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Caisse d’avance : A fond la caisse !

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 8 Mars 2017 à 19:47

C’est, dit-on, pour avoir utilisé la caisse d’avance de la mairie de Dakar de manière peu orthodoxe que Khalifa Sall vient d’être envoyé en prison. Il est accusé de «détournement de deniers publics, complicité de détournement de deniers publics et blanchiment d’argent».

Accusations graves s’il en est, desquelles ce dernier se défend en affirmant avec force que cette caisse d’avance n’est rien d’autre qu’un «fonds politique» à la disposition du maire qui en fait l’usage qu’il veut.
A l’en croire, il s’agit d’une sorte de caisse noire dont l’utilisation n’est susceptible de justifications qu’a posteriori. Depuis plusieurs dizaines d’années, pour ne pas dire depuis toujours, cette caisse d’avance existe et a toujours fonctionné comme des fonds politiques. Si le débat fait rage aujourd’hui sur la légalité ou non de cette caisse, c’est simplement parce que son utilisateur n’est pas du même camp politique que le parti au pouvoir qui considère que les  fonds qui alimentent cette caisse peuvent servir de trésor de guerre à Khalifa Sall, dont la candidature pour les législatives et la présidentielle ne sont plus un secret pour personne. Car, gageons que si le maire de Dakar était un militant apéristes, cette caisse d’avance aurait été utilisée à fond la caisse pour des besoins politiques et l’on n’en aurait jamais entendu parler. Aussi convient-t-il de ramener les choses à leur juste proportion. La caisse d’avance est en vérité une caisse noire, l’on a seulement commis l’erreur de lui conserver l’appellation de caisse d’avance qui, en comptabilité publique, répond à des normes bien précises.
La caisse d’avance est en effet destinée au règlement de petites dépenses urgentes, dont le montant n’excède généralement pas 1 à 2 millions de francs. Mais même si les sommes décaissée ne sont justifiées qu’a posteriori, les dépenses à engager sont énumérées au détail et aucune dépense non inscrite sur la liste ne peut être engagée. De nombreuses administrations possèdent une caisse d’avance mais l’on sait, de source sûre, que les patrons de ces entreprises utilisent tous, ou presque, ces fonds comme des fonds politiques. Sauf que personne ne vient leur chercher des poux sur la tête parce qu’ils son généralement des responsables du parti au pouvoir.
Reste qu’il faut s’entendre sur une nouvelle dénomination de la caisse d’avance dans les mairies, car dans ces institutions décentralisées, toutes les activités sont politiques et aucun maire ne peut travailler, politiquement s’entend, sans avoir une caisse spéciale pour entretenir des militants ou venir en aide à des concitoyens dans le besoin. Les élus devraient avoir le courage de réclamer l’existence d’une caisse noire dans les grandes mairies et exiger qu’elle s’appelle véritablement CAISSE NOIRE au lieu de caisse d’avance. C’est aujourd’hui le combat que doivent mener les hommes politiques,  ceux du pouvoir comme de l’opposition car les activités politiques des élus en dépendent. On ne peut pas être maire de Dakar et ne pas disposer de fonds que l’on peut mettre de façon discrétionnaire à la disposition des populations de la cité qui sont dans le besoin car les budgets réservés aux aides sociales sont tellement insignifiants qu’il faut trouver des voies de contournement pour faire véritablement du social. La caisse d’avance est un instrument politique, c’est une caisse noire qui ne dit pas son nom et il est d’usage courant que les maires en fassent profiter leurs administrés.
Si le président de la République, un élu dispose d’une caisse noire votée à l’Assemblée nationale, si le président de l’Assemblée nationale et le président du Haut conseil pour les collectivités territoriales en disposent, les maires des grandes villes sont en droit de demander à être dotés d’une pareille caisse ou, à défaut, supprimer les caisses noires du président de la République et des présidents de l’Assemblée nationale et du Haut conseil pour les collectivités locales. C’est une question d’équité.


1.Posté par Momar le 09/03/2017 17:01 (depuis mobile)
Je suis désolé de constater que vous défendez bien votre "caissed''''avance". Alors je vous pose juste une question : est''''ce aux "baadoolo" de mettre à la disposition du maire (par ses impôts) une somme destinée à faire du "social" ou de la politique ?




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