Au Mali, même empêché, le meeting des partis politiques est un incontestable succès, avec des scènes de contestation jamais vues depuis le début de la transition il y a cinq ans.
Des scènes que, ni la présidence, ni le gouvernement de transition, n'ont commenté officiellement, et que les médias d'État – le journal L'Essor et la télévision ORTM – ont traité a minima, en insistant essentiellement sur le rôle « responsable » des forces de l'ordre. Cette expression populaire inédite semble pourtant avoir ouvert une brèche pour les opposants au régime de transition. La question qui se pose désormais est de savoir qui voudra s'y engouffrer et dans quelle mesure.
Étendre en région, élargir à d'autres acteurs
Les partis politiques maliens vont à présent chercher à capitaliser et à élargir le mouvement. Une réunion de leurs dirigeants est prévue ce lundi en fin d'après-midi, pour déterminer les prochaines étapes. Selon les cadres politiques joints par RFI, des procédures judiciaires sont envisagées contre les soutiens mobilisés ce week-end par les autorités de transition, parmi lesquels notamment des membres du CNT, pour empêcher la tenue du meeting, avec parfois des appels à la violence. Des constats d'huissiers ont été réalisés en ce sens.
Les partis veulent aussi mobiliser leurs antennes en région. « Si on étend le mouvement à l'intérieur du pays, ce sera inarrêtable », veut croire un important chef de parti. Autre démarche envisagée : aller à la rencontre des organisations religieuses, notamment du Haut conseil islamique et de l'Église, des légitimités traditionnelles, comme les familles fondatrices de Bamako, et surtout des syndicats.
Tous savent que, pour ne pas retomber, la contestation doit rallier d'autres acteurs que les organisations politiques. À commencer par la puissante centrale syndicale UNTM, qui avait joué un rôle majeur en 1991 dans le renversement de la dictature du général Moussa Traoré, mais dont le positionnement actuel vis-à-vis des militaires au pouvoir est plus ambigu.
Risque de répression
Le risque de répression est évidemment dans toutes les têtes, et constitue une limite de fait pour l'élargissement de la contestation. Samedi, la police a évacué le Palais de la Culture, officiellement pour « préserver l'ordre public et la quiétude », selon les déclarations du directeur régional adjoint de la police du district de Bamako. Les partis ont donc dû annuler leur meeting et renoncer à la lecture prévue de leur déclaration commune, afin de ne pas porter la responsabilité d'éventuels affrontements.
Les autorités de transition savent aussi manier, devant la Justice, les accusations de « déstabilisation », de « complot » ou d'« atteinte au crédit de l'État », pour emprisonner les voix trop critiques. Les exemples, ces dernières années, ne manquent pas. « À nous de ne pas faire de faute et de rester dans une démarche légaliste », commente un autre chef de parti en première ligne dans la mobilisation. « Ils feront tout pour casser le mouvement, c'est pour eux une question de survie, poursuit cette source, mais nous allons faire attention et nous allons progresser ».
Rfi
Des scènes que, ni la présidence, ni le gouvernement de transition, n'ont commenté officiellement, et que les médias d'État – le journal L'Essor et la télévision ORTM – ont traité a minima, en insistant essentiellement sur le rôle « responsable » des forces de l'ordre. Cette expression populaire inédite semble pourtant avoir ouvert une brèche pour les opposants au régime de transition. La question qui se pose désormais est de savoir qui voudra s'y engouffrer et dans quelle mesure.
Étendre en région, élargir à d'autres acteurs
Les partis politiques maliens vont à présent chercher à capitaliser et à élargir le mouvement. Une réunion de leurs dirigeants est prévue ce lundi en fin d'après-midi, pour déterminer les prochaines étapes. Selon les cadres politiques joints par RFI, des procédures judiciaires sont envisagées contre les soutiens mobilisés ce week-end par les autorités de transition, parmi lesquels notamment des membres du CNT, pour empêcher la tenue du meeting, avec parfois des appels à la violence. Des constats d'huissiers ont été réalisés en ce sens.
Les partis veulent aussi mobiliser leurs antennes en région. « Si on étend le mouvement à l'intérieur du pays, ce sera inarrêtable », veut croire un important chef de parti. Autre démarche envisagée : aller à la rencontre des organisations religieuses, notamment du Haut conseil islamique et de l'Église, des légitimités traditionnelles, comme les familles fondatrices de Bamako, et surtout des syndicats.
Tous savent que, pour ne pas retomber, la contestation doit rallier d'autres acteurs que les organisations politiques. À commencer par la puissante centrale syndicale UNTM, qui avait joué un rôle majeur en 1991 dans le renversement de la dictature du général Moussa Traoré, mais dont le positionnement actuel vis-à-vis des militaires au pouvoir est plus ambigu.
Risque de répression
Le risque de répression est évidemment dans toutes les têtes, et constitue une limite de fait pour l'élargissement de la contestation. Samedi, la police a évacué le Palais de la Culture, officiellement pour « préserver l'ordre public et la quiétude », selon les déclarations du directeur régional adjoint de la police du district de Bamako. Les partis ont donc dû annuler leur meeting et renoncer à la lecture prévue de leur déclaration commune, afin de ne pas porter la responsabilité d'éventuels affrontements.
Les autorités de transition savent aussi manier, devant la Justice, les accusations de « déstabilisation », de « complot » ou d'« atteinte au crédit de l'État », pour emprisonner les voix trop critiques. Les exemples, ces dernières années, ne manquent pas. « À nous de ne pas faire de faute et de rester dans une démarche légaliste », commente un autre chef de parti en première ligne dans la mobilisation. « Ils feront tout pour casser le mouvement, c'est pour eux une question de survie, poursuit cette source, mais nous allons faire attention et nous allons progresser ».
Rfi