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Marasme économique et lubies politiques

Rédigé par Dakarposte le Dimanche 10 Janvier 2016 à 18:39

Il y a près de trente ans, dans son succulent recueil de nouvelles intitulé " La voie du Salut", la talentueuse dame des lettres sénégalaise Aminata Maïga KA, écrivait que "le coût de la vie va croissant sans que les salaires ne suivent la flambée des prix".
A l’heure où notre "Président bien adoré" (pour reprendre ce terme de Dié Maty) franchit le seuil de l’an 3 de son magistère, la situation économique de notre pays présente des faiblesses bien plus alarmantes que celle évoquée par la romancière dans cette formule choc. Un tel triste état de fait inspire au régime des comportements bizarres sur lesquels il urge de s’arrêter. D'où le tocsin que je me permets de sonner à travers cette rubrique!


Il y a quelques jours, le ministre de l’Economie et des finances avait vigoureusement contesté des statistiques internationales officielles qui plaçaient notre république dans la zone grise des pays caractérisés par des performances économiques plutôt insignifiantes, pour dire le moins. Pourtant, il n’a pas fallu beaucoup de temps pour se rendre à l’évidence: dans le grand championnat des prouesses économiques, le Sénégal est bien en dessous de la catégorie poids plume.
En effet, les ronflantes déclarations d’intention dont se gargarise un régime jusque-là en mal d’efficacité cachent mal la béance d’un gouffre social dans lequel le peuple a fini de se faire piéger. Il faudrait être d’une extrême mauvaise foi pour ne pas reconnaitre que cette ossature gouvernementale qui administre présentement nos destinées cherche maladroitement à amortir nos rancœurs tenaces en nous imposant des tours de rhétorique stériles sur des questions dont il serait tellement salutaire de faire l’économie.
Or donc, l’heure est plus que grave et il va bien falloir que le président Macky Sall nous sorte de sous son bonnet magique (s’il en est) des solutions de nature à amortir cette grande crise d’espoir qui gagne les masses et qui prend sa source dans une tempête de contreperformances. La part de responsabilité de ses collaborateurs dans la densification de ce « crépuscule » généralisé est évidemment loin d’être dérisoire.
Les ministres du « Macky », dans leur majorité » en tout cas, sont quasiment inaptes à un débat sain, conséquent, convaincant, sans fioritures ni faux fuyants. Un débat de vérité pour tout dire. La minorité d’entre eux, qui s’arme de courage pour affronter la tempête verbale qui sévit dans l’espace public, se montre bien souvent épidermique et irrémédiablement aérien pour dompter les interrogations du grand nombre. 
Cette réactivité trop pâle n’est pas pourtant le pire défaut du personnel gouvernemental du régime en place. Dans le Sénégal des profondeurs, l’opinion des masses qui ont largement contribué au plébiscite du Macky en 2012 rumine farouchement sa rage contre l’éternelle dérobade de beaucoup de ministre qui, en vrais locataires égoïstes à la Cité des privilèges régaliens, ne se donnent plus la peine de recueillir, d’étudier, et par voie de conséquence, de chercher au besoin à satisfaire leurs doléances primaires. Combien de légitimes sollicitations de leurs pauvres électeurs se sont écrasées au pied pyramidal de leur mépris ? Personne ne saura le dire. 
Et bien face à une telle grossière défiance, il est incompréhensible que le chef d’orchestre (le Chef de l’Etat), notre "Président bien adoré" se perde en calculs politiciens de haut vol en mijotant un remaniement purement politique à la sauce ethniciste et régionaliste. En effet, des signaux sensiblement intéressés et disséminés à l’occasion ici et là laissent aujourd’hui croire qu’il y a de fortes chances que le prochain attelage soit un monstrueux caravansérail, un carrefour de sensibilités capables de ghettoïser le fameux « bétail électoral »  au moment de retourner aux urnes. Les récentes connexions imputées au « Macky » avec l’ancien premier policier du Sénégal (Me Ousmane Ngom) n’auraient d’autres fins que celle-là.      
Quoi qu’il en soit, l’éthique démocratique ne peut guère autoriser qu’on mette entre parenthèses une telle misère publique provoquée par des défaillances économiques. Et gare aux jongleurs et aux maîtres ès tours de passe passe : le réveil de peuple blessé dans sa dignité peut être lourd de conséquences…
 

                                                          Autre chose 
Toutes ces dernières semaines durant, les observateurs ont pu voir défiler sur les plateaux de télé et les studios de radios moult prétendus spécialistes du Droit pour décliner avec une arrogance et un dogmatisme mal voilés leur lecture des dernières résolutions du Chef de l’Etat à propos de la réduction de son mandat. Il est temps de dire avec force que nombre de ces spécialistes, à vrai dire, ne font que brasser du vent en racontant des histoires «constitutionnelles » mal ficelées. Le pays entier sait qu’il n’existe que 3 grands spécialistes de la question, et il guette depuis lors leur réaction pour se faire définitivement une religion par rapport à la position de la vérité sur cette question plutôt embarrassante. Il s’agit des éminents Professeurs, en l’occurrence: Serigne Diop, de Madani Sy et d’Elhaj Mbodj. Le fait qu’ils tardent à prendre la parole dans l’espace public renseigne suffisamment sur leur souci d’imposer la légitimité de leur point de vue une fois qu’ils auront pris la décision de l’exprimer urbi et orbi. 
Et bien donc, chers tonneaux vides, parlez un peu plus fort pour qu’on… ne vous entende plus !!!                

Mamadou Ndiaye alias Edouard
     Dirpub dakarposte
Mamadou Ndiaye



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