Au début, c’était un banal passage pour un massage de routine dans un salon dénommé Sweet Beauty. Mais, l’affaire a tourné en émeutes avec une dizaine de morts. Au mois de mars, la Téranga sénégalaise a volé en éclats pour laisser place à de tragiques scènes de vandalisme, de combats entre Forces de l’ordre et manifestants. La relation entre le député, Ousmane Sonko, et la masseuse, Adji Sarr, a failli conduire le Sénégal vers l’abîme. Tranquille jusqu’ici, le régime de Macky Sall était proche l’écroulement. Le leader de Pastef, accusé de «viols répétés suivis de menaces de mort», appelle ses partisans à «se tenir debout pour faire face au complot ourdi par le pouvoir». Il s’ensuit des scènes de guérilla urbaine, des batailles de rue au Sud du Sénégal comme à Dakar.
La plupart des autorités politiques désertent les médias, d’autres quittent Dakar laissant le Président Macky Sall, dépourvu de fusible, seul à faire face à la crise. La Place de l’Obélisque, rebaptisée Place de la Nation, est le théâtre des affrontements. Débordées, les Forces de l’ordre sont épaulées de nervis provoquant la mort de 13 Sénégalais.
Les symboles de la France n’ont pas été épargnés : des boutiques Auchan et Total sont pillées, des kiosques d’Orange détruites. L’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr vire aux émeutes de la faim. Cette affaire réveille les frustrations jusque-là contenues. C’est désormais la contestation de rue pour demander le départ de Macky Sall. L’Armée est appelée à la rescousse. Des vidéos de leur départ des cantonnements circulent pour dissuader les manifestants. Le gouvernement est perturbé voire à l’agonie. Sa communication est brouillée d’incohérences. Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, parle d’«actes terroristes», le ministre de la Justice, Me Malick Sall, justifie ce chaos par un «ras-le-bol des lutteurs confinés par le Covid-19» alors que Me Aïssata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères, voit des «forces occultes» derrière les manifestants.
Crime sans coupable
La libération de Ousmane Sonko, finalement mis sous contrôle judiciaire, a fait revenir la paix dans le pays. Des acteurs de la Société civile et des marabouts avaient entamé une médiation auprès du président de la République pour desserrer l’étau. Au nom du dégel, tous les manifestants arrêtés obtiennent un élargissement. Macky Sall, longtemps dans la politique de l’autruche, improvise un discours à la Nation le 8 mars 2021 pour annoncer des projets d’emploi de jeunes dont Xeeyu Ndaw ni. Sans doute ragaillardies par la pression exercée sur le gouvernement pendant des semaines, l’opposition et des organisations de la Société civile se réunissent autour du Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) qui écrit un mémorandum. Ce front annonce même des plaintes devant la Cour pénale internationale contre l’Etat du Sénégal pour «crime contre l’humanité». En riposte, le gouvernement créé une Commission indépendante pour faire la lumière sur ces événements tragiques. Jusqu’ici, les choses n’ont pas avancé.
Le ministre de la Justice, interpellé par les députés lors de l’examen de son budget 2022 en décembre dernier, a ignoré la question. Ousmane Sonko et Adji continuent de vaquer à leurs occupations. L’Etat lui, ne montre aucune volonté à faire jaillir la vérité. Au grand désarroi des familles de victimes…
Le Quotidien
La plupart des autorités politiques désertent les médias, d’autres quittent Dakar laissant le Président Macky Sall, dépourvu de fusible, seul à faire face à la crise. La Place de l’Obélisque, rebaptisée Place de la Nation, est le théâtre des affrontements. Débordées, les Forces de l’ordre sont épaulées de nervis provoquant la mort de 13 Sénégalais.
Les symboles de la France n’ont pas été épargnés : des boutiques Auchan et Total sont pillées, des kiosques d’Orange détruites. L’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr vire aux émeutes de la faim. Cette affaire réveille les frustrations jusque-là contenues. C’est désormais la contestation de rue pour demander le départ de Macky Sall. L’Armée est appelée à la rescousse. Des vidéos de leur départ des cantonnements circulent pour dissuader les manifestants. Le gouvernement est perturbé voire à l’agonie. Sa communication est brouillée d’incohérences. Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, parle d’«actes terroristes», le ministre de la Justice, Me Malick Sall, justifie ce chaos par un «ras-le-bol des lutteurs confinés par le Covid-19» alors que Me Aïssata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères, voit des «forces occultes» derrière les manifestants.
Crime sans coupable
La libération de Ousmane Sonko, finalement mis sous contrôle judiciaire, a fait revenir la paix dans le pays. Des acteurs de la Société civile et des marabouts avaient entamé une médiation auprès du président de la République pour desserrer l’étau. Au nom du dégel, tous les manifestants arrêtés obtiennent un élargissement. Macky Sall, longtemps dans la politique de l’autruche, improvise un discours à la Nation le 8 mars 2021 pour annoncer des projets d’emploi de jeunes dont Xeeyu Ndaw ni. Sans doute ragaillardies par la pression exercée sur le gouvernement pendant des semaines, l’opposition et des organisations de la Société civile se réunissent autour du Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) qui écrit un mémorandum. Ce front annonce même des plaintes devant la Cour pénale internationale contre l’Etat du Sénégal pour «crime contre l’humanité». En riposte, le gouvernement créé une Commission indépendante pour faire la lumière sur ces événements tragiques. Jusqu’ici, les choses n’ont pas avancé.
Le ministre de la Justice, interpellé par les députés lors de l’examen de son budget 2022 en décembre dernier, a ignoré la question. Ousmane Sonko et Adji continuent de vaquer à leurs occupations. L’Etat lui, ne montre aucune volonté à faire jaillir la vérité. Au grand désarroi des familles de victimes…
Le Quotidien