ESCROQUERIE FONCIERE A DAKAR ET CAUTION DE 105 MILLIONS FCFA EN FRANCE-L'AUDIENCE POUR L'EXTRADITION DE DORO GAYE PRÉVUE AUJOURD'HUI

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 17 Décembre 2025 à 14:09 modifié le Mercredi 17 Décembre 2025 14:11

Depuis décembre 2024, Doro Gaye, en fuite, est sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Poursuivi en justice par l’homme d’affaire Zakiroulah SOW, ce proche de Macky Sall été arrêté à Paris avant d’être libéré à la suite de la contestation du mandat d’arrêt. Il est sous contrôle judiciaire depuis 11 mois. L’homme d’affaires avait obtenu sa liberté provisoire après le versement d’une caution colossale de 160 000 euros (104,9 millions FCFA) à la justice française en attendant l’examen de la procédure d’extradition.


Zakiroulah Sow avait porté plainte contre l’homme d’affaires Doro Gaye pour escroquerie, dans le cadre de la vente d’un terrain situé aux abords de l’aéroport militaire Léopold Senghor et dont la valeur est estimée à 1,2 milliard FCFA. Dans cette affaire, le colonel Cheikh Sarr est soupçonné d’avoir touché 400 millions FCFA dans la transaction objet du litige. L’homme d’affaires, inculpé et placé sous mandat de dépôt début juin 2024, avait organisé sa fuite après avoir bénéficié d’une mise en liberté provisoire assortie d’un contrôle judiciaire moins d’un mois après son incarcération. Pour sortir de prison, il avait signé un protocole d’accord avec la partie civile en versant un premier acompte de 250 millions FCFA rembobine. Afin de garantir le règlement du solde, il avait remis au juge les titres de propriété de trois appartements et d’un magasin situé à la Cité Keur Gorgui. En plus de ces garanties matérielles, un rapport médical a été ajouté au dossier, attestant que son état de santé nécessite un suivi permanent et n’est pas compatible avec la prison. Papa Doro Gaye était par la suite parvenu à quitter le territoire national en passant par Bissau. Doro Gaye a été rattrapé à Paris, grâce à la coopération entre le Sénégal et la France après le mandat d’arrêt international émis contre lui par le juge d’instruction sénégalais en charge de son dossier.

La police française a pisté des paiements effectués par Clara Gaye à partir de la carte de son mari Doro Gaye dans des boutiques de luxe à Paris. Doro Gaye fait l’objet d’un mandat d’arrêt international qu’il n’avait pas manqué de contester par ses conseils. Beaucoup d’observateurs ont fustigé les lenteurs dans le traitement de l’affaire du fugitif Doro Gaye, poursuivi pour escroquerie foncière portant sur 1,2 milliards FCFA. Il a été arrété puis libéré suite au versement d’une caution colossale de 160 000 euros (104,9 millions FCFA) à la justice française en attendant l’examen de la procédure d’extradition. La justice française traine les pieds dans ce dossier depuis lors. L’affaire Papa Doro Gaye est revenue le 03 décembre devant la Cour d’appel de Paris, bien plus tôt que prévu, après que l’État du Sénégal a transmis en avance les documents exigés par la juridiction française. Initialement, la Cour d’appel de Paris devait statuer au plus tard le 10 décembre sur la demande d’extradition de Papa Doro Gaye. Mais, les magistrats avaient posé huit conditions précises avant de pouvoir se prononcer. Ces exigences visaient notamment la garantie d’un procès équitable au Sénégal, la prise en compte de l’état de santé de Papa Doro Gaye en cas de détention, la certitude que l’infraction d’escroquerie reprochée n’est pas prescrite.

L’État du Sénégal n’a pas attendu la fin des délais. En effet, les documents réclamés ont été transmis dès le 2 décembre, forçant la Cour à programmer une nouvelle audience qui s’est tenue le 3 décembre, en présence de l’intéressé. Les garanties exigées ont été fournies dans leur intégralité. Le dossier transmis à Papa Doro Gaye pour observations confirme que les autorités judiciaires du Sénégal entendent sécuriser juridiquement leur demande d’extradition et éviter tout motif de rejet. La Cour d’appel de Paris a désormais fixé la date du 17 décembre pour rendre son délibéré, sauf éventuel report. Installé dans les beaux quartiers de Paris, Doro Gaye avait reçu en septembre dernier l’artiste-chanteur Waly Seck dans un restaurant très select dans la capitale française. La coopération judiciaire entre le Sénégal et l’ancienne puissance coloniale traverse une zone de tension inédite, révélée par l’affaire Madiambal Diagne, visé par un mandat d’arrêt international. La récente déclaration de la ministre sénégalaise de la Justice, Yassine Fall, en réponse aux propos de l’ambassadrice de France au Sénégal, Christine Fages, illustre une franche montée de ton dans les relations diplomatiques bilatérales, et soulève des questions sur la manière dont Dakar gère les différends judiciaires avec Paris. Reste à savoir si la justice française, cette fois-ci va accepter la demande des autorités judiciaires du Sénégal dans l’affaire du fugitif Doro Gaye pour apaiser les tensions croissantes en les deux pays.
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