La question du paiement des bourses des étudiants est sans lien avec les problèmes budgétaires du pays, a déclaré, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, précisant que les allocations du mois de novembre ont déjà commencé à être versées. Qui tente, alors, de manipuler les étudiants et l’opinion publique et à quelle fin ?
«Les bourses du mois de novembre sont payées. Au moment où je vous parle, 24.000 étudiants ont déjà perçu leurs bourses”, a-t-il déclaré à l’Assemblée nationale, mardi, lors de la plénière portant sur le vote du budget du ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Réforme du service public.
«Nous payons des bourses sur 16 mois, alors qu’une année fait 12 mois»
Selon Cheikh Diba, les services compétents se réfèrent à un dispositif de suivi en continu permettant de constater l’évolution quotidienne des paiements des bourses. «Le processus se poursuivra en fonction de la disponibilité des étudiants à se présenter pour le retrait de leurs allocations», a ajouté Cheikh Diba. Il estime que les difficultés évoquées autour de la question des bourses dépassent la seule question financière et s’inscrivent dans un contexte plus large lié à l’environnement de l’enseignement supérieur. “Nous payons des bourses sur 16 mois, alors qu’une année fait 12 mois. C’est une question qu’il faudra aborder sereinement”, a-t-il indiqué, précisant que pour l’année en cours, l’État consacre 104 milliards de FCFA au paiement des bourses.
«L’État consacre 104 milliards de FCFA au paiement des bourses»
En comparaison, la Côte d’Ivoire par exemple, avec une population estudiantine étudiante plus importante selon lui, consacre moins de 40 milliards de FCFA aux bourses. “Apprécions les efforts que l’État consent dans un contexte difficile”, a-t-il lancé aux députés. Il a rappelé son propre parcours, en tant que produit de l’enseignement supérieur, en soulignant l’importance de la bourse dans l’accès aux études pour de nombreux jeunes Sénégalais. Cheikh Diba a par ailleurs annoncé l’élargissement des audits en cours à d’autres secteurs dont l’enseignement supérieur. “De la même façon que nous auditons les effectifs de la fonction publique et la masse salariale, nous auditerons les universités, les CROUS, l’AIBD et tous les secteurs qui le nécessitent”, a-t-il dit. Il a estimé que cette démarche s’inscrit dans une logique de rigueur et de bonne gouvernance, rappelant les épisodes d’ajustement structurel que le Sénégal a connus. “Nous voulons assainir et renforcer tous les dispositifs pour garantir l’efficacité de la dépense publique”, a-t-il conclu.
«Les autorités doivent tenir compte de la terrible réalité de l’Enseignement supérieur»
Un professeur d’université, sous le couvert de l’anonymat, d’ajouter : «Le ministre de l’Enseignement supérieur fait preuve d’un manque d’expérience. La bourse n’est pas seulement pour l’étudiant. En vérité, elle permet de soutenir des familles. L’étudiant est comme un père de famille. Le peu qu’il gagne, il le partage avec ses parents qui n’ont pas de moyens. Il y a même un impact et une plus-value sociale de la bourse dans le cadre de la gestion des situations sociales au Sénégal. Les autorités doivent tenir compte de la terrible réalité de l’Enseignement supérieur au Sénégal qui ne colle pas forcément avec les textes. Nos textes doivent être plus flexibles en prenant en compte la réalité étudiante. Entre deux cycles, la Licence 3 et le Master 1 ou le Master 2 et le Doctorat, le dépôt de candidature fait partie du processus académique de l’étudiant. On ne peut pas s’en passer. Refuser de payer la bourse aux étudiants en Master, c’est comme priver à l’enseignant son salaire pendant les vacances sous prétexte qu’il n’a pas travaillé durant cette période».
Le constat froid d’un sachant : «Ce modèle n’est plus soutenable»
Interpellé par Solo Quotidien, un sachant y va de ses révélations : «Le problème actuel des bourses n’est pas un refus de paiement : tous les ayants droit régulièrement inscrits entre octobre et septembre ont déjà été entièrement payés pour l’exercice 2024/2025. Plus de 104 milliards de F CFA ont été consacrés aux bourses cette année seulement. La situation ne concerne qu’un groupe précis : les étudiants inscrits tardivement en M1, dont les listes sont arrivées à la Direction des Bourses après la clôture de l’exercice 2024/2025. Ces étudiants réclament à la fois un rappel pour 2024/2025 et leurs bourses pour 2025/2026, alors qu’ils viennent tout juste de commencer le M1. Or, payer un rappel créerait un déséquilibre : ils recevraient deux années de bourses en une seule, épuiseraient leurs droits dès 2025/2026 puis demanderaient encore une bourse ou une dérogation pour finir leur M2 en 2026/2027. La solution cohérente est donc de les prendre en charge uniquement à partir de 2025/2026. Ce qui leur garantit un financement régulier en M1 (2025/2026) et en M2 (2026/2027), sans conflits futurs. Il est indispensable de repenser le système éducatif. Nous devons renforcer les matières scientifiques et techniques, et nous inspirer de modèles performants permettant à l’étudiant d’acquérir une formation académique solide tout en développant des compétences professionnelles rémunérées. Ce modèle n’est plus soutenable».
«Les bourses du mois de novembre sont payées. Au moment où je vous parle, 24.000 étudiants ont déjà perçu leurs bourses”, a-t-il déclaré à l’Assemblée nationale, mardi, lors de la plénière portant sur le vote du budget du ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Réforme du service public.
«Nous payons des bourses sur 16 mois, alors qu’une année fait 12 mois»
Selon Cheikh Diba, les services compétents se réfèrent à un dispositif de suivi en continu permettant de constater l’évolution quotidienne des paiements des bourses. «Le processus se poursuivra en fonction de la disponibilité des étudiants à se présenter pour le retrait de leurs allocations», a ajouté Cheikh Diba. Il estime que les difficultés évoquées autour de la question des bourses dépassent la seule question financière et s’inscrivent dans un contexte plus large lié à l’environnement de l’enseignement supérieur. “Nous payons des bourses sur 16 mois, alors qu’une année fait 12 mois. C’est une question qu’il faudra aborder sereinement”, a-t-il indiqué, précisant que pour l’année en cours, l’État consacre 104 milliards de FCFA au paiement des bourses.
«L’État consacre 104 milliards de FCFA au paiement des bourses»
En comparaison, la Côte d’Ivoire par exemple, avec une population estudiantine étudiante plus importante selon lui, consacre moins de 40 milliards de FCFA aux bourses. “Apprécions les efforts que l’État consent dans un contexte difficile”, a-t-il lancé aux députés. Il a rappelé son propre parcours, en tant que produit de l’enseignement supérieur, en soulignant l’importance de la bourse dans l’accès aux études pour de nombreux jeunes Sénégalais. Cheikh Diba a par ailleurs annoncé l’élargissement des audits en cours à d’autres secteurs dont l’enseignement supérieur. “De la même façon que nous auditons les effectifs de la fonction publique et la masse salariale, nous auditerons les universités, les CROUS, l’AIBD et tous les secteurs qui le nécessitent”, a-t-il dit. Il a estimé que cette démarche s’inscrit dans une logique de rigueur et de bonne gouvernance, rappelant les épisodes d’ajustement structurel que le Sénégal a connus. “Nous voulons assainir et renforcer tous les dispositifs pour garantir l’efficacité de la dépense publique”, a-t-il conclu.
«Les autorités doivent tenir compte de la terrible réalité de l’Enseignement supérieur»
Un professeur d’université, sous le couvert de l’anonymat, d’ajouter : «Le ministre de l’Enseignement supérieur fait preuve d’un manque d’expérience. La bourse n’est pas seulement pour l’étudiant. En vérité, elle permet de soutenir des familles. L’étudiant est comme un père de famille. Le peu qu’il gagne, il le partage avec ses parents qui n’ont pas de moyens. Il y a même un impact et une plus-value sociale de la bourse dans le cadre de la gestion des situations sociales au Sénégal. Les autorités doivent tenir compte de la terrible réalité de l’Enseignement supérieur au Sénégal qui ne colle pas forcément avec les textes. Nos textes doivent être plus flexibles en prenant en compte la réalité étudiante. Entre deux cycles, la Licence 3 et le Master 1 ou le Master 2 et le Doctorat, le dépôt de candidature fait partie du processus académique de l’étudiant. On ne peut pas s’en passer. Refuser de payer la bourse aux étudiants en Master, c’est comme priver à l’enseignant son salaire pendant les vacances sous prétexte qu’il n’a pas travaillé durant cette période».
Le constat froid d’un sachant : «Ce modèle n’est plus soutenable»
Interpellé par Solo Quotidien, un sachant y va de ses révélations : «Le problème actuel des bourses n’est pas un refus de paiement : tous les ayants droit régulièrement inscrits entre octobre et septembre ont déjà été entièrement payés pour l’exercice 2024/2025. Plus de 104 milliards de F CFA ont été consacrés aux bourses cette année seulement. La situation ne concerne qu’un groupe précis : les étudiants inscrits tardivement en M1, dont les listes sont arrivées à la Direction des Bourses après la clôture de l’exercice 2024/2025. Ces étudiants réclament à la fois un rappel pour 2024/2025 et leurs bourses pour 2025/2026, alors qu’ils viennent tout juste de commencer le M1. Or, payer un rappel créerait un déséquilibre : ils recevraient deux années de bourses en une seule, épuiseraient leurs droits dès 2025/2026 puis demanderaient encore une bourse ou une dérogation pour finir leur M2 en 2026/2027. La solution cohérente est donc de les prendre en charge uniquement à partir de 2025/2026. Ce qui leur garantit un financement régulier en M1 (2025/2026) et en M2 (2026/2027), sans conflits futurs. Il est indispensable de repenser le système éducatif. Nous devons renforcer les matières scientifiques et techniques, et nous inspirer de modèles performants permettant à l’étudiant d’acquérir une formation académique solide tout en développant des compétences professionnelles rémunérées. Ce modèle n’est plus soutenable».