Alioune Badara Cissé est ce médiateur qui refuse de se taire, de se faire complice de «l’impunité ambiante et du recul de notre démocratie». Il prend très au sérieux son rôle de médiateur de la République, ce qui l’incline à dénoncer certaines pratiques en cours dans notre pays eu égard au niveau de notre démocratie. S’il parle sans langue de bois pour dénoncer l’organisation catastrophique des dernières élections législatives, s’il revient sur l’affaire de ce policier qui a giflé un jeune en public et filmé par des citoyens indignés (cela s’est passé en public, qu’en aurait-il été si cela s’était passé entre quatre murs ?-, s’il s’offusque de voir de jeunes candidats au bac qui, «à la suite de préparations âpres et longues sont sacrifiés par l’incurie de ceux qui sont censés organiser ce diplôme majeur d’accès à l’enseignement supérieur» c’est parce qu’il pense que le rôle du médiateur est bien de ramener la sérénité, de rappeler les principes de dignité humaine. Il dénonce l’impunité et l’absence d’une justice… juste. Il ne veut pas être ce médiateur muet, «mort pendant six ans» à cause du sacro-saint principe «d’obligation de réserve» qui a tué le courage de tant de hauts fonctionnaires.
Mais ce langage ne plaît pas en haut lieu. Dans ce Sénégal pris en otage par les hommes politiques, un médiateur qui parle, cela dérange, et cela irrite surtout ses camarades de l’Apr qui souhaitent qu’il se taise pendant toute la durée de son mandat même s’il constate que le désordre et l’impunité ont acquis droit de cité dans son pays.
Doit-il démissionner de son poste pour avoir trop parlé ? C’est bien ce que réclament ses camarades de l’Apr et c’est sans doute ce que souhaite le président de la République qui ne supporte pas que la critique lui vienne de son propre camp. Certains militants de la coalition au pouvoir pensent d’ailleurs que ce très bavard ABC est en train de se préparer à être candidat à l’élection présidentielle contre Macky Sall, ce qui constitue à leurs yeux un crime de lèse-majesté. Et ils ne sont pas les seuls, car nombre d’observateurs et d’analystes de la situation politique estiment que sa posture est en porte-à-faux avec les usages politiques de notre pays, où la solidarité de parti ne doit souffrir d’aucune critique en provenance de son propre camp.
ABC aurait-il donc l’intention de s’affranchir de l’Apr ?
On y verra plus clair dans les semaines à venir.
Ibra Déguène Keung, dakarposte
Mais ce langage ne plaît pas en haut lieu. Dans ce Sénégal pris en otage par les hommes politiques, un médiateur qui parle, cela dérange, et cela irrite surtout ses camarades de l’Apr qui souhaitent qu’il se taise pendant toute la durée de son mandat même s’il constate que le désordre et l’impunité ont acquis droit de cité dans son pays.
Doit-il démissionner de son poste pour avoir trop parlé ? C’est bien ce que réclament ses camarades de l’Apr et c’est sans doute ce que souhaite le président de la République qui ne supporte pas que la critique lui vienne de son propre camp. Certains militants de la coalition au pouvoir pensent d’ailleurs que ce très bavard ABC est en train de se préparer à être candidat à l’élection présidentielle contre Macky Sall, ce qui constitue à leurs yeux un crime de lèse-majesté. Et ils ne sont pas les seuls, car nombre d’observateurs et d’analystes de la situation politique estiment que sa posture est en porte-à-faux avec les usages politiques de notre pays, où la solidarité de parti ne doit souffrir d’aucune critique en provenance de son propre camp.
ABC aurait-il donc l’intention de s’affranchir de l’Apr ?
On y verra plus clair dans les semaines à venir.
Ibra Déguène Keung, dakarposte