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Un plan Merkel pour l’Afrique (Cheikh Omar Diallo)

Rédigé par Dakarposte le Mardi 3 Janvier 2017 à 23:06

Ci dessous, dakarposte.com publie in extenso l'article tiré de la dernière parution (Hors-Série) de Jeune Afrique, portant la signature du Dr Cheikh Diallo


 Angela Merkel, la femme la plus puissante d’Europe, a courageusement décidé de faire de l’Afrique la priorité du douzième sommet du G20, les 7 et 8 juillet 2017 à Hambourg. Alors que le continent compte plus de 1,2 milliard d’habitants dont la plupart vivent sous le seuil de pauvreté et dont certains sont tentés de rejoindre une Europe en crise, la chancelière allemande n’aura pas de mal à convaincre les dirigeants des 20 premières puissances mondiales – dont la France, les États-Unis et le Royaume-Uni, mais aussi l’Afrique du Sud – de convenir d’un plan de (re)construction en faveur de l’Afrique. Avec, en toile de fond, la réparation des erreurs considérables commises lors de la conférence de Berlin (1884-1885). 
Pour rappel, à l’époque, quatorze puissances s’étaient invitées autour d’Otto von Bismarck, le chancelier de l’empire allemand, pour édicter les règles de partage de l’Afrique. Ce « banquet », qui consacra le saucissonnage de l’Afrique, permit à Jules Ferry de renforcer l’expansion coloniale nécessaire au redressement de la France, tandis que le Premier ministre britannique William Ewart Gladstone consolidait les territoires ultramarins du royaume victorien et que le roi des Belges, Léopold II, recevait à titre personnel les 2,3 millions de kilomètres carrés de ce qui deviendra, jusqu’en 1908, « l’État indépendant du Congo ». C’est également plongés dans cette fièvre prédatrice que l’Italie, le Portugal, l’Espagne et l’Allemagne conçurent leur doctrine coloniale. 
Aujourd’hui, moins d’un siècle et demi plus tard, on peut espérer qu’autour de « Merkel l’Africaine », les 20 premières puissances mondiales entameront une juste réparation à travers un « plan Marshall » pour l’Afrique. Exactement comme en 1947, lorsque le président américain Harry Truman fit dégager 13 milliards de dollars (l’équivalent d’environ 150 milliards d’euros aujourd’hui) en faveur de seize États européens dévastés par la Seconde Guerre mondiale. Ce fut l’acte fondateur de la construction européenne. En 2017, soit soixante-dix ans plus tard, pourquoi refuser à l’Afrique ce qui fut fait pour l’Europe, quitte à conditionner l’aide au développement économique à la lutte contre les migrations de masse ? On passerait ainsi dignement de la conférence de Berlin à celle de Hambourg… et du plan Marshall au plan Merkel.



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