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La situation nécessite que chaque Sénégalais considère comme reposant sur ses seules épaules le destin de notre pays

Rédigé par Dakarposte le Lundi 13 Novembre 2017 à 13:32

La situation nécessite que chaque Sénégalais considère comme reposant sur ses seules épaules le destin de notre pays
Le Sénégal est encore à la croisée des chemins, en d’autres termes notre pays est en train de franchir, une fois de plus, une étape cruciale de son histoire. Les historiens révèlent n’avoir jamais enregistré des manifestations d’une ampleur aussi importante que celles du 23 juin dernier du fait de leur étendue. D’autres d’une rare violence également se sont produites le 27 du même mois, soit quelques jours de décalage avec les conséquences que vous savez. Tout, porte à croire que des circonstances vont en créer d’autres analogues, compte tenu de ces menaces suivies d’escalades de violences verbales diffusées quotidiennement à travers les médias.
Que les membres de la famille de notre regretté Juge Kéba Mbaye veuillent bien m’excuser de faire usage du précieux savoir de cet illustre personnage pour prévenir ce qui risque de déstabiliser notre pays. Mais il faudrait bien que l’héritage qu’il nous a laissé ou du moins sur le plan éthique et conseils, serve à quelque chose, d’autant que ses propos exprimés à l’occasion de l’installation du président Abdou Diouf après la démission du premier chef de l’Etat en début d’année 1981, et au cours de la leçon inaugurale de l’année académique 2005-2006, sont plus que d’actualité. Qu’il me soit permis d’ailleurs de m’incliner respectueusement et pieusement devant sa mémoire pour lui souhaiter en ce mois béni de Ramadan, une bénédiction éternelle et une place de choix au Paradis.
Nous allons vers un rendez-vous électoral important. Les acteurs politiques tout comme la société civile ont du mal à se retrouver pour l’adoption d’un consensus sur ce qui les divise. Toutes les initiatives utilisées à ce jour pour les rapprocher (majorité et opposition en particulier) ont montré leurs limites. Les citoyens de ce pays tout comme les hôtes vivant parmi nous, sont crispés et l’inquiétude gagne du terrain.
Les regards semblent être tournés maintenant vers une hypothétique décision du Conseil constitutionnel pour valider ou invalider la candidature du président sortant. Je pose la question de savoir, est-ce que la décision ainsi attendue, qu’elle soit favorable ou non à chacune des parties, pourrait changer le cours des événements ?
Est-ce que nos vaillantes forces de l’ordre qui peinent déjà à se positionner partout pour l’accomplissement de leurs missions républicaines seront en mesure d’assurer une correcte couverture sécuritaire des personnes et des biens si le pire devait se produire ?

En tout état de cause, le reste du monde nous regarde ; nos amis des autres pays sont attentifs à nos moindres impulsions. Nos ennemis jubilent déjà à l’idée que le Sénégal, qui se targue d’être un pays phare de la démocratie africaine, va peut-être emprunter le chemin de l’aventure. Au moment où certains Sénégalais s’interrogent sur l’avenir de leur pays, d’autres prompts à commettre des actes de vandalisme, réfléchissent déjà sur les stratégies à adopter pour s’emparer des biens d’autrui ou se livrer à des actes de violences de toute nature tels que des cas de viol, imputables à des marginaux, qui ont été constatés malheureusement au cours des événements du 27 juin dans un restaurant de la place.
Le père Kéba Mbaye disait à juste titre : "C’est par sa capacité de se mobiliser aux heures difficiles, pour apporter ce qui est essentiel à son destin de dignité, qu’un peuple sculpte l’image que l’histoire retiendra de lui. Que chacun d’entre nous réalise donc que nous avons le devoir de garder notre sérénité, et de ne point ternir la réputation de pays de droits et de libertés dont jouit le Sénégal."
De ce point de vue et en considération de ce qui précède, mon humble avis est que, chaque citoyen doit prendre conscience du danger qui nous menace et considérer comme reposant sur ses seules épaules, le destin de notre pays. Qu’il me soit donc permis de jouer ma partition en tant que simple citoyen, pour contribuer à garder notre pays du chemin de l’aventure.
Qu’on le reconnaisse ou pas, notre pays - le Sénégal -traverse une zone de turbulences qui menace sa stabilité et pourrait constituer un frein pour son développement économique. 

L’essentiel bien entendu est de trouver les voies et moyens de freiner cette descente aux enfers, ensuite de sortir de cette situation avec dignité, en sauvegardant les acquis démocratiques de notre peuple, avant d’envisager dès le lendemain des élections d’autres rencontres pouvant aller dans le sens d’une plus grande prise en charge politique et sociale, des préoccupations réelles des populations, mais surtout l’intangibilité de notre Constitution.
En effet, il va de soi que d’autres étapes non moins importantes resteront à franchir pour une paix durable, j’allais dire pour accroître la stabilité de notre pays, mais surtout pour plus de liberté et de progrès vers un développement économique majeur apte à la construction d’un avenir radieux au profit de notre nation toute entière.
Il ne fait pas de doute, que pour préserver nos valeurs morales et éthiques ou du moins ce qu’il en reste, pour juguler voire annihiler cette nouvelle forme de violence inédite, il est indispensable qu’au terme de ces compétitions électorales, qu’une large concertation sincère, désintéressée, fructueuse, basée sur des conditions que la société sénégalaise s’est toujours appuyée pour passer les ponts de l’histoire, puisse s’ouvrir entre les principaux concernés, mais en y associant bien sur des compétences en la matière, c’est bien possible encore d’y arriver, sinon tout effort sera vain.
Mais pour l’heure la priorité doit être accordée à la consolidation de la démocratie, notamment l’adoption d’un système électoral rénové, doté d’un contrôle juridictionnel, a priori et a posteriori, qui ne laissera plus le moindre doute sur la sincérité des résultats des prochains scrutins. Ceci ne saurait être exclusivement l’affaire de la majorité et du M.23, c’est le devoir de tous les Sénégalais de s’impliquer, de faire preuve de diligence, d’humilité, de maturité, et de disponibilité, pour éviter ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire ou ailleurs et non attendre que, l’Union Africaine, la CEDEAO, l’Union Européenne, l’ONU, ou d’autres organismes viennent nous proposer des solutions de sortie de crise.
Pour ma part et c’est là où je voudrais conclure, ma conviction, qui se fonde sur plusieurs raisons, est que Son Eminence le Cardinal Théodore Adrien SARR est bien placé pour mener discrètement avec quelques personnes de son choix les consultations nécessaires pouvant aboutir à des pistes de réflexions de nature à nous éloigner de l’irréparable.

Que l’on propose quelqu’un d’autre si je me trompe, mais nous devons faire vite dans le souci d’éviter que feu père Kéba Mbaye, qui pourtant nous avait indiqué la voie à suivre en des termes très pathétiques l’année d’avant son rappel à Dieu, réplique d’outre tombe, comme il l’avait prédit en disant : "Après tout vous l’avez voulu !"
Ceux qui avaient la chance de se trouver dans l’amphithéâtre de l’Université Cheikh Anta DIOP pour suivre son intervention au cours de la leçon inaugurale de l’année académique 2005-2006, savent de quoi je parle.
Que mes compatriotes veuillent bien m’excuser s’il y a dans cette démarche quelque chose d’inopportune, mais je tenais simplement à jouer ma partition en tant que simple citoyen parce que soucieux d’éviter à notre pays de se retrouver devant une situation que personne ne souhaite, pour dire ensuite ‘Je le savais’
El Hadj Papa Cissé GUEYE Adjudant Major de Gendarmerie à la retraite
Cité COMICO OUAKAM Tél. 221.77.639. 13.67 E-mail gpapacisse@yahoo.fr



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