permanence. Les directives en la matière contenues dans les notes circulaires de l’Administration Diouf pourraient servir d’hypothèse de travail. Ces directives étaient  tellement claires et précises que  les ministères et les directions qui les composent ne pouvaient jamais entrés en collision ou en contradiction.

Le plan de communication interne de chaque ministère était élaboré, en tenant compte des termes de référence de la politique globale de communication  du gouvernement. Ces bonnes pratiques subsistent encore, aujourd’hui,  dans le fonctionnement  des services de communication des forces de défense et de sécurité. Leur outil de communication, en cas de nécessité, demeure le communiqué court, clair, précis et objectif se rapportant aux faits considérés.

En tout état de cause, le communiqué encadré, régulé, contrôlé et lu par le porte-parole de l’institution est l’outil de communication, par excellence,  surtout dans les situations de crise ou d’urgence. Son utilisation par  les Administrations américaine et israélienne a fini de faire  école.

En définitive, la fonction de porte-parole confiée aux journalistes compromet, plus qu’elle sert,  la communication gouvernementale. Cette nouvelle vocation a anéanti la fonction d’attaché de presse ou de conseiller en communication qui était originellement la leur au niveau de certains ministères de souveraineté. Ils étaient  chargés en relation avec le chef de la cellule de communication    d’une part, de la coordination des  activités en matière de  communication, de l’élaboration de plan et de stratégie de communication interne,  de la rédaction des  communiqués et des notes d’information  et d’autre part, de conseil sur le gestion et le traitement de l’information et d’aide sur le choix adéquat  des formats et outils de communication,  dans les situations  de crise ou d’urgence. La fonction de porte-parole revenant de facto au chef de la cellule de communication astreint au respect d’un certain nombre d’obligations inhérentes à son statut d’agent de l’Etat mais aussi qui appréhende mieux les résultats attendus au bénéfice des populations.

Autrement dit, une communication gouvernementale réussie, forte et durable est tributaire de la mutualisation du savoir-faire du chef de la cellule de communication et de l’expertise  de l’attaché de presse ou du conseiller en communication. Les stratégies y relatives doivent  être envisagées dans une perspective interministérielle parce que les résultats attendus concernent, globalement, l’information sur les politiques et les programmes du gouvernement destinés aux populations, conformément aux principes de la bonne gouvernance.

Il suffit maintenant, sans revenir sur les détails des supports et outils de communication, d’infléchir la tendance  en célébrant le retour de l’attaché de presse ou du conseiller en communication au sein des cabinets ministériels et, en inaugurant une nouvelle ère qui consacre le chef de la cellule de communication comme le porte-parole attitré de l’institution. Cette redistribution des taches, clef de voûte  d’une véritable politique de communication gouvernementale, pour être efficace devra inclure tous les aspects liés à son opérationnalité notamment, l’identification des objectifs/cibles, la qualité des ressources humaines, le choix des formats de communication  et la rigueur dans l’approche méthodologique.

La communication gouvernementale, parce qu’elle constitue aussi un levier essentiel à  la promotion de l’image de marque du gouvernement, les acteurs chargés de sa mise en œuvre, eu égard à sa temporalité très longue, doivent procéder à des évaluations périodiques qui permettent au chef de l’Etat, garant de l’achèvement des politiques et des programmes, de mieux mesurer son impact sur la visibilité des actions du gouvernement et sur l’espérance de bien-être social des populations.

Pour mettre de l’ordre dans le mode actuel de communication du gouvernement, le Président de la république devra saisir l’opportunité qu’offrent  la présentation et  la mise en œuvre du Projet Sénégal Emergent (Pse), « le référentiel unique  de prise en charge des besoins des populations, en termes d’emploi et de lutte contre la pauvreté », selon le ministre du budget, pour impulser une nouvelle   communication gouvernementale structurante, cohérente et dynamique,  permettant d’entretenir des relations proactives avec les populations par la publication périodique, entre autres outils de communication, d’un tableau synoptique sur l’évolution des politiques et le déroulement des programmes, en fonction des chronogrammes établis.

Cheikh Sadibou Doucouré

Spécialiste des droits de l’homme et  des questions pénitentiaires


La récente déclaration du bien nommé Serigne Basse Abdou Khadre a été saisie par nombre de nos compatriotes comme prétexte inespéré pour débiter des homélies ronflantes sur l’urgence d’une pacification des relations politiques, particulièrement entre l’actuel chef de l’Etat Macky Sall et son ancien mentor Me Abdoulaye Wade. Mais la plupart de ces discours de bons offices sont biaisés, et pour cause.


Wade Macky : les mille et un obstacles d’une paix des braves
Imbu à l’excès des privilèges que lui confère son âge très avancé, le « pape du Sopi » veut tirer profit plus que la raison sociale n’en peut tolérer de son prestige gérontocratique. Les preuves d’une telle aberration sont légion et prennent malheureusement une ampleur tragique dans les relations du vieil homme avec le président Macky Sall. En effet, depuis sa perte du pouvoir en 2012, le tombeur du régime socialiste ne s’est jamais entouré de précautions inutiles pour traiter son ancien « fils  idéologique » avec une indélicatesse qui frise le mépris. Evidemment cette inélégance hypertrophiée prend sa source dans le fait que pour Me Wade, l’actuel locataire de l’avenue Roume reste et demeure un simple ancien membre de « son » troupeau politique, une brebis égarée à laquelle il ne peut gratifier que d’un discours moralisateur, policier, aux fins de la contraindre à revenir dans les rangs. 
Il y a donc, pour ainsi dire, fort à parier que c’est ce paternalisme rugueux, de mauvais aloi, qui explique l’étonnante radicalisation du président Macky Sall vis-à-vis des actes d’opposant posés par Me Wade et ses affidés qui se reconnaissent dans ses agissements si peu élégants.
Wade est encore incapable de traiter Macky Sall, non pas comme un « fugitif », un « paria », un renégat, mais comme l’incarnation la plus élevée de la République ; quelqu’un qui tient entre ses mains les rênes d’une nation tout entière. Cet écran fumeux et fumant n’a que trop brouillé la visibilité dans la cohabitation entre le pouvoir et la frange la plus représentative de l’opposition. Et tant que le « Berger » des Libéraux s’éternisera dans cette condescendance outrageante, injustifiée, les tentatives pour arrondir les angles auront toutes les chances de rester lettre morte.
A vrai dire, il ne s’agit pas d’un quinquagénaire inculte et irresponsable faisant face à un vieillard expérimenté et auréolé de sa sagesse multiple ; il s’agit d’un ancien opposant, âpre et irréductible, qui a été ravalé, une fois de plus, dans cet espace de galère qu’il connaît bien et qui, par élégance républicaine, devrait se donner les moyens d’observer un minimum de correction vis-à-vis de son jeune tombeur dans l’arène des urnes.    
L’appel de Serigne Basse Abdou Khadre, si noble et si lucide soit-il, ne pourrait produire l’effet escompté que si les protagonistes prennent conscience que l’intérêt supérieur de la nation doit être rigoureusement inscrit au dessus de leurs empoignades crypto personnelles. Malheureusement, cet objectif consistant à placer « la patrie avant le parti » sera d’autant plus difficile à atteindre qu’il y a au cœur du débat un acteur passif (en l’occurrence Karim Wade) qui continue d’être un lourd point d’achoppement dans l’horizon si improbable déjà de futures concessions. En effet, si Wade n’est pas dans les dispositions de parapher un quelconque document de « paix des braves » qui ne prendrait pas en compte l’élargissement de son fils, Macky Sall, de son côté, n’a jusqu’ici montré aucune disposition allant dans le sens de libérer le seul « gros poisson » que les filets de sa fameuse traque ont pris.      
Comme quoi l’appel de Serigne Basse, dans le contexte actuel, a une valeur quasi sacrée, mais hélas, a peu de chances de rencontrer un succès véritable. Jamais notre pays n’a eu autant besoin de respirer les douces senteurs de la paix. Nous sommes à un tournant où l’expertise politique a besoin de se débarrasser des démons de la division qui l’habitent fatalement pour baliser les grands boulevards où se reconstruira un Sénégal qui ne serait plus jamais ravalé dans une place si peu honorable dans des classements consacrés aux pays les plus pauvres du monde (suivez mon regard !). Mais une telle perspective risque fort bien de rester dans l’ordre de l’utopie puisque nous vivons dans un pays où les caciques politiques nous imposent des sacrifices inimaginables, oubliant que le tablier déguerpi, un Tahibou Ndiaye ou un certain Toussaint Manga, ont exactement la même valeur sociale que le fils unique d’un ancien président qu’on accuse de tous les K(A)RIM…   

Edouard 



Il se dit que les politiciens prennent en otage les Sénégalais. A y voir de plus près, il n’y a certainement aucun excès de considération dans cette façon certes bien sarcastique de peindre ceux qui se proposent de gouverner notre « Cité »…


A quand le clap de fin du cirque politique ?
Au vu de la monstrueuse agitation à laquelle se livrent nos hommes politiques ces derniers temps, on a le sentiment qu’ils ont fini de se spécialiser dans un jeu de cirque sans queue ni tête et qui, par-dessus le marché, est très dommageable à ce vaillant peuple sénégalais ployant dignement dans la galère. 
Après avoir effrontément fait tinter les grelots de la scission au sein de sa formation d’origine, Modou Diagne Fada a, durant ces dernières 72 heures, réussi la prouesse de créer un suspense inédit dans l’Hémicycle quant à la mise en place d’un groupe parlementaire libéral. Maître Wade, conscient d’avoir fait erreur en poussant ce fils idéologique hors des limites objectives de sa patience et sa loyauté, a alors cherché, comme il l’a toujours fait en de telles occasions, à tempérer les ardeurs du « rebelle » avec les arguments artificieux d’une tardive réconciliation. Mais Fada, de son côté, conscient de tenir le bon bout, ne rechigne guère à se livrer à quelques fadaises, histoires de prouver une fois de plus que sa rebuffade n’est pas une simple grimace passagère et qu’elle vaut bien son pesant… de suffrages. N’a-t-on pas là quelque plaisant jeu de cirque ?
De l’autre côté, dans « le camp d’en face », comme ils aiment à dire dans leur jargon, le spectacle n’est pas moins bouleversant. Depuis des mois maintenant, le président Sall et sa bruyante caravane de « l’Espoir » (le fameux Benno Bokk Yaakar) vadrouillent dans le « Macky » en s’invitant de temps à autre dans un remuant jeu de dupes où personne n’hésite à déplacer sur l’échiquier des intérêts partisans des pions capables de déclencher un tsunami politique. 
Il s’y ajoute que dans ce tragique ballet de clowns sentant la démagogie et l’hypocrisie de loin, un homme jeté au fond d’une cellule est accusé d’un…KRIM dont aucun de ses accusateurs, même les plus acharnés, même les plus géniaux, ne sont pas encore parvenus à nous montrer les preuves.
On a comme l’impression donc que les Sénégalais sont considérés comme de pauvres brebis, une horde de caprins que les politiciens ont, à dessein, parqués dans les parenthèses nauséabondes de leurs caprices bassement matérialistes. 
Ainsi va le Sénégal. Après deux alternances, nous sommes encore réduits à suivre un film où des gens de peu de valeur morale, hissés au sommet par des lubies fantasques et scélérates, s’offrent le luxe d’exposer notre dignité transformée en escalier de chair pour les besoin de leur sanglante ascension.            

Edouard



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