Si 23 dirigeants étaient présents ce vendredi à Jeddah, ce sont surtout deux visages qui ont marqué le sommet de la Ligue arabe. D’un côté, celui de Bachar el-Assad. Le président syrien est arrivé tout sourire, chaleureusement accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman, rapporte notre envoyé spécial, Guilhem Delteil.
Son retour était attendu. Après douze ans de suspension en raison de la répression du mouvement de contestation visant le régime, la Syrie a été officiellement réintégrée à l’organisation il y a deux semaines. Et Bachar el-Assad veut y voir le possible début d’une « nouvelle phase dans l’action arabe commune en faveur de la solidarité, la paix dans la région ».
À l'issue du sommet, le président syrien s'est entretenu avec le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salman, saluant la reprise des relations entre les deux pays après onze ans de rupture, selon l'agence de presse officielle syrienne SANA. Plus tôt dans la journée, il avait rencontré le président tunisien, Kaïs Saïed, ainsi que le vice-président émiratien, Cheikh Mansour ben Zayed, dont le pays a été très actif pour réintégrer Damas dans la Ligue arabe.
Je pense que les personnes critiques de ce retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, qui la dénoncent comme une réhabilitation, ferait bien d’avoir un plan ou une stratégie différente à proposer. Ce serait une façon plus convaincante de critiquer ce qui se passe. Maintenant, est-ce que cela va mener à une intégration totale de la Syrie dans le monde arabe ? Cela reste à voir.
Le communiqué publié à l'issue du sommet a souligné la « nécessité de prendre des mesures effectives et efficaces pour parvenir à un règlement » du conflit en Syrie. Les chefs d'État arabes sont également convenus de « renforcer leur coopération » sur les questions « liées aux réfugiés, au terrorisme et au trafic de drogue », selon le texte. La guerre en Syrie, où les combats se sont quasiment tus, a fait environ un demi million de morts, ainsi que des millions de réfugiés et déplacés.
« Certains parmi vous ferment les yeux »
Autre visage ayant marqué ce sommet, celui de Volodymyr Zelensky. Invité par l'Arabie saoudite, le président ukrainien a appelé les dirigeants de la région à « jeter un regard honnête » sur la guerre dans son pays. « Malheureusement, certains pays dans le monde et ici, parmi vous, ferment les yeux sur ces prisons et annexions illégales », a-t-il déclaré. Fidèle alliée de Moscou, la Syrie est l'un des cinq pays à avoir voté contre les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies demandant à la Russie de cesser les hostilités en Ukraine.
Zelensky est l’un des principaux adversaires de Vladimir Poutine alors que Bachar el-Assad est l’un de ses principaux alliés dans la région. Le fait qu’ils étaient tous les deux dans la même pièce, étant donné surtout le vide laissé par le retrait américain du Moyen-Orient, montre que les acteurs régionaux pensent avant tout à leur propre intérêt et non en tant que membres de certaines alliances.
Volodymyr Zelensky a affirmé sur les réseaux sociaux qu'il s'était aussi entretenu avec le prince héritier saoudien pour parler notamment des « principaux points de la formule de paix ukrainienne ». Il a également évoqué d'autres rencontres bilatérales avec les dirigeants d'une région beaucoup moins unie dans son soutien à l'Ukraine que ses alliés européens et américains.
La participation du président ukrainien était inattendue, annoncée uniquement dans la matinée. Surprenante aussi, car de manière générale, les pays arabes ont maintenu une attitude prudente sur le conflit russo-ukrainien, faisant attention à ne pas vexer Moscou. Mais pour l’Arabie saoudite, cette invitation était une façon d’arrondir les angles. Sa réconciliation avec la Syrie de Bachar el-Assad lui a valu des critiques. En accueillant Volodymyr Zelensky, elle montre qu’elle veut se saisir des différentes crises du monde. Son prince héritier a d’ailleurs proposé de servir de médiateur entre Kiev et Moscou.
Son retour était attendu. Après douze ans de suspension en raison de la répression du mouvement de contestation visant le régime, la Syrie a été officiellement réintégrée à l’organisation il y a deux semaines. Et Bachar el-Assad veut y voir le possible début d’une « nouvelle phase dans l’action arabe commune en faveur de la solidarité, la paix dans la région ».
À l'issue du sommet, le président syrien s'est entretenu avec le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salman, saluant la reprise des relations entre les deux pays après onze ans de rupture, selon l'agence de presse officielle syrienne SANA. Plus tôt dans la journée, il avait rencontré le président tunisien, Kaïs Saïed, ainsi que le vice-président émiratien, Cheikh Mansour ben Zayed, dont le pays a été très actif pour réintégrer Damas dans la Ligue arabe.
Je pense que les personnes critiques de ce retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, qui la dénoncent comme une réhabilitation, ferait bien d’avoir un plan ou une stratégie différente à proposer. Ce serait une façon plus convaincante de critiquer ce qui se passe. Maintenant, est-ce que cela va mener à une intégration totale de la Syrie dans le monde arabe ? Cela reste à voir.
Le communiqué publié à l'issue du sommet a souligné la « nécessité de prendre des mesures effectives et efficaces pour parvenir à un règlement » du conflit en Syrie. Les chefs d'État arabes sont également convenus de « renforcer leur coopération » sur les questions « liées aux réfugiés, au terrorisme et au trafic de drogue », selon le texte. La guerre en Syrie, où les combats se sont quasiment tus, a fait environ un demi million de morts, ainsi que des millions de réfugiés et déplacés.
« Certains parmi vous ferment les yeux »
Autre visage ayant marqué ce sommet, celui de Volodymyr Zelensky. Invité par l'Arabie saoudite, le président ukrainien a appelé les dirigeants de la région à « jeter un regard honnête » sur la guerre dans son pays. « Malheureusement, certains pays dans le monde et ici, parmi vous, ferment les yeux sur ces prisons et annexions illégales », a-t-il déclaré. Fidèle alliée de Moscou, la Syrie est l'un des cinq pays à avoir voté contre les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies demandant à la Russie de cesser les hostilités en Ukraine.
Zelensky est l’un des principaux adversaires de Vladimir Poutine alors que Bachar el-Assad est l’un de ses principaux alliés dans la région. Le fait qu’ils étaient tous les deux dans la même pièce, étant donné surtout le vide laissé par le retrait américain du Moyen-Orient, montre que les acteurs régionaux pensent avant tout à leur propre intérêt et non en tant que membres de certaines alliances.
Volodymyr Zelensky a affirmé sur les réseaux sociaux qu'il s'était aussi entretenu avec le prince héritier saoudien pour parler notamment des « principaux points de la formule de paix ukrainienne ». Il a également évoqué d'autres rencontres bilatérales avec les dirigeants d'une région beaucoup moins unie dans son soutien à l'Ukraine que ses alliés européens et américains.
La participation du président ukrainien était inattendue, annoncée uniquement dans la matinée. Surprenante aussi, car de manière générale, les pays arabes ont maintenu une attitude prudente sur le conflit russo-ukrainien, faisant attention à ne pas vexer Moscou. Mais pour l’Arabie saoudite, cette invitation était une façon d’arrondir les angles. Sa réconciliation avec la Syrie de Bachar el-Assad lui a valu des critiques. En accueillant Volodymyr Zelensky, elle montre qu’elle veut se saisir des différentes crises du monde. Son prince héritier a d’ailleurs proposé de servir de médiateur entre Kiev et Moscou.