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Le maillon faible : Moi, Président, collabo !

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 9 Décembre 2016 à 11:20

Il fallait s’y attendre. Ce que d’aucuns redoutaient est finalement arrivé. Le Sénégal de Macky Sall s’est plié en quatre, à genoux, pour cirer les bottes du président Erdogan, pour les raisons que l’on connait. En décidant de placer, sous l’autorité de la Fondation de l’Education turque les six écoles du groupe scolaire Yavuz Sélim, le Sénégal rejoint le cercle restreint des Etats collabos qui jouent au jeu du maillon faible, sur la scène internationale. Certains de nos hommes politiques sont à plaindre. Ils affichent une fermeté de façade, jouent les durs quand il s’agit de mater leurs opposants politiques, mais font montre d’une faiblesse notoire devant leurs pairs sur la scène internationale.
Rien de surprenant. Inutile de rappeler que c’est sous le magistère de Macky Sall que le pays de la téranga a signé, en mai 2016, un accord autorisant «la présence permanente de militaires américains au Sénégal», pour une «durée indéterminée». Il en est de même pour la réouverture, un an après son arrivée au pouvoir, des bases militaires françaises à Dakar, symbole d’un impérialisme auquel un certain Abdoulaye Wade avait mis fin. Entre un «nationalisme mal placé» et un atlantisme irréfléchi, des pantins ont opté pour le second. Aptes qu’ils sont, à bénir toutes les exigences des pays du Nord.
Abdoulaye Wade, au moins, avait des convictions et y tenait. Il savait se faire respecter par ses homologues qui le considéraient comme un alter ego, un interlocuteur crédible prêt à leur porter la contradiction. Un président respecté aussi pour son courage politique quand il s’agit de défendre des valeurs auxquelles il tient… Ce même Sénégal, aujourd’hui entre les mains de son successeur, perd la face. L’Etat a fini de se muer un Etat collaborationniste, un Etat faible qui rapatrie des expatriés venus chercher refuge sur son sol. Car Macky Sall n’a pas hésité à faire expulser de Dakar le blogueur tchadien Malaika Nguebela.
Tout comme l’a été l’opposant gambien Cheikh Sidya Bayo, devant les pressions du président Jammeh qui, malgré ses manquements, tenait au moins à ses convictions, quelles qu’elles aient été. Pour avoir chassé de Dakar un opposant gambien en 2015, le chef de l’Etat sénégalais est aujourd’hui très mal placé pour se solidariser de l’opposition gambienne, victorieuse de la présidentielle du 1er décembre. Enfin, malgré les pressions, l’administration Obama a jusqu'ici refusé de se soumettre aux caprices du président turc qui exige l’extradition du leader du mouvement Gulen.
Et le choix fait par le régime de Macky Sall de placer les six écoles du groupe scolaire Yavuz Sélim au Sénégal, désormais sous la tutelle de la Fondation de l’Education turque, n’est pas le choix des Sénégalais. Un choix qui intervient, curieusement, quelques jours après les assurances données par le Khalife général des mourides aux responsables de ces écoles composées de 99% d’élèves sénégalais. Ce qui dénote du peu de considération dont le pouvoir fait montre, à l’endroit des chefs religieux, à l’heure où des opérations de corruption d’envergure sont entamées dans des citées religieuses à moderniser soi-disant, une manière d’enrichir des personnes influentes dans le seul but de s’adjuger des voix aux prochaines consultations électorales. Après la Gambie, la Somalie et la Guinée Conakry, Ankara qui cherchait des Etats à domestiquer, est tombé sur un autre maillon faible : le Sénégal de Macky Sall.

Auteur:Seneweb.com



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