La troisième usine de traitement des eaux de Keur Momar Sarr, communément appelée Kms3, sera officiellement lancée ce samedi 10 juillet 2021 par le président de la République, Macky Sall. L’objectif étant d’assurer, à terme, l’approvisionnement correct en eau potable de Dakar et des zones traversées par les conduites.
Pour le moment, Dakar a un déficit en eau potable énorme, même si une partie de la production de Kms3 disponible impacte déjà considérablement le vécu des Dakarois, selon les autorités. «Les premiers 100 000 m3 sont dans le réseau et livrés aux consommateurs qui, depuis le 2 mai, ressentent une nette amélioration de la disponibilité de l’eau », a écrit le chef le Chef de l’Etat Macky Sall, dans sa note annonçant la livraison l’ouvrage. Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, a dit, lors de la conférence de presse gouvernementale, tenue le mardi 24 novembre 2020, qu’une solution définitive ne sera trouvée que pendant ce premier trimestre de 2021 où les premiers 100 000 m3/j de Kms3 seront produits. Il avait relativisé sur ce manque d’eau en soutenant que «50% des quartiers de Dakar ont de l’eau en continu, 85% l’ont plus de 6 heures par jour. Ce ne sont que 15% des quartiers qui ont de l’eau moins de 6 heures dans la journée», avait-il souligné, en cette période où nombres de populations de plusieurs contrées de Dakar et sa banlieue souffraient de pénurie récurrente d’eau. Et les quelques camions citernes de la Sen’Eau peinaient à couvrir les besoins.
APPROVISIONNEMENT CORRECTE N EAU POTABLE DE DAKAR, LE DÉFI
D’ailleurs, la distribution d’eau connait toujours de réelles perturbations à Dakar, même si les communiqués de la Sen’Eau donne souvent comme causes des travaux d’aménagement sur le réseau ou d’obstacles extérieurs au système. Les habitants de quartiers comme Yoff, Ouakam Cité Avion, Sacré 1, Nord-Foire et Sicap-Foire, etc. se plaignent d’un manque d’eau fréquent. Sur le réseau social Facebook, des citoyens membres de la page «Lutte contre l’indiscipline», annonce une plainte prochaine contre la Sen’Eau, pour protester contre les désagréments notés dans la distribution d’eau potable et la cherté des factures. Lors de la conférence de presse gouvernementale de novembre dernier, Serigne Mbaye Thiam, avait imputé la responsabilité de tous ces disfonctionnements au régime du président Abdoulaye Wade qui, selon lui, n’avait pas fait les investissements nécessaires dans le secteur de l’eau à Dakar pour les prévenir. Il a, par ailleurs, indiqué que le président Macky Sall a eu à faire des investissements conséquents, avec un programme d’urgence qui a permis la construction de 68 forages sur le littoral, dans la zone de Thiès, Bayakh, Thieudem. Ces forages ont permis d’injecter, entre 2012 et maintenant, 192 000 m3/jour. Une quantité qui vient s’ajouter aux 294 000 m3/jour, l’estimation de la production journalière de 2012. Ce qui fait un volume disponible de 484 000 m3/jour, sans compter la hausse de 100 000 m3/jour issue du démarrage de la pro duction de Kms3.
KMS3, UN INVESTISSE- MENT DE 284MILLIARDS CFA, POUR UNECAPACITÉ FINALE DE 200 000M3/J
Assurer un service offrant une disponibilité de l’eau potable en quantité à Dakar nécessite des moyens conséquents, à cause de l’accroissement de la population. Selon des prévisions de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) pour cette année 2021, la population de la capitale doit être de 3 938 358 habitants (hbts). D’après l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) un minimum vital de 20 litres d’eau par jour et par personne est préconisé pour répondre aux besoins fondamentaux d’- hydratation et d’hygiène personnelle. L’usine Kms3 qui sera réceptionnée, ce samedi, aura une capacité finale de 200 000 m3/j. Elle est conçue pour couvrir, à l’horizon 2035, les besoins en eau potable des populations de la région de Dakar, des localités traversées par la conduite du Lac de Guiers. 284 milliards de francs CFA ont été investis pour la construction de cette usine. Au-delà de ce projet, l’Etat avait aussi le dessalement de l’eau de mer pour mettre un terme au manque d’eau dans la capitale.
BABACAR GUEYE, MEMBRE DELA PLATEFORME DES ORGANISATIONS DELA SOCIÉTÉ CIVILE SUR L’EAU ET L’ASSAINISSEMENT : «Améliorer l’approvisionnement en eau pour une certaine période…»
«Ça va contribuer à améliorer l’approvisionnement en eau de Dakar ; mais, pour que cela règle définitivement le problème, je ne pense pas. Quand on voit la concentration de population dans le triangle Dakar, Thiès, Mbour et que cette usine doit satisfaire tous ces besoins en termes d’accès à l’eau de ces zones-là. Si on fait des projections, il y a un manque d’eau au niveau de Dakar, bien évidemment. Mais, est-ce qu’on maîtrise les besoins d’informations sur le nombre de personnes à desservir ? De plus en plus la population de Dakar augmente. Ou bien est-ce que Kms3 a été dimensionnée pour satisfaire ces personnes-là ? Ce sont des questions qu’on se pose. Quand on ne maîtrise pas l’information, il est difficile de faire de la planification. Est-ce que l’usine ne va pas vers une saturation avant même d’être terminée ? Aussi, est-ce que les infrastructures qui vont recevoir cette quantité d’eau sont prêtes à le faire ? Je fais allusion au réseau secondaire. Est ce qu’il y aura une grosse pression, si on atteint une certaine quantité d’eau ?»
Sud Quotidien
Pour le moment, Dakar a un déficit en eau potable énorme, même si une partie de la production de Kms3 disponible impacte déjà considérablement le vécu des Dakarois, selon les autorités. «Les premiers 100 000 m3 sont dans le réseau et livrés aux consommateurs qui, depuis le 2 mai, ressentent une nette amélioration de la disponibilité de l’eau », a écrit le chef le Chef de l’Etat Macky Sall, dans sa note annonçant la livraison l’ouvrage. Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, a dit, lors de la conférence de presse gouvernementale, tenue le mardi 24 novembre 2020, qu’une solution définitive ne sera trouvée que pendant ce premier trimestre de 2021 où les premiers 100 000 m3/j de Kms3 seront produits. Il avait relativisé sur ce manque d’eau en soutenant que «50% des quartiers de Dakar ont de l’eau en continu, 85% l’ont plus de 6 heures par jour. Ce ne sont que 15% des quartiers qui ont de l’eau moins de 6 heures dans la journée», avait-il souligné, en cette période où nombres de populations de plusieurs contrées de Dakar et sa banlieue souffraient de pénurie récurrente d’eau. Et les quelques camions citernes de la Sen’Eau peinaient à couvrir les besoins.
APPROVISIONNEMENT CORRECTE N EAU POTABLE DE DAKAR, LE DÉFI
D’ailleurs, la distribution d’eau connait toujours de réelles perturbations à Dakar, même si les communiqués de la Sen’Eau donne souvent comme causes des travaux d’aménagement sur le réseau ou d’obstacles extérieurs au système. Les habitants de quartiers comme Yoff, Ouakam Cité Avion, Sacré 1, Nord-Foire et Sicap-Foire, etc. se plaignent d’un manque d’eau fréquent. Sur le réseau social Facebook, des citoyens membres de la page «Lutte contre l’indiscipline», annonce une plainte prochaine contre la Sen’Eau, pour protester contre les désagréments notés dans la distribution d’eau potable et la cherté des factures. Lors de la conférence de presse gouvernementale de novembre dernier, Serigne Mbaye Thiam, avait imputé la responsabilité de tous ces disfonctionnements au régime du président Abdoulaye Wade qui, selon lui, n’avait pas fait les investissements nécessaires dans le secteur de l’eau à Dakar pour les prévenir. Il a, par ailleurs, indiqué que le président Macky Sall a eu à faire des investissements conséquents, avec un programme d’urgence qui a permis la construction de 68 forages sur le littoral, dans la zone de Thiès, Bayakh, Thieudem. Ces forages ont permis d’injecter, entre 2012 et maintenant, 192 000 m3/jour. Une quantité qui vient s’ajouter aux 294 000 m3/jour, l’estimation de la production journalière de 2012. Ce qui fait un volume disponible de 484 000 m3/jour, sans compter la hausse de 100 000 m3/jour issue du démarrage de la pro duction de Kms3.
KMS3, UN INVESTISSE- MENT DE 284MILLIARDS CFA, POUR UNECAPACITÉ FINALE DE 200 000M3/J
Assurer un service offrant une disponibilité de l’eau potable en quantité à Dakar nécessite des moyens conséquents, à cause de l’accroissement de la population. Selon des prévisions de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) pour cette année 2021, la population de la capitale doit être de 3 938 358 habitants (hbts). D’après l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) un minimum vital de 20 litres d’eau par jour et par personne est préconisé pour répondre aux besoins fondamentaux d’- hydratation et d’hygiène personnelle. L’usine Kms3 qui sera réceptionnée, ce samedi, aura une capacité finale de 200 000 m3/j. Elle est conçue pour couvrir, à l’horizon 2035, les besoins en eau potable des populations de la région de Dakar, des localités traversées par la conduite du Lac de Guiers. 284 milliards de francs CFA ont été investis pour la construction de cette usine. Au-delà de ce projet, l’Etat avait aussi le dessalement de l’eau de mer pour mettre un terme au manque d’eau dans la capitale.
BABACAR GUEYE, MEMBRE DELA PLATEFORME DES ORGANISATIONS DELA SOCIÉTÉ CIVILE SUR L’EAU ET L’ASSAINISSEMENT : «Améliorer l’approvisionnement en eau pour une certaine période…»
«Ça va contribuer à améliorer l’approvisionnement en eau de Dakar ; mais, pour que cela règle définitivement le problème, je ne pense pas. Quand on voit la concentration de population dans le triangle Dakar, Thiès, Mbour et que cette usine doit satisfaire tous ces besoins en termes d’accès à l’eau de ces zones-là. Si on fait des projections, il y a un manque d’eau au niveau de Dakar, bien évidemment. Mais, est-ce qu’on maîtrise les besoins d’informations sur le nombre de personnes à desservir ? De plus en plus la population de Dakar augmente. Ou bien est-ce que Kms3 a été dimensionnée pour satisfaire ces personnes-là ? Ce sont des questions qu’on se pose. Quand on ne maîtrise pas l’information, il est difficile de faire de la planification. Est-ce que l’usine ne va pas vers une saturation avant même d’être terminée ? Aussi, est-ce que les infrastructures qui vont recevoir cette quantité d’eau sont prêtes à le faire ? Je fais allusion au réseau secondaire. Est ce qu’il y aura une grosse pression, si on atteint une certaine quantité d’eau ?»
Sud Quotidien