Expulsé d'Espagne pour radicalisme : qui est l'Imam Sénégalais de Calahorra ?

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 25 Février 2021 à 12:08 modifié le Jeudi 25 Février 2021 01:08

Le 20 février dernier, rapportait « Les Echos », un imam sénégalais qui vivait en Espagne a été expulsé pour des motifs liés à ses convictions religieuses jugées radicales par son pays d'accueil. Mis dans un vol Iberia, le religieux sénégalais, âgé de 43 ans, est arrivé à Dakar le même jour. Il a été escorté par des agents de la Brigade espagnole des étrangers et des frontières.


Tout est parti d'une enquête sur les activités de l'expatrié sénégalais qui était, entre 2010 et 2017 l'Imam de la mosquée « Quba » de Calahorra, une ville de la région de la Rioja Baja, au nord de l'Espagne. Les différentes pièces du dossier d'expulsion de cet individu considéré comme dangereux et une menace pour la sécurité de ce pays d'Europe, ont été rassemblées en 2020. Au terme de ce travail de fourmi conduit par la Brigade des étrangers et des frontières, en collaboration avec la Brigade de l'Information, le sénégalais a été arrêté le 15 février 2021 en attendant l'émission d'un avis d'expulsion du secrétaire d'État à la sécurité. Non seulement il doit quitter le pays, mais il ne devrait pas y revenir un jour, car il a été interdit de séjour en Espagne.
 
D'idéologie salafiste et proche des wahabites, l'ancien Imam de la mosquée de Calahorra est un fervent partisan de l'application de la charia et s'est fait remarquer par son discours anti-occidental durant son séjour. Mais pas que. Entre 2013 et 2014, il effectue des visites pour une campagne de collecte de fonds dans les mosquées européennes. 
 
En 2019, renseigne la presse espagnole, il s'est rendu au Koweït pour obtenir des dons de l'organisation salafiste Revival Of Islamic Heritage Society (RIHS) ou Société pour le renouveau du patrimoine islamique dans le but de construire un grand centre islamique. Or, il est connu que cette organisation a été interdite en 2002 au Pakistan et en Afghanistan pour son soutien aux talibans. 
 
En 2008, RIHS a été ajoutée sur la liste du Trésor américain pour financement des activités terroristes d'Al Qaïda. En novembre 2020, la même organisation a vu ses avoirs gelés par le gouvernement britannique.
 
La police espagnole citée par la presse, affirme que l'Imam sénégalais a défendu la lutte armée pour la défense de l'Islam et a prié en 2014 pour les jihadistes qui se battaient en Syrie.
  
Un ancien étudiant de l'Université de Médine

 
Dakaractu a appris de sources bien renseignées que l'Imam radical n'a pas pour autant été arrêté à sa descente d'avion car il est considéré comme un simple expulsé. 
 
Cependant il ne fait aucun doute que celui dont Dakaractu a découvert l'identité mais pour l'heure, ne peut donner que ses initiales B. Nd, sera surveillé et ses moindres faits épiés. Le profil qu'il s'est forgé durant ces dernières années mérite cette attention de la part des services habilités.
 
Né dans la banlieue dakaroise (nous préférons taire le quartier) en 1978, B. Nd est un produit de l'Université de Médine, en Arabie Saoudite. Cette université a été fréquentée par beaucoup de figures du jihad international. Le jihadiste sénégalais Mouhamed Lamine Diop alias Abou Hatem a fait un passage dans cette institution. Preuve de l'attachement de B. Nd à Médine, la mosquée qu'il dirigeait à Calahorra portait le même nom que le lieu de culte où le prophète Mohamed a passé plus de 28 nuits après son exil à Médine.
  
L'imam Nd. n'est pas le premier sénégalais expulsé d'un pays d'Europe pour lien présumé avec des organisations terroristes. Au début des années 2000, le nommé Mamour Fall, alors imam à Carmagnola, en Lombardie, a été sommé de quitter le sol italien pour ses liens avec l'organisation terroriste Al Qaida. Il vivait depuis 1982 en Italie et n'a pas caché sa sympathie pour Oussama Ben Laden...




















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Mamadou Ndiaye
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