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Guerre en Ukraine : Macron et Poutine se sont entretenus par téléphone

Rédigé par Dakarposte le Samedi 20 Août 2022 à 15:43

Emmanuel Macron s'est exprimé, vendredi 19 août, lors de la cérémonie du 78e anniversaire de la libération de Bormes-les-Mimosas (Var), qui avait été reportée en raison des risques d'orages et d'inondations


Les frappes contre la centrale ukrainienne de Zaporijia pourraient provoquer une « catastrophe de grande envergure », a averti, vendredi 19 août, le président russe Vladimir Poutine lors d'un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron.

Vladimir Poutine « a souligné que le bombardement systématique [?] du territoire de la centrale nucléaire de Zaporijia crée un danger de catastrophe de grande envergure qui pourrait conduire à la contamination radioactive de vastes territoires », a dit le Kremlin dans un communiqué. Les deux dirigeants ont, par ailleurs, appelé à organiser « dans les plus brefs délais » une visite de la centrale par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), selon la même source. Du côté de l'Élysée, on explique qu'Emmanuel Macron a dit « une nouvelle fois sa préoccupation face aux risques que fait peser la situation à la centrale de Zaporijia pour la sûreté et la sécurité nucléaire », selon le communiqué français.

Vladimir Poutine a accepté que cette mission passe par l'Ukraine et non la Russie, a annoncé l'Élysée. Le président Poutine a indiqué, lors de cet entretien, qu'il acceptait de « revoir l'exigence » qu'elle passe par la Russie, a indiqué la présidence française. « Il a accepté qu'elle [s'y] rende dans le respect de la souveraineté ukrainienne et donc en passant par l'Ukraine, sous contrôle gouvernemental. » 

« C'est tout à fait nécessaire, légitime, indispensable pour des raisons de souveraineté ukrainienne », a martelé la présidence française. « Il est hors de question qu'à travers le fait accompli de l'occupation russe d'un certain nombre de territoires ukrainiens [...] la communauté internationale ou l'AIEA apportent la moindre forme de légitimité à cette occupation en passant par la Russie », a insisté un conseiller du président Macron.

Un cessez-le-feu temporaire ?
L'envoi d'experts de l'AIEA va nécessiter aussi un « cessez-le-feu », « au moins le temps de la mission », a relevé l'Élysée. « Il n'est pas simple de négocier un cessez-le-feu proprement dit, mais il faut absolument s'assurer que la mission de l'AIEA pourra se dérouler dans des conditions de sécurité physique satisfaisantes », a relevé le conseiller présidentiel.

« Cela nécessite un arrêt des combats le temps au moins de la mission et, si possible, et nous le souhaitons vivement, au-delà, de telle manière que nous ayons tous de la visibilité pour la suite et que nous soyons bien sûrs que la centrale de Zaporijia est un lieu tenu en sécurité », a-t-il ajouté. « Nous espérons que l'Agence pourra se rendre très rapidement sur le site », a poursuivi l'Élysée, sans plus de précisions de calendrier, ajoutant que la France était prête à apporter son « expertise » en la matière.

« La France est prête à contribuer techniquement, politiquement au succès de cette mission à travers la mise à disposition de son expertise », a souligné la présidence française. La mission de l'AIEA « consistera à faire une évaluation de la situation sur le site de Zaporijia et ensuite à prescrire à ceux qui ont le contrôle de la centrale les mesures à prendre pour assurer sa sécurité », a-t-elle ajouté.


Premier appel à la suite d'un long silence
La présidence française ajoute qu'Emmanuel Macron a « soutenu l'envoi sur place dans les meilleurs délais d'une mission d'experts de l'AIEA, à des conditions agréées par l'Ukraine et les Nations unies ». Les deux dirigeants doivent se reparler « dans les prochains jours à ce sujet après échanges des équipes techniques et avant le déploiement de la mission », selon l'Élysée.

Par ailleurs, le président russe a dénoncé les « obstacles » à l'exportation de biens agricoles russes, malgré la signature le mois dernier d'un accord à Istanbul. Selon le Kremlin, Vladimir Poutine a « souligné les obstacles qui demeurent devant les exportations russes, ce qui ne contribue pas à une solution aux problèmes relatifs à la sécurité alimentaire mondiale ». Un avis que ne partage pas Paris. La France estime qu'il n'y a « aucun obstacle » aux exportations de biens agricoles russes, rejetant les affirmations en ce sens du président russe Vladimir Poutine, qualifiées d'« instrumentalisation ».

« De notre point de vue, il n'y a aucun obstacle juridique lié aux sanctions [occidentales contre la Russie, NDLR], aucun obstacle opérationnel à l'exportation du grain russe », a déclaré la présidence française à l'issue d'un entretien entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine. Il y a « de la part de la Russie une volonté d'instrumentaliser politiquement cette question », a-t-elle ajouté.

Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ne s'étaient plus appelés depuis le 28 mai dernier. Auparavant, le président français avait eu des entretiens téléphoniques avec le chef du Kremlin début mai, début mars et à cinq reprises en février en pleine montée des tensions jusqu'à l'offensive du Kremlin en Ukraine, le 24 février. Il s'était aussi rendu en personne à Moscou, le 7 février, pour rencontrer le président russe. Ces multiples contacts ont valu des critiques à Emmanuel Macron, certains lui reprochant d'avoir maintenu des échanges réguliers avec le chef du Kremlin sans parvenir à empêcher le lancement d'une offensive contre l'Ukraine.



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