FONDATEUR DU MOURIDISME CHEIKH AHMADOU BAMBA, INFATIGABLE COMBATTANT DE LA FOI

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 17 Octobre 2019 à 11:36

Cheikh Ahmadou Bamba est né en 1853 Mbacké Baol, localité fondé par son aïeul. Son père Mame Mor Anta Saly fut un grand érudit et un juge et respecté par les rois et princes, et vénéré par les savants. Grand pédagogue, il devint le plus grand enseignant de sa contrée, se consacrant à cette tâche jusqu’à la mort de son père en 1882).En 1883 il fonda le Mouridisme. 
 
Son école était le lieu de rencontre de tous les juges. Son oncle maternel Mohamad Bousso fut parmi les plus grands savants de son époque. Sa mère, Mariama Bousso, plus connue sous le nom de Djaratoul-Lahi (voisine de Dieu) par sa piété et ses vertus. Le Cheikh a mémorisé le Saint Coran à très bas âge et acquis une solide formation auprès de maîtres réputés dans bien des disciplines (littérature, sciences religieuses, science mystique, exégèse, etc.) et une science d’inspiration « divine ».

C’est après peu de temps après le rappel à Dieu de son père de Mame Mor Anta Saly, que s’est déclenchée sa mission réformatrice, vers 1883-1884. Il lancer un appel à l’endroit de ses adeptes dans le but de les éduquer par Il prit alors l’option du Djihad par le Savoir et la Piété quand il a réuni les élèves de son école en leur disant : « Celui qui nous avait accompagné dans le seul but d’apprendre peut aller voir ailleurs, là où il veut. Quant à celui qui cherche les mêmes buts que nous, qu’il continue avec nous dans notre nouvelle voie ». Après un court séjour à Mbacke Baol, il partit fonder Darou Salam et Touba en 1888 pour enseigner le Coran et appliquer la tradition du Prophète, loin des attaques et des critiques des hommes. Les chefs locaux, inquiets de sa réputation grandissante, le dénoncèrent aux autorités coloniales qui commencèrent à le surveiller.

Après Darou Salam, il fonda Touba, cité de ses rêves. Malgré tout cela, les calomniateurs avaient réussi à dresser les autorités coloniales contre lui. On l’accusa ainsi de préparer une révolution armée. D’un autre côté, le Cheikh, dans son ambition d’accéder aux plus hauts rangs parmi les hommes de Dieu, a signé un pacte d’allégeance avec le Prophète Mohamad (PSL) pour être son serviteur. Ainsi, dit-il : « Je signe aujourd’hui un pacte d’allégeance avec le messager nommé Moustapha Pour être à son service. Que Dieu fasse que j’honore l’engagement. » L’exil du Cheikh et sa déportation par le colonisateur, de son pays, des siens et de ses disciples en 1895, étaient une dure mise à l’épreuve de la part de Dieu.

Et cette épreuve devait servir comme escalier lui permettant d’accéder au plus haut rang des hommes vertueux et d’honorer les engagements liés à son pacte d’allégeance. Ce qui lui avait valu une convocation pour comparaître à Saint-Louis, la capitale coloniale d’alors, dans le cadre d’un procès de jugement qui n’était qu’une sorte de complot pour l’exiler au Gabon, malgré l’absence de la moindre preuve pouvant le condamner. Mais le Cheikh avait compris très tôt de par sa perspicacité qu’il était vain de résister à la domination coloniale par des armes. Pour lui, le meilleur moyen pour les combattre consistait à miser sur l’enseignement et l’éducation des masses. Cet exil de Cheikh Ahmadou Bamba a duré plus de sept ans, de 1895 à 1902. Après son retour d’exil, il a subi un second exil en Mauritanie où il a passé quatre ans de 1903 à 1907. Puis, les colonisateurs l’assigne à résidence à Thiéyène, jusqu’en 1912. L’année où il sera transféré à Diourbel en résidence surveillée jusqu’à son rappel à Dieu en 1927. Il sera transporté par son premier Khalife Mouhamadou Moustapha Mbacké dans la ville qu’il chérissait tant, Touba, pour le repos éternel.
 
L’EMPREINTE DES KHALIFES DE CHEIKH AHMADOU BAMBA 
 
Après le rappel à Dieu du fondateur du Mouridisme en 1927, le Magal de Touba a été perpétué par les différentes Cheikh et guides et mobilise chaque année à Touba toute la communauté mouride et les musulmans du monde entier. Mais, il faut rappeler que cette célébration sous sa forme actuelle, ne date que de 1948
 
 
CHEIKH MOUHAMADOU MOUSTAPHA, LE CONTINUATEUR DE KHADMOU RASSOUL
 

Après le rappel à Dieu du Cheikh Ahmadou Bamba, son premier Khalife, Cheikh Mouhamadou Moustapha, va continuer l’œuvre de son père en s’investissant à la réalisation de projets dont la grande mosquée de Touba, particulièrement chère au fondateur du Mouridisme. A cette époque où les fidèles ne se rassemblaient pas à Touba pour commémorer le «18 Safar». Le premier Khalife célébrait le Magal à sa résidence à Diourbel. Comme il l’était aussi dans les fiefs tenus par les différents Cheikh de l’époque.
 
CHEIKH MOUHAMADOUL FADEL: CENTRALISATION DE LA CELEBRATION DU 18 SAFAR A TOUBA, EN 1948
 
L’événement religieux prendra une autre dimension sous le magistère de Cheikh Mouhamadoul Fadel, sous le règne de qui commença le rassemblement à Touba. Le deuxième Khalife décidera de le faire à l’unisson, en recommandant en 1948 aux fidèles de se rendre à Touba le jour du «18 Safar». Une occasion pour susciter le raffermissement et les retrouvailles entre disciples. Aux objectifs spirituels, s’ajoutent donc des objectifs sociaux (rencontres, échanges entre disciples). Le Magal est aussi l’occasion pour le Khalife de réunir les Cheikh et leurs adeptes en vue d’échanger sur des questions qui intéressent la communauté. Tout comme pour le guide de donner ses orientations. Dès les années 50, on note une augmentation progressive de l’affluence de disciples.
 
SERIGNE CHEIKH ABDOUL AHAD, LE KHALIFE DES… INFRASTRUCTURES
 
Durant le Khalifat de Serigne Abdoul Ahad, troisième Khalife, une plus grande évolution a été notée, avec une présence massive à Touba. Cette période correspond à la présence de plus en plus importante des dahiras à Touba et leur participation à l’organisation du Magal dans le domaine de l’hébergement. Serigne Cheikh Abdoul Ahad s’est aussi distingué par la réalisation d’importantes infrastructures dans la cité religieuse : l’extension de la grande mosquée, la construction de la Bibliothèque de Cheikhoul Khadim où plusieurs ouvrages et reliques du Cheikh sont conservés, la réhabilitation de la Source de la Miséricorde, appelée «Aynou Rahmaty».
 
SERIGNE SALIOU MBACKE, 1990 A 2007
 
Serigne Saliou Mbacké, Khalife de 1990 à 2007, est aussi un continuateur de l’œuvre de ses prédécesseurs. Durant son Khalifat, la participation des dahiras à l’organisation du Magal est plus substantielle. Muqaddimatul Khidma, Hizbut Tarquiya et Rawdu-r-Rayahîn, spécialisés dans les activités culturelles et scientifiques occupent l’espace public. En prélude au Magal et pendant l’évènement, des caravanes et des conférences se multiplient. Des rencontres où on peut noter la présence d’autres confréries religieuses du Sénégal et des associations islamiques.
 
L’ERE DES KHALIFES PETITS-FILS
 
Serigne Mouhamadou Lamine Bara et Serigne Maty Léye qui inaugurent l’ère des Khalifes petit fils de Cheikh Ahmadou Bamba resteront dans le même sillage, avec la mise en œuvre de beaucoup de projets. Les plus visibles de ces dernières années sont, sans doute, l’ouverture sous leur Khalifat de la route Ila Touba et surtout l’érection de la grande mosquée Massalikoul Jinaan (les itinéraires du Paradis) inauguré le 27 septembre 2019 à Dakar par Serigne Mountagha Mbacké, actuel Khalife. En attendant l’université Cheikh Ahmadou Bamba qui est en chantier dans la cité de Touba.














SUD QUOTIDIEN
Mamadou Ndiaye
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