Arrestation de Badara Gadiaga : "L'affaire va être portée devant les Nations Unies et la CEDEAO" (Me Oumar Youm, Avocat)

Rédigé par Dakarposte le Lundi 14 Juillet 2025 à 16:58 modifié le Lundi 14 Juillet 2025 22:03

L'avocat de Badara Gadiaga, Me Oumar Youm, s'est exprimé devant la presse après le placement sous mandat de dépôt de son client. Selon l'avocat, le collectif de défense n'entend pas rester inactif, car il estime que "nous sommes dans un camp de détention arbitraire de catégorie 2". Face à cette situation, le pool d'avocats prévoit de saisir le groupe de travail des Nations Unies et la CEDEAO.

Une "police politique du parti Pastef" ?
Pour Me Youm, "dans le cadre d’un débat politique, il appartient au parti, notamment au parti du pouvoir, de s’organiser pour que le débat politique soit vaillamment porté par ses militants. Il n’appartient pas à la justice, particulièrement au parquet, qui se transforme en police politique du parti Pastef, pour régler des comptes. Nous ne l’accepterons pas et nous allons nous battre parce que nous sommes avant tout des militants de la liberté et de la démocratie", a-t-il affirmé avec véhémence.

Il a également argué que "ce qui se passe au Sénégal est gravissime, c’est inadmissible, on ne l’a jamais vu. C’est pourquoi nous dénonçons avec la plus forte vigueur cette démarche du parquet qui est manifestement plus dans son rôle, qui n’est plus dans sa mission. Aucune procédure n’a été respectée, aucune enquête de police".

Des chefs d'accusation contestés
L'avocat a rappelé les trois chefs d'infractions reprochés au chroniqueur : la diffusion de fausses nouvelles, des discours contraires aux bonnes mœurs, et l'outrage et offense à une personne exerçant des prérogatives du Président de la République. Pourtant, selon lui, "la police elle-même, après avoir entendu Badara Gadiaga et l'avoir mis en garde à vue, après ses investigations, a considéré que dans ce dossier il n'y avait rien, à l'exception d’une infraction relative aux discours contraires aux bonnes mœurs".

Me Youm assimile cela à "un chapelet d’infractions, une énumération fictive, indigne d’infractions pour le faire porter à un citoyen honnête dont le seul tort est de contribuer, pour ne pas dire présider, un conseil du peuple chaque vendredi pour dire ce qu’il pense de notre démocratie et de notre République. On ne peut pas ôter ça à un citoyen".

En conclusion, pour l'avocat, "c’est une prise d’otage judiciairement organisée, c’est une tentative de musèlement d’un citoyen honnête. Nous n’accepterons pas que la justice de notre République soit aussi manipulée par des hommes et des femmes qui sont tapis dans l’ombre pour faire n’importe quoi, faire tout ce qui n’est pas du droit, on ne l’acceptera pas".
























dakarctu
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