Mali : le chef de la junte Assimi Goïta promulgue la loi lui accordant un mandat illimité

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 10 Juillet 2025 à 15:49 modifié le Jeudi 10 Juillet 2025 22:55

La loi accordant au général Assimi Goïta un mandat de président de cinq ans, renouvelable "autant de fois que nécessaire" et sans élection a été promulguée jeudi. Cette décision le conforte à la tête de l'État malien jusqu'à au moins 2030.


Bail illimité à la tête du Mali. Le chef de la junte au pouvoir, le général Assimi Goïta, a promulgué la loi lui accordant un mandat de cinq ans renouvelable sans élection et est devenu de facto président de la République du Mali.

Le régime militaire lui a accordé la semaine passée un mandat de président de cinq ans, renouvelable "autant de fois que nécessaire" et sans élection. La promulgation de la loi, attendue depuis plusieurs jours et annoncée jeudi 10 juillet dans un document diffusé sur les réseaux sociaux, authentifié de source officielle, maintient donc Assimi Goïta à la tête de l'État jusqu'à au moins 2030.

Cette mesure est la dernière d'une série de restrictions sévères aux libertés prises par les militaires pour consolider leur régime dans le pays sahélien.

"Le Président veille au respect de la Constitution et de la Charte de la Transition. Il remplit les fonctions de Chef de l'État pour une durée de cinq ans renouvelables, autant de fois que nécessaire, jusqu'à la pacification du pays, à compter de la promulgation de la présente Charte", indique la loi.


La durée peut être toutefois "écourtée dès que les conditions permettant l'organisation d'une élection présidentielle transparente et apaisée sont réunies", précise le texte.



Le président de la transition, les membres du gouvernement et les membres de l'organe législatif installé par les militaires sont éligibles à l'élection présidentielle et aux élections générales, ajoute le document.

Arrivés au pouvoir au Mali à la suite de deux coups d'État successifs en 2020 et 2021, les militaires s'étaient engagés à remettre le pouvoir aux civils au plus tard en mars 2024, mais ont depuis manqué à leur promesse.

Dissolution des partis

La promulgation de la loi vient appliquer les recommandations faites à l'issue d'une concertation nationale organisée par la junte fin avril.

Cette concertation nationale - marquée par la présence des soutiens du régime mais boycottée par la plupart des formations politiques - avait également demandé la dissolution des partis et des restrictions à leur possibilité d'en créer.

Lors d'une récente et rare prise de position publique à Bamako, des partis politiques avaient accusé la junte de vouloir leur dissolution. Ce rassemblement de partis, sous haute surveillance policière, avait réuni plusieurs centaines de personnes le 3 mai à Bamako et revêtu un caractère exceptionnel, dans un contexte de répression de toute voix discordante.



Depuis, la junte dirigée par le général Assimi Goïta a annoncé la dissolution des formations politiques et des organisations à caractère politique dans le pays. Leurs membres ont également été interdits de réunion par les militaires.












Avec AFP
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