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Rapport annuel: Amnesty dévoile la face sombre du régime

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 22 Février 2017 à 16:54

Amnesty international vient de rendre public son rapport annuel 2016/2017. Sa section sénégalaise, qui a fait face à la presse ce mercredi, a dévoilé les bons points marqués par le Sénégal, mais aussi, les actes qui ont entaché l’image du pays, dans le domaine des droits humains. En effet, la première observation de la synthèse du rapport, fait par Amnesty International Sénégal, s’intéresse à l’indépendance de la Justice et les droits humains. Des points sur lesquels l’Ong affiche sa déception.


Rapport annuel: Amnesty dévoile la face sombre du régime
Indépendance de la Justice,  droits humains
 
«Bien que l’Etat ait posé des actes pour protéger les droits de l’enfant et les droits des communautés affectées par l’exploitation minière, presque toutes les préoccupations soulevées par notre rapport annuel au cours des dix dernières années demeurent. La constitution adoptée par référendum en mars 2016 n’a pas apporté les changements attendus en matière d’indépendance de la justice et de protection des droits humains», déplorent-ils dans la synthèse du rapport annuel.
 
Restriction des libertés
 
Amnesty dénonce aussi une restriction de la liberté d’expression. Car, «les autorités ont interdit plusieurs manifestations pacifiques d’organisations de la société civile et de partis politiques et arrêté des manifestants», regrette-il. Et, particulièrement sur la marche de l’opposition, Amnesty rappelle que les forces de sécurité ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser leur manifestation pacifique et que le préfet de Dakar avait même cherché à imposer aux manifestants un autre itinéraires que celui prévu.
 
Quand l’Etat veut faire taire les journalistes
 
L’autre aspect décrié dans le rapport, ce sont les atteintes à la  liberté d’expression. Amnesty Sénégal déclare que «des journalistes ont subi des actes d’intimidation et de harcèlement de la part de l’Etat dans le but de les faire taire, ou de les empêcher de relayer des critiques contre le gouvernement». «En février, Mamadou Mouth Bane, journaliste et président du mouvement social Jubanti Sénégal a été convoqué par la Dic et interrogé pendant plus de 12 heures en raison de commentaires jugés « séditieux » prononcés à la télévision à l’approche du référendum», dénonce Amnesty.
 
Les cas Déesse Major, Ahmed Aïdara…

 
A ce cas, l’Ong ajoute celui d’Ahmed Aïdara convoqué à la gendarmerie pour avoir donné la parole à des détenus quelques heures avant la mutinerie de Rebeuss. Même l’affaire déesse Major a été inscrite dans le rapport et dénoncée par Amnesty. «En juin, la rappeuse Ramatoulaye Diallo, alias Déesse Major, a été maintenue en détention pendant trois jours et inculpée ‘‘d’attentat à la pudeur et atteinte aux bonnes mœurs » en raison de ses choix vestimentaires dans des vidéos mises en ligne sur les réseaux sociaux», lit-on dans le document.
 
La répression des lanceurs d’alerte
 
Et le sort réservé par le régime actuel aux lanceurs d’alerte, a été décrié dans le rapport de Amnesty : «Le gouvernement a continué à réprimer les lanceurs d’alerte et tous ceux qui exprimaient une opinion dissidente au sein de l’administration. Un membre de la société civile qui demandait des comptes et la transparence dans la gestion des affaires de l’Etat a subi un harcèlement judiciaire qui de toute évidence visait à le dissuader de faire son travail» fustigent-ils.
 
6 cas de décès en détention
 
Dans leur rapport, Seydi Gassama et Amnesty ont aussi évoqué les cas de décès en détention des suites d’un recours excessifs à la force. Ils ont dénombré au moins 6 cas de ce genre durant la période 2016/2017. Ils n’ont pas manqué de dénoncer la mort du jeune orpailleur Yamadou Sagna, «tué par balle par un douanier», et celle d’Elimane Touré mort dans les locaux du commissariat du Port ce  mardi 20 février 2017.
 
Impunité: des avancées, mais…
 
Quant à l’impunité, «des avancées ont été réalisées dans quatre affaires relatives à des homicides illégaux commis par les forces de sécurité», estime Amnesty. Cependant, précise-t-il, «aucun responsable hiérarchique n’a eu à rendre des comptes pour n’avoir pas empêché des recours excessifs à la force, et personne n’a été traduit en justice pour des dizaines d’autres cas de torture, d’homicides illégaux et de morts en détention survenus depuis 2007».
 
Habré et la Cpi, les bons points
 
Amnesty applaudit cependant le Sénégal pour l’organisation du procès Habré et son discours vis-à-vis de la Cpi : «Bien que partageant certaines critiques des Etats africains contre la Cour pénale internationale, le Sénégal a continué à soutenir cette Cour qui est un instrument pour rendre la justice aux victimes des crimes relevant du droit international lorsque les Etats ne peuvent pas, ou ne veulent pas juger les auteurs de ces crimes et leurs complices. La position du Sénégal est juste, elle est courageuse et nous voudrions la saluer», indique-t-il.
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