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Macron se voit déjà président, mais le second tour de la présidentielle aura lieu le ...18 juin

Rédigé par Dakarposte le Lundi 24 Avril 2017 à 08:58

Archi-favori pour remporter la présidentielle, Emmanuel Macron voit déjà se dresser devant lui le défi des élections législatives.


Macron se voit déjà président, mais le second tour de la présidentielle aura lieu le ...18 juin
Une soirée électorale inédite à plus d'un titre. Le Parti socialiste et Les Républicains digéraient à peine leur élimination historique  et voici qu'un couronnement se préparait porte de Versailles. Propulsé en tête du premier tour de ce scrutin présidentiel devant la candidate du Front national Marine Le Pen , Emmanuel Macron, a pris acte de l'inéluctabilité de sa victoire ce dimanche, enjambant le second tour du 7 mai prochain pour se projeter à l'Elysée.
 
Arrivé tardivement au bras de son épouse Brigitte au meeting où ses soutiens l'attendaient, escorté par les motos de la presse façon Chirac 1995, le jeune candidat d'En Marche!, encore inconnu du grand public il y a trois ans, a prononcé un discours dans lequel pointait la certitude du triomphe. "En une année, nous avons changé le visage de la vie politique française. Le sentiment profond, organique, millénaire qui a toujours porté notre peuple, l'engagement pour la patrie, l'énergie pour l'intérêt collectif au delà des divisions l'ont emporté ce soir", s'est-il félicité en saluant ses proches et ses adversaires.
 
"Dès ce soir, je me dois d'aller au-delà et de rassembler tous les Français. Je ne serai jamais très loin de vous", a-t-il lancé sous les "merci", se projetant dans la mystique présidentielle comme s'il ne s'appartenait plus. Avant cela, les premières estimations tombées à 20h avaient été accueillies par ses soutiens avec une joie folle évoquant l'euphorie d'un réveillon de la Saint-Sylvestre.
En coulisses, la porte-parole Laurence Haïm tentait tant bien que mal de calmer les esprits, pointant une "joie responsable". "La stratégie, c'est de ne pas déboucher la bouteille de champagne. On est au soir du premier tour, pas du second tour", prévenait-elle. Prudence rapidement éclipsée par les images du candidat fêtant sa "victoire" à la Rotonde, brasserie parisienne évoquant vaguement le Fouquet's de Nicolas Sarkozy. Du jamais vu au soir d'un premier tour.
 
Une victoire présidentielle à confirmer... trois fois
De fait, Emmanuel Macron a toutes les raisons de croire en son destin présidentiel. Lui qui, il y a un an, fondait presque seul son mouvement "et de droite et de gauche"  se voit investi comme le candidat républicain face à la candidate d'extrême droite de Marine Le Pen. Un statut qui peut lui laisser espérer une large victoire le 7 mai, deux sondages lui prédisant déjà une confortable avance  avec plus de 60% des voix.
Pour autant, l'ancien banquier d'affaires aurait tort de trop s'avancer. Car le profond renouvellement de la classe politique qu'il souhaite incarner devra être confirmé à deux reprises lors des premier et second tours des élections législatives de juin prochain. "La présidentielle est une élection à 4 tours", a répété à raison Laurent Wauquiez ce dimanche soir, misant sur un vote revanche à l'Assemblée nationale.
La règle est simple: sans majorité au Parlement, Emmanuel Macron se verrait condamné à une cohabitation de fait, l'empêchant de mener à bien les réformes défendues pendant sa campagne. "Les Français ont exprimé leur désir de renouvellement. Notre logique est désormais celle du rassemblement que nous poursuivrons jusqu'aux élections législatives", a-t-il déclaré lucidement à l'AFP avant de prendre la parole plus tard dans la soirée.
Pas d'investitures ou presque
Or s'il a mené sa première campagne présidentielle avec succès, Emmanuel Macron sait qu'il devra mener de front 577 élections d'ici les 11 et 18 juin. Alors même que son parti En marche! n'a investi pour l'heure qu'une quinzaine de candidats à la députation. De sérieux renforts sont attendus du côté de la gauche socialiste et, dans une moindre mesure, à droite et au centre.
Mais ce dimanche, Les Républicains et le Parti socialiste espéraient encore résister aux sirènes du macronisme pour prendre leur revanche dans les urnes parlementaires. Et la promesse de réserver la moitié des circonscriptions à des personnalités issues de la société civile, sans ancrage électoral, est autant un gage de renouveau qu'un saut dans l'inconnu pour En Marche! qui joue aussi sa viabilité financière dans le scrutin législatif.
Pour consolider un bloc présidentiel cohérent et fidèle, l'ancien ministre de l'Economie va dédier les 48 prochaines heures "à des échanges politiques", dixit son entourage. Pas de meeting donc mais des négociations avec une partie de la droite et la gauche pour s'assurer les conditions de soutien et préparer sans doute un gouvernement d'ouverture. Des discussions que le Front national, concentré sur le seul second tour de la présidentielle, mettra à profit pour ériger le candidat Macron en symbole du "système" que le parti d'extrême droite dénonce.
Plusieurs vagues d'investitures devraient intervenir dans les semaines qui viennent, actant les ralliements et les alliances à venir. C'est avant tout là que se joue la véritable victoire du président Macron.



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