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Condamné à perpétuité, Abdou Magib Ndiaye, le présumé agresseur du gérant du Ngalam, interjette appel et écope finalement de ...10 ans de prison ferme

Rédigé par Dakarposte le Lundi 18 Juillet 2016 à 21:18

Il a de la veine! Il c'est cet individu qui avait attaqué le gérant du bar "LE NGALAM". A la suite de cette agression, dont l'auteur présumé est Abdou Magib Ndiaye ,le gérant du Ngalam (François NDIAYE),qui a reçu quatre coups de couteau au dos, a pourtant survécu . Condamné à perpétuité, Abdou Magib Ndiaye , a alors interjeté appel. Il a finalement écopé d'une peine de dix ans de réclusion ferme.


Condamné à perpétuité, Abdou Magib Ndiaye, le présumé agresseur du gérant du Ngalam, interjette appel et écope finalement de ...10 ans de prison ferme
Une de nos consoeurs, Ndèye Anna Ndiaye du "Pop" écrivait peu après la condamnation à perpétuité d'Abdou Magib Ndiaye qu'il  n’a pas été gâté par la vie.
Né en 1978, le jeune homme qui habite à la cité Keur Khadim et dont les parents son divorcés, vivait avec sa mère. Une dame qui n’avait pas trop son  temps, à cause de la maladie de sa mère qui, amputée des deux jambes, a quasiment passé plus de deux ans à l’hôpital. Un moment qui a été mis à profit par le jeune homme pour sacrifier ses études. Etant à la fleur de l’âge, il commencé à taquiner l’alcool, à fréquenter les boîtes de nuit et à se faire des amis aux fréquentations douteuses.

 Pis, il s’était engagé dans un réseau de blanchiment de faux billets, entretenu, selon lui , par le gérant du bar le "Ngalam".
D’ailleurs la nuit des faits, il sortait du bar "Ngalam". C’était le 29 octobre 2008. Cette nuit-là, il était environ 3h du matin, lorsque les éléments de la brigade de Hann renforcés par le Gign qui assuraient une surveillance au niveau du Fort B, disent avoir été alertés par des cris provenant d’un individu en détresse malmené par une bande d’agresseurs. Ils disent avoir ainsi trouvé le nommé François Ndiaye grièvement blessé par les agresseurs qui tentaient de prendre la fuite à bord du véhicule de la victime, après avoir volé les clés. Il avait, en effet, reçu quatre coups de couteau au niveau du dos. Tout de suite, les pandores ont tiré des coups de feu de sommation au niveau des pneus. 

Seulement, la course poursuite lancée à l’encontre des agresseurs a seulement permis de mettre la main sur l’accusé Abdou Magib Ndiaye qui n'a pas réussi à rejoindre le véhicule, les autres ayant réussi à prendre la poudre d’escampette. Interpellé avec un couteau tacheté de sang, Abdou Magib  Ndiaye a donné plusieurs versions à l’enquête préliminaire comme à l’instruction, pour se tirer d’affaire.

Mais devant la barre de la Cour d’Assises en 2014 , il avait jeté le discrédit sur le plaignant en soutenant que François Ndiaye entretient un réseau de faux billets et que ses amis et lui se chargeaient de l’écouler dans le marché, moyennant rétribution. 

L’avocat de l’accusé parle d’une simulation d’agression

C’est donc dans ces circonstances, dira-t-il que la nuit des faits, ils l’ont suivi à bord d’un véhicule jusque chez lui, pour réclamer à ce dernier leur argent. « Sur place, il a promis de nous donner 450.000 francs et pour nous donner le surlendemain 1, 800 million, mais pris par on ne sait quelle mouche, il est ressorti de chez lui en criant», a dit l’accusé. Selon lui, il n’y avait aucun blessé sur  place et personne parmi eux ne détenait une arme. Et pourtant, lors de son audition, la victime François Ndiaye qui est le gérant du bar «Le Ngalam» et qui a brillé par son absence à la barre, a expliqué que la nuit des faits, au moment où il garait son véhicule devant chez lui , vers 3h du matin, il a vu une voiture 4X4 s’approcher de lui et croyant qu’il s’agissait d’un ami, il dit avoir marqué un temps d’arrêt pour l’attendre. C’est là qu’il a vu sortir brusquement quatre individus qui se sont jetés sur lui en lui arrachant les clés de sa voiture et son portable. 

Selon lui, deux d’entre eux l’ont étranglé et forcé à entrer dans leur véhicule. Et n’eussent été ses cris, il serait sans doute passé de vie à trépas, suite aux coups de couteau qu’il a reçus. Dans son réquisitoire, l’Avocat général n’a pas manqué de s’insurger contre la mauvaise foi de l’accusé. « On assiste de revirement en revirement et à chaque étape de la procédure, il change de version, battant en brèche la déclaration qu’il avait faite antérieurement », a dit le Procureur général qui estime que s’il n'y a pas eu mort d’homme, c’est par un heureux concours de circonstances. 

Toutes choses qui font qu’il a demandé à la Cour de retenir la culpabilité de l’accusé et de le condamner aux travaux forcés à perpétuité. Quant au conseil de l’accusé Pape Jean Sèye, qui pense que cette affaire est «un pur montage», il n’a pas manqué de relever toutes les irrégularités et incongruités du dossier avant de balayer d’un revers de la main la version de la partie civile qui, selon lui, n’aurait pas survécu à quatre coups de couteau. 

Estimant qu’il n’y a pas d’éléments objectifs (aucun certificat médical n’a été joint au dossier) pouvant asseoir la tentative de meurtre, Me Sèye a plaidé l’acquittement.  Quant à l’association de malfaiteurs, il a plaidé la bienveillance de la loi. Finalement, il a écopé des travaux forcés à perpétuité. Nous étions en 2014.

Ce lundi 18 JUILLET 2016. La  première procédure évoquée devant la chambre criminelle d'appel est "l'affaire  Abdou Magib Ndiaye" jugée le 08.07.2014 par la cour d'assises de Dakar pour vol en réunion avec usage d'arme et de vehicule, d'association de malfaiteurs, coups et blessures volontaires sur la personne de François Ndiaye, gérant de bar et notamment celui du célèbre "Ngalam".Qui soit dit en passant a mis la clef sous le paillasson. 
Il a été rappelé à la barre que son premier conseil,celui-là qui l'a défendu en première instance n'est autre que le célèbre avocat Me Moustapha Diop, décédé.
A l'audience, il a deux avocats,en l'occurrence Me Pape Jean et Me Baboucar Dramé (un jeune et très brillant avocat, assez estimé au barreau de Dakar).
Dans sa plaidoirie, Me Pape Jean Sèye est largement revenu sur les faits. Il a estimé que son client a été injustement condamné à perpétuité sur la base de procès verbaux de la gendarmerie qui, rappelle t'il, ne devraient servir qu'à titre de renseignements. Selon Me Sèye, il y'a eu trop de contradictions à l'actif des pandores enquêteurs. Il dit ne pas donner foi aux constatations faites par les gendarmes.
Selon l'accusé,le sieur François Ndiaye leur devait de l'argent. Ils l'ont alors suivi après son travail c'est à dire du bar le Ngalam jusque chez lui aux fins de lui réclamer leur dû. Selon l'accusé, François NDIAYE leur livrait souvent de faux billets à charge pour eux de le distribuer dans des commerces ou auprès des vendeurs de crédit. A preuve, ils ont fait la remarque sur le fait que François Ndiaye ne s'est jamais présenté devant la justice Sénégalaise."C'était fait à dessein. Il n'a jamais présenté de certificat médical. S'il l'avait fait, le juge d'instruction l'aurait remarqué" a soutenu l'accusé.Bref,les deux conseils se sont accordés à démonter les arguments du premier juge. 
Au finish, après d'âpres plaidoiries,  l'accusé s'est retrouvé avec une peine d'une décennie ferme. Ayant déjà purgé huit ans, il sera libre dans deux ans.



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