En résumé :
- Des fosses communes et plus de 400 cadavres de civils ont été découverts dans les territoires de la région de Kyiv après le retrait des troupes russes, notamment dans la ville de Boutcha, ont indiqué dimanche les autorités ukrainiennes, qui parlent d’un «génocide».
- Dénonçant des «crimes de guerre» et réclamant une enquête indépendante, les Occidentaux devraient acter un renforcement de leurs sanctions contre la Russie «dans les prochains jours», en particulier sur le commerce d’hydrocarbures. De son côté, Moscou demande une réunion à l’ONU sur les «provocations haineuses» de Boutcha.
- Les pourparlers semblent avancer : côté russe, on a fait l’éloge dimanche d’une position «plus réaliste» de Kyiv. La veille, les Ukrainiens affirmaient que Moscou avait accepté «oralement» presque toutes leurs positions.
Les États-Unis vont demander aux Nations unies de suspendre la Russie du Conseil des droits de l’homme. L’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a déclaré lundi que la participation de la Russie au Conseil des droits de l’homme était «une farce» qui «nuit à la crédibilité du Conseil et de l’ONU en général. Et c’est une erreur». Cette annonce est intervenue à l’issue de sa visite en Moldavie et en Roumanie, où l’ambassadrice américaine a pu notamment rencontrer des associations et des réfugiés ukrainiens. Les Etats-Unis vont donc «demander la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme de l’ONU».
Les Émirats arabes unis envoient 30 tonnes de fournitures médicales à l’Ukraine. Il s’agit du troisième avion envoyé par les Emirats arabes unis. Comme d’autres pays arabes, les Emirats arabes unis n’ont pas condamné publiquement l’invasion de l’Ukraine par la Russie, mais ont choisi de voter en faveur de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies du mois dernier condamnant l’agression russe. Anwar Gargash, conseiller du président des Émirats arabes unis, a déclaré le mois dernier que prendre parti «ne ferait qu’engendrer davantage de violence». La priorité des Emirats est «d’encourager toutes les parties à recourir à l’action diplomatique et à négocier pour trouver une solution politique», a-t-il rappelé.
Volodymyr Zelensky est arrivé à Boutcha. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est actuellement à Boutcha, ville martyre de la banlieue de Kyiv, entouré de sa garde rapprochée et de soldats ukrainiens. «Ce que vous voyez maintenant, c’est le génocide. Nous savons que des milliers de personnes ont été torturées, tuées, avec des membres coupés, des femmes violées, des enfants tués. C’est le génocide», a-t-il déclaré, ému, en précisant qu’il était «très difficile de parler, de s’exprimer» en voyant les crimes perpétrés. Il a également précisé que «plus la fédération de Russie va traîner, pire ce sera pour eux». «Il faut réfléchir vite», a-t-il rappelé en invitant l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel à venir se rendre à Boutcha. Selon lui, il est de «plus en plus difficile pour l’Ukraine de négocier avec la Russie» depuis que le pays prend conscience de l’ampleur des atrocités présumées commises par les troupes russes. «Ce sont des crimes de guerre et ils seront reconnus par le monde comme un génocide», a déclaré Zelensky.
La Lituanie coupe totalement le robinet du gaz russe. Les Etats baltes ont cessé d’importer du gaz naturel russe qui «n’est plus acheminé vers la Lettonie, l’Estonie et la Lituanie depuis le 1er avril», a indiqué samedi le dirigeant de l’entreprise de stockage lettone Conexus Baltic Grid. Sur Twitter, le président lituanien Gitanas Nauseda a également appelé le reste de l’Union européenne à suivre l’exemple des pays baltes : «A partir de ce mois-ci, plus de gaz russe en Lituanie», a-t-il déclaré. «Si on peut le faire, l’Union européenne aussi». Selon Euro stat, en 2020, la Russie comptait pour 93 % des importations estoniennes de gaz naturel, 100 % des importations lettones et 41,8 % des importations lituaniennes.
Selon Vadym Boytchenko, maire de Marioupol, «les Russes bloquent tous les envois humanitaires» vers la ville. Il affirme aussi qu’«aucun» bus n’a pu pénétrer dans la ville pour évacuer ses habitants. Un convoi humanitaire de la Croix-Rouge tente désespérément d’attendre son but depuis quelques jours. Environ 120 000 personnes seraient toujours bloquées à Marioupol. Vendredi, des habitants de Marioupol qui avaient réussi à rejoindre la ville de Berdiansk, occupée par les forces russes, avaient été prises en charge par un convoi qui avait pour destination Zaporojie, ville contrôlée par l’armée de Kiev.
La Russie rejette «catégoriquement» toutes les accusations liées à la découverte d’un grand nombre de cadavres de civils à Boutcha. Selon la procureure générale d’Ukraine, les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés dans la région de Kiev récemment repris aux troupes russes, ce qui a provoqué de vives réactions internationales incriminant Moscou. Mais la Russie nie en bloc. «Nous rejetons catégoriquement toutes les accusations», a déclaré ce lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il a assuré que les experts du ministère russe de la Défense avaient découvert des signes de «falsifications vidéo» et des «fakes» dans les images présentées par les autorités ukrainiennes comme preuves d’un massacre dont elles accusent la Russie.
Les pays européens augmentent leur demande de gaz russe. L’économiste Maxime Combes souligne que, malgré les sanctions occidentales, l’importation de gaz russe par l’UE via l’Ukraine repart en flèche et atteint un niveau jamais égalé depuis le début du conflit.
Les scènes macabres à Boutcha sont un complot, selon les complotistes. Le massacre de civils découvert après le retrait de l’armée russe au nord de Kyiv alimente la machine complotiste : des conspirationnistes souvent proches de l’extrême droite tentent d’infuser l’idée d’une mise en scène, reprenant la thèse d’une «manipulation» ukrainienne mise en avant par le Kremlin. Lire notre article.
Plus de 4,2 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion ordonnée par la Russie le 24 février. Le Haut commissariat aux réfugiés recense exactement 4 215 047 réfugiés ukrainiens ce lundi. Ce sont 38 646 de plus que lors du précédent pointage dimanche. L’Europe n’a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale. Quelque 90 % de ceux qui ont fui l’Ukraine sont des femmes et des enfants, les autorités ukrainiennes n’autorisant pas le départ des hommes en âge de porter les armes.
La Haute-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU se dit «horrifiée» par les images des corps dans la ville ukrainienne de Boutcha. «Les informations qui se font jour de cette zone et ailleurs soulèvent des questions graves et inquiétantes sur de possibles crimes de guerres et atteintes graves au droit humanitaire international et des violations graves des droits de l’homme», a souligné Michelle Bachelet dans un communiqué, appelant aussi «à préserver toutes les preuves».
Le Solaris, yacht présumé de Roman Abramovich, a quitté la Turquie. Après avoir réussi à contourner les eaux européennes et trouvé refuge au port de Bodrum, le Solaris, yacht de 140 mètres lié à l’oligarque russe Roman Abramovich a quitté la station balnéaire ce lundi matin selon un article du Financial Times publié ce lundi. Relire notre article sur le Shéhérazade, un superyacht attribué à Poutine.
Selon les autorités ukrainiennes, le pays pourra restaurer «jusqu’à 80 % des exportations d’avant-guerre». Les exportations en Ukraine ont déjà partiellement repris et leurs volumes vont augmenter. Dans un proche avenir, l’Ukraine serait même en mesure d’atteindre jusqu’à 80 % des opérations d’exportation prévues avant l’invasion russe. Telles sont les prévisions du Premier ministre Denis Shmygal dans une interview publiée ce lundi par le média ukrainien NV. Selon lui, près de 90 % des exportations ukrainiennes de céréales, de minerais et d’autres marchandises importantes sont passées par les ports maritimes, actuellement bloqués. Il a ajouté qu’à l’heure actuelle, «les entrepôts, les silos et les entrepôts de céréales ukrainiens ont accumulé un très grand nombre de céréales, qui devaient être exportées d’ici le mois d’août». «L’ exportation de céréales excédentaires existantes nous rapportera 7 à 10 milliards de dollars», a ainsi ajouté Shmygal. Relire notre interview de Sébastien Abis, chercheur à l’Iris autour des répercussions du conflit.
Prague envoie 250 soldats en Slovaquie. Deux cent cinquante parachutistes tchèques sont partis lundi pour la Slovaquie, pays voisin de l’Ukraine ravagée par la guerre, afin d’y constituer un groupement tactique de l’Otan, a déclaré le ministère de la Défense à Prague. Le groupement tactique comprendra jusqu’à 2 100 soldats venus d’Allemagne, des Pays-Bas, de Pologne, de Slovaquie, de Slovénie et des États-Unis. Ce sont les Tchèques qui en assureront le commandement. «La tâche essentielle de la mission est de déclarer que les membres de l’Otan sont prêts, résolus et unis pour protéger l’intégrité territoriale de l’alliance», a déclaré le colonel Tomas Unzeitig, à la tête du groupement. «Il s’agit d’une opération internationale de l’Otan destinée à renforcer les capacités de défense de l’armée slovaque», a-t-il également précisé.
La ministre des Affaires étrangères britannique appelle à des sanctions plus sévères contre la Russie. Lors d’un voyage en Pologne ce lundi, Liz Truss, ministre des Affaires étrangères britannique, a demandé à l’UE et à ses alliés de prendre des mesures plus sévères avant les discussions du G7 et de l’Otan qui doivent se tenir en fin de semaine à Bruxelles. A la suite d’accusations de viols commis par des soldats russes, Liz Truss a également promis 10 millions de livres sterling (13,12 millions de dollars) d’aide pour soutenir les organisations qui travaillent avec les victimes de violences sexuelles en Ukraine. «Poutine n’a pas encore montré qu’il prenait la diplomatie au sérieux. Une approche ferme du Royaume-Uni et de nos alliés est essentielle pour renforcer la position de l’Ukraine dans les négociations», a-t-elle déclaré. «Nous ferons plus pour augmenter la pression sur la Russie et nous continuerons à pousser les autres à faire plus», a ajouté la ministre des Affaires étrangères.
A Odessa, malgré les bombardements, le consulat grec rouvre ses portes. La réouverture de la représentation grecque intervient au lendemain d’une visite à Odessa du chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias, qui a remis de l’aide humanitaire aux autorités locales de ce port situé en mer Noire et après une nuit marquée par des bombardements sur la ville. C’est la première fois en près de deux semaine qu’Odessa est réveillée par le fracas d’une série de frappes russes ciblant des infrastructures de la ville. «L’attaque d’une ville est inacceptable, c’est un crime de guerre», a fustigé Nikos Dendias, cité dans un communiqué, rappelant «l’importance historique» d’Odessa pour la Grèce. Environ 2 500 Grecs vivent dans la ville et ses environs.
Les troupes russes se massent à l’Est. Selon Serhiy Haidai, le chef de l’administration militaire régionale de Louhansk, l’armée russe a rassemblé «une accumulation significative de troupes et d’équipements militaires» dans la région. Pour lui, c’est le signe d’une prochaine «percée majeure» dans la région. «Il y a eu une tentative de percée à Rubizhne cette nuit, nos défenseurs ont repoussé une attaque. Nous tenons bon, mais nous voyons qu’il y a une accumulation importante de troupes», a-t-il ajouté dans un entretien accordé à la télévision ukrainienne.
A Boutcha, les civils découvrent charniers et fosses communes. «Toutes ces personnes ont été abattues, tuées d’une balle à l’arrière de la tête», a assuré Anatoly Fedorouk, le maire de Boutcha, ville au nord-ouest de Kyiv, que les soldats ukrainiens ont repris aux Russes. Selon lui, près de 300 personnes ont été enterrées «dans des fosses communes». «Dans certaines rues, on voit quinze à vingt cadavres sur le sol» mais «je ne peux pas dire combien il y en a encore dans des cours, derrière les palissades», a poursuivi le maire. Il affirme que plusieurs personnes retrouvées mortes ont les mains attachées par une bande de tissu blanche, utilisée pour montrer qu’elles n’avaient pas d’armes.
Selon Boris Johnson, «Poutine ne parviendra jamais à rompre l’esprit du peuple ukrainien ni à conquérir sa patrie». Dans une vidéo publiée ce lundi sur son compte twitter, le Premier ministre britannique Boris Johnson a assuré que l’Ukraine allait «reprendre sa place parmi les nations libres et souveraines»
L’UE discute en «urgence» de nouvelles sanctions contre Moscou. Des nouvelles mesures réclamées notamment par la France et l’Allemagne, après la découverte d’un grand nombre de corps de civils dans la région de Kyiv, notamment à Boutcha. C’est ce qu’a précisé ce lundi le haut représentant de l’UE Josep Borrell. L’Union européenne «condamne dans les termes les plus forts les atrocités rapportées commises par les forces armées russes dans plusieurs villes ukrainiennes occupées, qui ont maintenant été libérées», ajoute Josep Borrel dans le communiqué publié. Dimanche, Borrell avait appelé à ce que l’ensemble des cas de crimes de guerre soient jugés par la Cour Internationale de justice qui siège à La Haye.
Varsovie demande la création d’une commission d’enquête internationale sur le «génocide» commis par l’armée russe. «Ces massacres sanglants commis par des Russes, des soldats russes, méritent d’être appelés par leur nom. C’est un génocide, et il doit être jugé», a déclaré ce lundi à la presse Mateusz Morawiecki, Premier ministre polonais, qui propose de mettre en place une commission d’enquête internationale. Une telle commission est «indispensable si nous voulons connaître la vérité sur l’étendue des crimes fascistes russes», a encore affirmé le Premier ministre polonais qui appelle à de nouvelles sanctions de l’Occident envers la Russie. «Des sanctions claires et déterminées sont nécessaires» car selon lui les mesures adoptées ne «fonctionnent pas», a-t-il précisé, s’adressant notamment au président français Emmanuel Macron : «Monsieur le président Macron, combien de fois avez-vous négocié avec Poutine, qu’avez-vous obtenu ? On ne débat pas, on ne négocie pas avec les criminels, les criminels doivent être combattus. Personne n’a négocié avec Hitler. Voudriez vous négocier avec Hitler, avec Staline, avec Pol Pot ?»
Pour Marine Le Pen, les responsables des massacres de Boutcha devront être «lourdement condamnés». La candidate du RN à la présidentielle a évoqué lundi des «crimes de guerre» en Ukraine après la découverte de centaines de corps de civils dans la région de Kyiv, notamment à Boutcha. «A partir du moment où des civils sont ainsi abattus sans défense, ça recouvre la définition de crimes de guerre», a déclaré sur BFM TV et RMC la candidate d’extrême droite. «Il faut à tout prix que, d’urgence, il y ait une enquête qui soit diligentée par l’ONU et éventuellement d’ailleurs par le Tribunal pénal international (TPI). Ces faits sont inadmissibles, c’était une véritable barbarie et ceux qui sont responsables de cela, évidemment, devront être lourdement condamnés, d’abord moralement et diplomatiquement», a ajouté Marine Le Pen.
La Russie ouvre une enquête officielle autour «d’informations délibérément fausses» diffusées à Boutcha. Pour Alexander Bastrykin, chef du Comité d’enquête russe, seule l’ouverture d’une enquête pourra permettre de faire la lumière sur «les informations délibérément fausses» concernant les actions des forces armées russes à Boutcha communiquées par l’Ukraine. Le chef des enquêteurs russe a qualifié de «provocation» ukrainienne les accusations de Kyiv.
Le cinéaste Mantas Kvedaravicius tué à Marioupol : «Il avait un regard perçant, dans la vie et dans ses films». Le cinéaste lituanien, auteur du documentaire «Mariupolis», a été tué samedi alors qu’il tentait de quitter la ville portuaire. Emilie Bujès, directrice artistique du festival documentaire Visions du réel, dont il avait été juré, lui rend hommage. Relire notre article.
Un couloir humanitaire ouvert ce lundi à Marioupol. «La route sera opérationnelle pour les transports privés. Quinze bus d’évacuation ont déjà quitté Zaporijie pour Marioupol», a déclaré Iryna Verechtchouk, vice-Première ministre ukrainienne et ministre de la réintégration des territoires temporairement occupés. Le couloir humanitaire partant de la ville assiégée de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, sera opérationnel dès lundi, malgré les retards et les difficultés à maintenir la route ouverte pour les évacuations.
Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol, évoque un possible «génocide» en Ukraine. La veille, le Premier ministre espagnol avait fait part de son indignation devant les terribles images parvenues de Boutcha. «Les crimes de guerre qui sont commis ne peuvent rester impunis. Toute notre solidarité, notre aide et notre soutien au peuple ukrainien» a-t-il déclaré sur son compte Twitter. Ce lundi, lors d’un forum économique, Pedro Sanchez a déclaré : «nous allons faire tout notre possible pour que ceux qui ont perpétré ces crimes de guerre ne restent pas impunis et puissent comparaître devant les tribunaux, dans ce cas précis devant la Cour pénale internationale, pour répondre de ces cas présumés de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et, pourquoi ne pas le dire également, de génocide».
Le Japon dénonce le massacre de Boutcha. «Le meurtre de civils innocents viole le droit humanitaire international. C’est absolument intolérable et le Japon le condamne dans les termes les plus forts» a déclaré sur son compte Twitter Fumio Kishida, Unis ministre du Japon, ajoutant même que «la Russie doit être tenue strictement responsable de ces actes.»
En Ukraine, «Vladimir Poutine peut être poursuivi pour crime d’agression». L’avocat spécialisé en droit international Philippe Sands appelle à enquêter rapidement sur les crimes commis en Ukraine, notamment pour poursuivre sans délai les responsables politiques et militaires. Il explique à Libération pourquoi les exactions de Boutcha, comme le siège de Marioupol, sont très probablement du registre des crimes de guerre. Pour juger rapidement les responsables de ces actes, il appelle à la création d’un tribunal pour crimes d’agression, c’est-à-dire «l’emploi de la force armée par un Etat contre la souveraineté, l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un autre Etat», selon la définition des Nations unies. Lire notre interview.
Macron souhaite un «blocage total» des exportations russes de charbon et de pétrole vers l’UE. «Nous ne pouvons pas laisser passer ça» a déclaré Emmanuel Macron, faisant référence aux massacres de Boutcha et à la situation catastrophique des habitants de Marioupol. Il a également annoncé que des discussions allaient se tenir avec ses partenaires européens cette semaine concernant de nouvelles sanctions. «Nous devons envoyer le signal très clair que ce sont notre dignité collective et nos valeurs que nous défendons», a-t-il ajouté. «Il n’y a pas de paix sans justice».
L’enquête sur les crimes de guerre découverts à Boutcha avance tandis que des fosses communes ont été identifiées à Kherson. Petit à petit redéployés dans l’est du pays, les soldats russes laissent derrière eux massacres et exactions. Dans les villes qu’ils occupaient près de Kyiv, soldats ukrainiens et journalistes découvrent des civils abattus, des charniers en forêt et des fosses communes.
Odessa touchée par une frappe aérienne. Lundi matin, un responsable de l’administration militaire a indiqué qu’une frappe aérienne avait touché la ville portuaire d’Odessa après les tirs de plusieurs missiles côté russe. «Plusieurs missiles ont touché l’un des districts d’Odessa», a déclaré Serhii Bratchuk, porte-parole de l’état-major opérationnel de l’administration militaire régionale d’Odessa. «D’autres informations sont en train d’être clarifiées». Un dépôt de carburant a été frappé à Odessa tôt dimanche par les forces russes.
Pour Macron, les images de Boutcha sont «insoutenables». Invité au micro de France Inter, le président Emmanuel Macron a déclaré qu’il y avait des «indices très clairs de crimes de guerre». «La justice internationale doit passer, celles et ceux qui ont été à l’origine de ces crimes devront en répondre» a ajouté Emmanuel Macron, qui s’est dit notamment favorable à de nouvelles sanctions contre la Russie.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, demande à la Cour pénale internationale d’enquêter sur le massacre de Boutcha. Sur son compte Twitter, Dmytro Kuleba a également indiqué s’être entretenu avec le ministre des Affaires étrangères Irlandais Simon Coveney. «Je suis reconnaissant à l’Irlande d’être prête à insister pour appliquer de nouvelles sanctions sévères de la part de l’Union européenne. La Russie doit payer un prix beaucoup plus lourd pour ses atrocités et son sadisme», a écrit Kuleba.
La ville de Montpellier prête à réduire ses liens avec les banques qui «privilégieront leurs intérêts financiers à la paix en Europe». «Je vous sollicite pour connaître les intérêts financiers et activités de votre groupe en Russie, et s’ils existent, ce que pourrait être leur devenir», a écrit le maire (PS) Michaël Delafosse dans une lettre adressée à une quinzaine de banques. «Nous nous réservons, dans le strict respect des contrats qui nous lient, le droit d’initier un reflux total ou partiel de la commande publique lorsque certains groupes privilégieront leurs intérêts financiers à court terme à la paix en Europe» a-t-il précisé. Les banques avec qui travaillent la ville ont une quinzaine de jours pour répondre à l’édile.
Les forces militaires russes continuent de se «réorganiser sur le Donbass» selon le ministère de la défense britannique. «Des troupes russes, y compris des mercenaires de la société militaire privée Wagner liée à l’État russe, sont en train d’être déplacées dans la région», a ajouté le ministère de la Défense, précisant que la Russie a prévu de prendre le contrôle du Donbass et d’autres régions orientales pour début mai.
Pour le ministère russe des Affaires étrangères, les images de Boutcha sont «une commande» des Etats-Unis. «Qui sont les maîtres de la provocation ? Bien sûr, les Etats-Unis et l’Otan», a déclaré Maria Zakharova, porte-parole du ministère lors d’une interview à la télévision d’État dimanche. Pour elle, le tollé occidental suscité par les images de civils morts fait partie d’un plan visant à salir la réputation de la Russie. «Dans ce cas, il me semble que le fait que ces déclarations (sur la Russie) aient été faites dans les premières minutes après l’apparition de ces documents ne laisse aucun doute sur qui a «commandé» cette histoire.» Des affirmations qui n’ont été étayées d’aucune preuve.
La presse internationale a les yeux sur Boutcha. «Pire que l’Etat Islamique», «le génocide», «crimes de guerre». Ce lundi matin, la presse internationale raconte le martyre des habitants de Boutcha, ville de la banlieue de Kyiv. Les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés, dont certains les mains liées dans le dos, tués d’une balle dans la tête.
Trostianets, de la «pure terreur» à la dévastation. Prise dès le début de la guerre par l’armée russe, le 24 février, la petite ville du Nord-Est a été récemment reprise par les forces ukrainiennes. Elle offre un paysage apocalyptique, tandis que les habitants peinent à saisir l’ampleur des destructions et des exactions. Le reportage de notre correspondant en Ukraine, Stéphane Sihoan.
La Russie demande une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur Boutcha. «A la lumière des provocations haineuses des radicaux ukrainiens à Boutcha, la Russie a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU lundi 4 avril», a tweeté l’ambassadeur adjoint de la Russie aux Nations unies Dimitri Polianski. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé dimanche les dirigeants russes de «tortures» et de «meurtres» après la découverte à Boutcha, dans la région de Kiev, de fosses communes et de centaines de corps de civils. Moscou a démenti avoir tué des civils. Le ministère russe de la Défense a affirmé que les images de cadavres dans les rues de la ville étaient «une nouvelle production du régime de Kiev pour les médias occidentaux».
Volodymyr Zelensky apparaît aux Grammy Awards. Le président ukrainien est intervenu dimanche soir via une allocution enregistrée lors de la 64e édition des Grammy, équivalent des Oscars pour la musique américaine, pour demander le soutien à son pays, en proie à une invasion de la Russie. «La guerre. Qu’est-ce qui est l’exact opposé de la musique ? Le silence des villes en ruines et des gens tués», a lancé le président Zelensky avec son habituel t-shirt kaki, avant une performance de John Legend, rejoint sur scène par des artistes ukrainiens, Mika Newton et Lyuba Yakimchukt. «Dites la vérité sur la guerre sur vos réseaux sociaux, à la télé. Soutenez-nous de toutes les manières possibles, toutes sauf le silence. Et après viendra la paix», a poursuivi le chef d’Etat ukrainien.
Le pape prêt à aider au règlement de la guerre en Ukraine. «Je suis disponible», a déclaré François dimanche soir. «Le Saint-Siège fait tout son possible» pour faciliter un règlement du conflit, a-t-il assuré, précisant toutefois ne pas avoir parlé directement avec le président russe Vladimir Poutine depuis le début du conflit. Il a confirmé qu’un déplacement à Kiev faisait partie des options. «Je ne sais pas s’il pourra avoir lieu, ni s’il serait utile», a-t-il cependant souligné, après avoir condamné une «guerre sacrilège» au lendemain de la découverte de cadavres de civils dans la région de Kyiv, qui a suscité choc et indignation.
- Des fosses communes et plus de 400 cadavres de civils ont été découverts dans les territoires de la région de Kyiv après le retrait des troupes russes, notamment dans la ville de Boutcha, ont indiqué dimanche les autorités ukrainiennes, qui parlent d’un «génocide».
- Dénonçant des «crimes de guerre» et réclamant une enquête indépendante, les Occidentaux devraient acter un renforcement de leurs sanctions contre la Russie «dans les prochains jours», en particulier sur le commerce d’hydrocarbures. De son côté, Moscou demande une réunion à l’ONU sur les «provocations haineuses» de Boutcha.
- Les pourparlers semblent avancer : côté russe, on a fait l’éloge dimanche d’une position «plus réaliste» de Kyiv. La veille, les Ukrainiens affirmaient que Moscou avait accepté «oralement» presque toutes leurs positions.
Les États-Unis vont demander aux Nations unies de suspendre la Russie du Conseil des droits de l’homme. L’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a déclaré lundi que la participation de la Russie au Conseil des droits de l’homme était «une farce» qui «nuit à la crédibilité du Conseil et de l’ONU en général. Et c’est une erreur». Cette annonce est intervenue à l’issue de sa visite en Moldavie et en Roumanie, où l’ambassadrice américaine a pu notamment rencontrer des associations et des réfugiés ukrainiens. Les Etats-Unis vont donc «demander la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme de l’ONU».
Les Émirats arabes unis envoient 30 tonnes de fournitures médicales à l’Ukraine. Il s’agit du troisième avion envoyé par les Emirats arabes unis. Comme d’autres pays arabes, les Emirats arabes unis n’ont pas condamné publiquement l’invasion de l’Ukraine par la Russie, mais ont choisi de voter en faveur de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies du mois dernier condamnant l’agression russe. Anwar Gargash, conseiller du président des Émirats arabes unis, a déclaré le mois dernier que prendre parti «ne ferait qu’engendrer davantage de violence». La priorité des Emirats est «d’encourager toutes les parties à recourir à l’action diplomatique et à négocier pour trouver une solution politique», a-t-il rappelé.
Volodymyr Zelensky est arrivé à Boutcha. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est actuellement à Boutcha, ville martyre de la banlieue de Kyiv, entouré de sa garde rapprochée et de soldats ukrainiens. «Ce que vous voyez maintenant, c’est le génocide. Nous savons que des milliers de personnes ont été torturées, tuées, avec des membres coupés, des femmes violées, des enfants tués. C’est le génocide», a-t-il déclaré, ému, en précisant qu’il était «très difficile de parler, de s’exprimer» en voyant les crimes perpétrés. Il a également précisé que «plus la fédération de Russie va traîner, pire ce sera pour eux». «Il faut réfléchir vite», a-t-il rappelé en invitant l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel à venir se rendre à Boutcha. Selon lui, il est de «plus en plus difficile pour l’Ukraine de négocier avec la Russie» depuis que le pays prend conscience de l’ampleur des atrocités présumées commises par les troupes russes. «Ce sont des crimes de guerre et ils seront reconnus par le monde comme un génocide», a déclaré Zelensky.
La Lituanie coupe totalement le robinet du gaz russe. Les Etats baltes ont cessé d’importer du gaz naturel russe qui «n’est plus acheminé vers la Lettonie, l’Estonie et la Lituanie depuis le 1er avril», a indiqué samedi le dirigeant de l’entreprise de stockage lettone Conexus Baltic Grid. Sur Twitter, le président lituanien Gitanas Nauseda a également appelé le reste de l’Union européenne à suivre l’exemple des pays baltes : «A partir de ce mois-ci, plus de gaz russe en Lituanie», a-t-il déclaré. «Si on peut le faire, l’Union européenne aussi». Selon Euro stat, en 2020, la Russie comptait pour 93 % des importations estoniennes de gaz naturel, 100 % des importations lettones et 41,8 % des importations lituaniennes.
Selon Vadym Boytchenko, maire de Marioupol, «les Russes bloquent tous les envois humanitaires» vers la ville. Il affirme aussi qu’«aucun» bus n’a pu pénétrer dans la ville pour évacuer ses habitants. Un convoi humanitaire de la Croix-Rouge tente désespérément d’attendre son but depuis quelques jours. Environ 120 000 personnes seraient toujours bloquées à Marioupol. Vendredi, des habitants de Marioupol qui avaient réussi à rejoindre la ville de Berdiansk, occupée par les forces russes, avaient été prises en charge par un convoi qui avait pour destination Zaporojie, ville contrôlée par l’armée de Kiev.
La Russie rejette «catégoriquement» toutes les accusations liées à la découverte d’un grand nombre de cadavres de civils à Boutcha. Selon la procureure générale d’Ukraine, les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés dans la région de Kiev récemment repris aux troupes russes, ce qui a provoqué de vives réactions internationales incriminant Moscou. Mais la Russie nie en bloc. «Nous rejetons catégoriquement toutes les accusations», a déclaré ce lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il a assuré que les experts du ministère russe de la Défense avaient découvert des signes de «falsifications vidéo» et des «fakes» dans les images présentées par les autorités ukrainiennes comme preuves d’un massacre dont elles accusent la Russie.
Les pays européens augmentent leur demande de gaz russe. L’économiste Maxime Combes souligne que, malgré les sanctions occidentales, l’importation de gaz russe par l’UE via l’Ukraine repart en flèche et atteint un niveau jamais égalé depuis le début du conflit.
Les scènes macabres à Boutcha sont un complot, selon les complotistes. Le massacre de civils découvert après le retrait de l’armée russe au nord de Kyiv alimente la machine complotiste : des conspirationnistes souvent proches de l’extrême droite tentent d’infuser l’idée d’une mise en scène, reprenant la thèse d’une «manipulation» ukrainienne mise en avant par le Kremlin. Lire notre article.
Plus de 4,2 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion ordonnée par la Russie le 24 février. Le Haut commissariat aux réfugiés recense exactement 4 215 047 réfugiés ukrainiens ce lundi. Ce sont 38 646 de plus que lors du précédent pointage dimanche. L’Europe n’a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale. Quelque 90 % de ceux qui ont fui l’Ukraine sont des femmes et des enfants, les autorités ukrainiennes n’autorisant pas le départ des hommes en âge de porter les armes.
La Haute-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU se dit «horrifiée» par les images des corps dans la ville ukrainienne de Boutcha. «Les informations qui se font jour de cette zone et ailleurs soulèvent des questions graves et inquiétantes sur de possibles crimes de guerres et atteintes graves au droit humanitaire international et des violations graves des droits de l’homme», a souligné Michelle Bachelet dans un communiqué, appelant aussi «à préserver toutes les preuves».
Le Solaris, yacht présumé de Roman Abramovich, a quitté la Turquie. Après avoir réussi à contourner les eaux européennes et trouvé refuge au port de Bodrum, le Solaris, yacht de 140 mètres lié à l’oligarque russe Roman Abramovich a quitté la station balnéaire ce lundi matin selon un article du Financial Times publié ce lundi. Relire notre article sur le Shéhérazade, un superyacht attribué à Poutine.
Selon les autorités ukrainiennes, le pays pourra restaurer «jusqu’à 80 % des exportations d’avant-guerre». Les exportations en Ukraine ont déjà partiellement repris et leurs volumes vont augmenter. Dans un proche avenir, l’Ukraine serait même en mesure d’atteindre jusqu’à 80 % des opérations d’exportation prévues avant l’invasion russe. Telles sont les prévisions du Premier ministre Denis Shmygal dans une interview publiée ce lundi par le média ukrainien NV. Selon lui, près de 90 % des exportations ukrainiennes de céréales, de minerais et d’autres marchandises importantes sont passées par les ports maritimes, actuellement bloqués. Il a ajouté qu’à l’heure actuelle, «les entrepôts, les silos et les entrepôts de céréales ukrainiens ont accumulé un très grand nombre de céréales, qui devaient être exportées d’ici le mois d’août». «L’ exportation de céréales excédentaires existantes nous rapportera 7 à 10 milliards de dollars», a ainsi ajouté Shmygal. Relire notre interview de Sébastien Abis, chercheur à l’Iris autour des répercussions du conflit.
Prague envoie 250 soldats en Slovaquie. Deux cent cinquante parachutistes tchèques sont partis lundi pour la Slovaquie, pays voisin de l’Ukraine ravagée par la guerre, afin d’y constituer un groupement tactique de l’Otan, a déclaré le ministère de la Défense à Prague. Le groupement tactique comprendra jusqu’à 2 100 soldats venus d’Allemagne, des Pays-Bas, de Pologne, de Slovaquie, de Slovénie et des États-Unis. Ce sont les Tchèques qui en assureront le commandement. «La tâche essentielle de la mission est de déclarer que les membres de l’Otan sont prêts, résolus et unis pour protéger l’intégrité territoriale de l’alliance», a déclaré le colonel Tomas Unzeitig, à la tête du groupement. «Il s’agit d’une opération internationale de l’Otan destinée à renforcer les capacités de défense de l’armée slovaque», a-t-il également précisé.
La ministre des Affaires étrangères britannique appelle à des sanctions plus sévères contre la Russie. Lors d’un voyage en Pologne ce lundi, Liz Truss, ministre des Affaires étrangères britannique, a demandé à l’UE et à ses alliés de prendre des mesures plus sévères avant les discussions du G7 et de l’Otan qui doivent se tenir en fin de semaine à Bruxelles. A la suite d’accusations de viols commis par des soldats russes, Liz Truss a également promis 10 millions de livres sterling (13,12 millions de dollars) d’aide pour soutenir les organisations qui travaillent avec les victimes de violences sexuelles en Ukraine. «Poutine n’a pas encore montré qu’il prenait la diplomatie au sérieux. Une approche ferme du Royaume-Uni et de nos alliés est essentielle pour renforcer la position de l’Ukraine dans les négociations», a-t-elle déclaré. «Nous ferons plus pour augmenter la pression sur la Russie et nous continuerons à pousser les autres à faire plus», a ajouté la ministre des Affaires étrangères.
A Odessa, malgré les bombardements, le consulat grec rouvre ses portes. La réouverture de la représentation grecque intervient au lendemain d’une visite à Odessa du chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias, qui a remis de l’aide humanitaire aux autorités locales de ce port situé en mer Noire et après une nuit marquée par des bombardements sur la ville. C’est la première fois en près de deux semaine qu’Odessa est réveillée par le fracas d’une série de frappes russes ciblant des infrastructures de la ville. «L’attaque d’une ville est inacceptable, c’est un crime de guerre», a fustigé Nikos Dendias, cité dans un communiqué, rappelant «l’importance historique» d’Odessa pour la Grèce. Environ 2 500 Grecs vivent dans la ville et ses environs.
Les troupes russes se massent à l’Est. Selon Serhiy Haidai, le chef de l’administration militaire régionale de Louhansk, l’armée russe a rassemblé «une accumulation significative de troupes et d’équipements militaires» dans la région. Pour lui, c’est le signe d’une prochaine «percée majeure» dans la région. «Il y a eu une tentative de percée à Rubizhne cette nuit, nos défenseurs ont repoussé une attaque. Nous tenons bon, mais nous voyons qu’il y a une accumulation importante de troupes», a-t-il ajouté dans un entretien accordé à la télévision ukrainienne.
A Boutcha, les civils découvrent charniers et fosses communes. «Toutes ces personnes ont été abattues, tuées d’une balle à l’arrière de la tête», a assuré Anatoly Fedorouk, le maire de Boutcha, ville au nord-ouest de Kyiv, que les soldats ukrainiens ont repris aux Russes. Selon lui, près de 300 personnes ont été enterrées «dans des fosses communes». «Dans certaines rues, on voit quinze à vingt cadavres sur le sol» mais «je ne peux pas dire combien il y en a encore dans des cours, derrière les palissades», a poursuivi le maire. Il affirme que plusieurs personnes retrouvées mortes ont les mains attachées par une bande de tissu blanche, utilisée pour montrer qu’elles n’avaient pas d’armes.
Selon Boris Johnson, «Poutine ne parviendra jamais à rompre l’esprit du peuple ukrainien ni à conquérir sa patrie». Dans une vidéo publiée ce lundi sur son compte twitter, le Premier ministre britannique Boris Johnson a assuré que l’Ukraine allait «reprendre sa place parmi les nations libres et souveraines»
L’UE discute en «urgence» de nouvelles sanctions contre Moscou. Des nouvelles mesures réclamées notamment par la France et l’Allemagne, après la découverte d’un grand nombre de corps de civils dans la région de Kyiv, notamment à Boutcha. C’est ce qu’a précisé ce lundi le haut représentant de l’UE Josep Borrell. L’Union européenne «condamne dans les termes les plus forts les atrocités rapportées commises par les forces armées russes dans plusieurs villes ukrainiennes occupées, qui ont maintenant été libérées», ajoute Josep Borrel dans le communiqué publié. Dimanche, Borrell avait appelé à ce que l’ensemble des cas de crimes de guerre soient jugés par la Cour Internationale de justice qui siège à La Haye.
Varsovie demande la création d’une commission d’enquête internationale sur le «génocide» commis par l’armée russe. «Ces massacres sanglants commis par des Russes, des soldats russes, méritent d’être appelés par leur nom. C’est un génocide, et il doit être jugé», a déclaré ce lundi à la presse Mateusz Morawiecki, Premier ministre polonais, qui propose de mettre en place une commission d’enquête internationale. Une telle commission est «indispensable si nous voulons connaître la vérité sur l’étendue des crimes fascistes russes», a encore affirmé le Premier ministre polonais qui appelle à de nouvelles sanctions de l’Occident envers la Russie. «Des sanctions claires et déterminées sont nécessaires» car selon lui les mesures adoptées ne «fonctionnent pas», a-t-il précisé, s’adressant notamment au président français Emmanuel Macron : «Monsieur le président Macron, combien de fois avez-vous négocié avec Poutine, qu’avez-vous obtenu ? On ne débat pas, on ne négocie pas avec les criminels, les criminels doivent être combattus. Personne n’a négocié avec Hitler. Voudriez vous négocier avec Hitler, avec Staline, avec Pol Pot ?»
Pour Marine Le Pen, les responsables des massacres de Boutcha devront être «lourdement condamnés». La candidate du RN à la présidentielle a évoqué lundi des «crimes de guerre» en Ukraine après la découverte de centaines de corps de civils dans la région de Kyiv, notamment à Boutcha. «A partir du moment où des civils sont ainsi abattus sans défense, ça recouvre la définition de crimes de guerre», a déclaré sur BFM TV et RMC la candidate d’extrême droite. «Il faut à tout prix que, d’urgence, il y ait une enquête qui soit diligentée par l’ONU et éventuellement d’ailleurs par le Tribunal pénal international (TPI). Ces faits sont inadmissibles, c’était une véritable barbarie et ceux qui sont responsables de cela, évidemment, devront être lourdement condamnés, d’abord moralement et diplomatiquement», a ajouté Marine Le Pen.
La Russie ouvre une enquête officielle autour «d’informations délibérément fausses» diffusées à Boutcha. Pour Alexander Bastrykin, chef du Comité d’enquête russe, seule l’ouverture d’une enquête pourra permettre de faire la lumière sur «les informations délibérément fausses» concernant les actions des forces armées russes à Boutcha communiquées par l’Ukraine. Le chef des enquêteurs russe a qualifié de «provocation» ukrainienne les accusations de Kyiv.
Le cinéaste Mantas Kvedaravicius tué à Marioupol : «Il avait un regard perçant, dans la vie et dans ses films». Le cinéaste lituanien, auteur du documentaire «Mariupolis», a été tué samedi alors qu’il tentait de quitter la ville portuaire. Emilie Bujès, directrice artistique du festival documentaire Visions du réel, dont il avait été juré, lui rend hommage. Relire notre article.
Un couloir humanitaire ouvert ce lundi à Marioupol. «La route sera opérationnelle pour les transports privés. Quinze bus d’évacuation ont déjà quitté Zaporijie pour Marioupol», a déclaré Iryna Verechtchouk, vice-Première ministre ukrainienne et ministre de la réintégration des territoires temporairement occupés. Le couloir humanitaire partant de la ville assiégée de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, sera opérationnel dès lundi, malgré les retards et les difficultés à maintenir la route ouverte pour les évacuations.
Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol, évoque un possible «génocide» en Ukraine. La veille, le Premier ministre espagnol avait fait part de son indignation devant les terribles images parvenues de Boutcha. «Les crimes de guerre qui sont commis ne peuvent rester impunis. Toute notre solidarité, notre aide et notre soutien au peuple ukrainien» a-t-il déclaré sur son compte Twitter. Ce lundi, lors d’un forum économique, Pedro Sanchez a déclaré : «nous allons faire tout notre possible pour que ceux qui ont perpétré ces crimes de guerre ne restent pas impunis et puissent comparaître devant les tribunaux, dans ce cas précis devant la Cour pénale internationale, pour répondre de ces cas présumés de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et, pourquoi ne pas le dire également, de génocide».
Le Japon dénonce le massacre de Boutcha. «Le meurtre de civils innocents viole le droit humanitaire international. C’est absolument intolérable et le Japon le condamne dans les termes les plus forts» a déclaré sur son compte Twitter Fumio Kishida, Unis ministre du Japon, ajoutant même que «la Russie doit être tenue strictement responsable de ces actes.»
En Ukraine, «Vladimir Poutine peut être poursuivi pour crime d’agression». L’avocat spécialisé en droit international Philippe Sands appelle à enquêter rapidement sur les crimes commis en Ukraine, notamment pour poursuivre sans délai les responsables politiques et militaires. Il explique à Libération pourquoi les exactions de Boutcha, comme le siège de Marioupol, sont très probablement du registre des crimes de guerre. Pour juger rapidement les responsables de ces actes, il appelle à la création d’un tribunal pour crimes d’agression, c’est-à-dire «l’emploi de la force armée par un Etat contre la souveraineté, l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un autre Etat», selon la définition des Nations unies. Lire notre interview.
Macron souhaite un «blocage total» des exportations russes de charbon et de pétrole vers l’UE. «Nous ne pouvons pas laisser passer ça» a déclaré Emmanuel Macron, faisant référence aux massacres de Boutcha et à la situation catastrophique des habitants de Marioupol. Il a également annoncé que des discussions allaient se tenir avec ses partenaires européens cette semaine concernant de nouvelles sanctions. «Nous devons envoyer le signal très clair que ce sont notre dignité collective et nos valeurs que nous défendons», a-t-il ajouté. «Il n’y a pas de paix sans justice».
L’enquête sur les crimes de guerre découverts à Boutcha avance tandis que des fosses communes ont été identifiées à Kherson. Petit à petit redéployés dans l’est du pays, les soldats russes laissent derrière eux massacres et exactions. Dans les villes qu’ils occupaient près de Kyiv, soldats ukrainiens et journalistes découvrent des civils abattus, des charniers en forêt et des fosses communes.
Odessa touchée par une frappe aérienne. Lundi matin, un responsable de l’administration militaire a indiqué qu’une frappe aérienne avait touché la ville portuaire d’Odessa après les tirs de plusieurs missiles côté russe. «Plusieurs missiles ont touché l’un des districts d’Odessa», a déclaré Serhii Bratchuk, porte-parole de l’état-major opérationnel de l’administration militaire régionale d’Odessa. «D’autres informations sont en train d’être clarifiées». Un dépôt de carburant a été frappé à Odessa tôt dimanche par les forces russes.
Pour Macron, les images de Boutcha sont «insoutenables». Invité au micro de France Inter, le président Emmanuel Macron a déclaré qu’il y avait des «indices très clairs de crimes de guerre». «La justice internationale doit passer, celles et ceux qui ont été à l’origine de ces crimes devront en répondre» a ajouté Emmanuel Macron, qui s’est dit notamment favorable à de nouvelles sanctions contre la Russie.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, demande à la Cour pénale internationale d’enquêter sur le massacre de Boutcha. Sur son compte Twitter, Dmytro Kuleba a également indiqué s’être entretenu avec le ministre des Affaires étrangères Irlandais Simon Coveney. «Je suis reconnaissant à l’Irlande d’être prête à insister pour appliquer de nouvelles sanctions sévères de la part de l’Union européenne. La Russie doit payer un prix beaucoup plus lourd pour ses atrocités et son sadisme», a écrit Kuleba.
La ville de Montpellier prête à réduire ses liens avec les banques qui «privilégieront leurs intérêts financiers à la paix en Europe». «Je vous sollicite pour connaître les intérêts financiers et activités de votre groupe en Russie, et s’ils existent, ce que pourrait être leur devenir», a écrit le maire (PS) Michaël Delafosse dans une lettre adressée à une quinzaine de banques. «Nous nous réservons, dans le strict respect des contrats qui nous lient, le droit d’initier un reflux total ou partiel de la commande publique lorsque certains groupes privilégieront leurs intérêts financiers à court terme à la paix en Europe» a-t-il précisé. Les banques avec qui travaillent la ville ont une quinzaine de jours pour répondre à l’édile.
Les forces militaires russes continuent de se «réorganiser sur le Donbass» selon le ministère de la défense britannique. «Des troupes russes, y compris des mercenaires de la société militaire privée Wagner liée à l’État russe, sont en train d’être déplacées dans la région», a ajouté le ministère de la Défense, précisant que la Russie a prévu de prendre le contrôle du Donbass et d’autres régions orientales pour début mai.
Pour le ministère russe des Affaires étrangères, les images de Boutcha sont «une commande» des Etats-Unis. «Qui sont les maîtres de la provocation ? Bien sûr, les Etats-Unis et l’Otan», a déclaré Maria Zakharova, porte-parole du ministère lors d’une interview à la télévision d’État dimanche. Pour elle, le tollé occidental suscité par les images de civils morts fait partie d’un plan visant à salir la réputation de la Russie. «Dans ce cas, il me semble que le fait que ces déclarations (sur la Russie) aient été faites dans les premières minutes après l’apparition de ces documents ne laisse aucun doute sur qui a «commandé» cette histoire.» Des affirmations qui n’ont été étayées d’aucune preuve.
La presse internationale a les yeux sur Boutcha. «Pire que l’Etat Islamique», «le génocide», «crimes de guerre». Ce lundi matin, la presse internationale raconte le martyre des habitants de Boutcha, ville de la banlieue de Kyiv. Les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés, dont certains les mains liées dans le dos, tués d’une balle dans la tête.
Trostianets, de la «pure terreur» à la dévastation. Prise dès le début de la guerre par l’armée russe, le 24 février, la petite ville du Nord-Est a été récemment reprise par les forces ukrainiennes. Elle offre un paysage apocalyptique, tandis que les habitants peinent à saisir l’ampleur des destructions et des exactions. Le reportage de notre correspondant en Ukraine, Stéphane Sihoan.
La Russie demande une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur Boutcha. «A la lumière des provocations haineuses des radicaux ukrainiens à Boutcha, la Russie a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU lundi 4 avril», a tweeté l’ambassadeur adjoint de la Russie aux Nations unies Dimitri Polianski. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé dimanche les dirigeants russes de «tortures» et de «meurtres» après la découverte à Boutcha, dans la région de Kiev, de fosses communes et de centaines de corps de civils. Moscou a démenti avoir tué des civils. Le ministère russe de la Défense a affirmé que les images de cadavres dans les rues de la ville étaient «une nouvelle production du régime de Kiev pour les médias occidentaux».
Volodymyr Zelensky apparaît aux Grammy Awards. Le président ukrainien est intervenu dimanche soir via une allocution enregistrée lors de la 64e édition des Grammy, équivalent des Oscars pour la musique américaine, pour demander le soutien à son pays, en proie à une invasion de la Russie. «La guerre. Qu’est-ce qui est l’exact opposé de la musique ? Le silence des villes en ruines et des gens tués», a lancé le président Zelensky avec son habituel t-shirt kaki, avant une performance de John Legend, rejoint sur scène par des artistes ukrainiens, Mika Newton et Lyuba Yakimchukt. «Dites la vérité sur la guerre sur vos réseaux sociaux, à la télé. Soutenez-nous de toutes les manières possibles, toutes sauf le silence. Et après viendra la paix», a poursuivi le chef d’Etat ukrainien.
Le pape prêt à aider au règlement de la guerre en Ukraine. «Je suis disponible», a déclaré François dimanche soir. «Le Saint-Siège fait tout son possible» pour faciliter un règlement du conflit, a-t-il assuré, précisant toutefois ne pas avoir parlé directement avec le président russe Vladimir Poutine depuis le début du conflit. Il a confirmé qu’un déplacement à Kiev faisait partie des options. «Je ne sais pas s’il pourra avoir lieu, ni s’il serait utile», a-t-il cependant souligné, après avoir condamné une «guerre sacrilège» au lendemain de la découverte de cadavres de civils dans la région de Kyiv, qui a suscité choc et indignation.