MENACÉS D’EXPULSION DU PORT AUTONOME DE DAKAR: Les Travailleurs de « Gouyars » s’opposent

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 13 Janvier 2023 à 09:02 modifié le Vendredi 13 Janvier 2023 09:18

Au port autonome de Dakar, employés et employeurs d’une société de transports logistiques, (gouyars) dénoncent une injustice : il s’agit d’une éventuelle expulsion de cette entreprise qui charrie des centaines de travailleurs. D’ailleurs, ils comptent manifester leur courroux par un sit-in ce lundi 16 janvier, jour d’ultimatum pour les faire  déguerpir…

La politique de désencombrement du port autonome de Dakar a engendré un contentieux entre la Direction et la société Gouyars. Lequel prend ses origines d’une grève menée
en 2019. Aujourd’hui, le Directeur Mbacké Samb qui emploie « des centaines de personnes » risquent l’expulsion. « Le port de Dakar m’a utilisé sous forme de contrat en me poussant à investir jusqu’à hauteur d’un milliard huit cent millions FCFA, (1 800 0000 FCFA) avec un matériel conséquent. Maintenant, la Direction générale veut rompre le contrat », se plaint-il et situe l’origine de
cette menace. Il dira : « en 2019 dans une situation très tendue, parce que le personnel est en grève, ils m’ont appelé en conseil d’administration. Ils m’ont demandé de tout faire pour éviter la grève. J’ai été
d’accord à condition qu’ils nous laissent occuper le site qui abrite nos engins et autres matériaux. Mais cette fois quand le contrat est fini, je suis allé le renouveler. Mais ils ne m’ont pas répondu. Pourtant
chaque trimestre, je paie. Ils continuent de prendre mon argent. » Interruption du contrat sur fond d’une bataille judiciaire. A cette décision de la direction du port, Directeur Samb invoque les rumeurs selon
lesquelles « d’aucuns disent qu’ils veulent céder le terrain à un autre. Mais quand lui, (Mountaga Sy) est venu en tant que Dg du Port, il a voulu mener une opération de désencombrement et de décongestion. Mais avec nous, il n’y avait plus de containers. Pas de problème d’encombrement. Il a été influencé parce que la société Gouyars dérange. Nous avons plus de camions dans le port et nous employions plus de 350 salariés.» Malgré tout Mountaga Sy use la voie judiciaire pour faire quitter Gouyars. « Le nouveau Directeur général nous a attaqués en justice. Le tribunal a délivré. Je suis condamné d’une expulsion du port. Nous avons fait appel pour faire une référée en difficultés. Cela nous permettrait d’avoir 6 voire 8 mois pour se préparer. Parce que nous avons des containers lourds, des engins. »
Pourtant, informe le responsable Samb, Gouyars a toujours fait des requêtes pour l’obtention d’un terrain. Mais toutes les démarches ont été vaines. Elles sont sans suite. Des négociations vaines Les démarches faites pour une issue heureuse ont été vaines. Quand ils nous ont envoyé la mise en demeure, nous avons adressé une lettre au Directeur du port. Lui, (Mountaga Sy) nous a reçus dans son bureau. Il a dit je suis chargé. C’est-àdire on m’accuse de beaucoup de choses. Il avait promis de me revenir. Une semaine après, il a dit à sa secrétaire de m’appeler pour me demander quand est ce que je vais quitter les lieux. Pourtant, on s’est bien parlé et tombé d’accord. Paradoxalement, il demande
quand est ce que nous allons quitter les lieux. Tout cela en actionnant la machine judiciaire. Mais tant que la justice n’a pas tranché, je ne peux pas sortir. Qu’ils fassent ce qu’ils veulent. Il n’y a pas de solution», regrette-t-il. Vers un sit-in ce lundi. La gendarmerie a donné un ultimatum. La société Gouyars
doit plier bagages ce 16 janvier. Son personnel menace de manifester son courroux en mettant « des brassards rouges. Nous allons manifester ? On ne recule plus. S’il le faut, nous allons organiser une conférence de presse le même jour pour contester cela. L’avenir de des centaines d’employés est menacé », selon Sérigne Mbacké Diop, un des travailleurs dans ladite société. Ces derniers jours, ajoute son employeur Samb «je suis persécuté, harcelé. La gendarmerie m’a convoqué et m’a notifié que nous devons déguerpir au plus tard lundi. Maintenant je dis que je ne déguerpis pas. Qu’il me fasse quitter de force. Je ne peux quitter comme ça avec ce lourd matériel. Ce sont des conteneurs des machines, des engins qui pèsent minimum 60 tonnes. J’en ai marre. Ça fait mal qu’ils nous taxent de clandos. On n’est pas des clandos. C’est eux-mêmes qui nous ont fait venir. Pour lui, « le problème, c’est l’avenir des travailleurs. Nous sommes une famille. C’est-à-dire une société qui emploie 350 personnes, ce n’est pas du n’importe quoi. Nous sommes une boite sociale. Durant la covid, nous avons contribué jusqu’à 70%.
Aucune société n’a pas fait mieux que nous. Nous participons à la construction de routes dans ce pays. Au moment où on parle de Sénégal Emergent, cette décision de nous faire déguerpir est contradictoire. » 




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