Réalisation d'ouvrages de stockage et de drainage des inondations : Le système de gestion des eaux pluviales passe à une autre dimension à Touba

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 20 Juillet 2023 à 14:06 modifié le Jeudi 20 Juillet 2023 14:08

La visite de terrain du Directeur général de l’ONAS effectuée le 19 juillet 2023, a permis de mesurer le chemin parcouru en matière de mise en œuvre des mesures conservatoires et la construction d'ouvrages structurants. Le porte-parole du Khalife général des Mourides, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre et le maire de la Cité religieuse de Touba, Abdou Lahad Kâ, sont satisfaits des travaux engagés par l’ONAS, dans le but d’atténuer l'impact des inondations.


Tally Boubess, une canalisation est en passe d’être enterrée. Il ne reste que moins de 10 mètres. Le front de pose est presque au bout. Ici comme ailleurs à Nguiranène, ces nouveaux ouvrages seront utilisés pour le drainage des eaux pluviales. Les nouvelles canalisations sont construites sur une longueur de 2,2 km, sur un total de 2,3 km. « Le premier point c’est le canal qui quitte Nguiranène pour aller à Nguélémou. Il est finalisé à 90 %. Il ne reste que 10 m. Les indemnisations sont en cours. Après la libération, des emprises, il sera possible de drainer les eaux », a relevé Mamadou Mamour Diallo. 

Dans les quartiers traversés, les victimes des inondations croient qu’il est désormais bien possible de passer l’hivernage dans leurs maisons. Leur espoir cadre avec la satisfaction du porte-parole du Khalife général des Mourides, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre. « L’Etat a beaucoup fait en matière d’assainissement. Pour ce qui est des inondations, il y a certes encore des points bas, mais nous avons constaté des améliorations. Actuellement, notre problème, c’est la remontée de la nappe. Nous demandons davantage d’appui pour réduire la remontée des eaux », a formulé le guide religieux Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre, qui magnifie les efforts du Gouvernement. 

L’autre défi demeure le rabattement de la nappe. Des actions concrètes sont posées. Hier, le Maire de Touba et le DG de l’ONAS ont lancé les travaux de réalisation de deux forages, l’un à la résidence Khadim Rassoul et l’autre chez Serigne Ahad Mbacké. 

« Le projet a réalisé 20 forages qui serviront à rabattre la nappe. Aujourd’hui, sur instruction, nous avons lancé les travaux de deux autres forages, l’un dans la résidence Cheikhoul Khadim et l’autre dans la résidence Cheikh Abdou Ahad Mbacké. Ce qui permettra un rabattement de la nappe », a déclaré Mamadou Mamour Diallo. Ces forages ont influé sur le niveau de nappe dans la cité religieuse. 

A PK9, les contours de l’ouvrage d’équilibre se précisent. Sa vocation sera la régulation. Autrement, il prendra le relais en cas de débordement ou d’affaissement des murs des bassins de Pofdy ou de Darou Rahamane. En réalité, les eaux du bassin de Keur Niang pourront être refoulées vers le bassin de Nguélémou, avant d’être déversées à Keur-Kabb. D’ailleurs, la délégation a fait un tour à Nguélémou, où deux pompes de 1500 m3/heure et un groupe électrogène de 500 KVA ont été mis en place. C’est le deuxième système d’évacuation des eaux mis en place après celui de Keur-Niang Darou Rahmane et Pofdy. 

Le système de pompe se renforce  

A Keur Niang, des mesures conservatoires sont mises en œuvre. Le système de pompage a été renforcé. La capacité est portée à 5.000 m3/heure contre 2.800 m3/heure. L’ouvrage stratégie de gestion des eaux pluviales dont le mur de protection a été relevé, est aussi concerné par les mesures conservatoires. 

La rénovation des déversoirs 

Keur-Niang refoule vers les bassins de rétention de Darou Rahmane et Poffdy, qui ont été réhabilités. En 2022, ils ont connu des débordements, l’affaissement des murs. Il reste à construire le mur de clôture. « Nous remercions le président de la République pour le travail qu’il est en train de faire pour la cité religieuse. Nous remercions le Ministre de l’Eau et de l’Assainissement, le Ministre auprès du Ministre de l’Eau et de l’Assainissement en charge de la Gestion et de la Prévention des Inondations et le Directeur Général de l’ONAS. Il est venu à Touba à plusieurs reprises pour suivre les travaux », a reconnu le maire de Touba, Abdou Lahad Kâ. 

Selon ce dernier, les travaux en cours prouvent s’il en est besoin, que les autorités veulent que le Magal se déroule sans inondation ou du moins, avec des impacts réduits. « Les infrastructures en cours de construction, nous rassurent quant au rabattement de la nappe », a noté le maire de la ville de Touba. Il a salué les canalisations en cours de réalisation de Nguiranène et Keur-Kabb. 

A la mairie, le dispositif de pompage de 1500 m3 est visible avec des flexibles. « L’ONAS a mis un dispositif de pompage de 1500 m 3/ heure et des flexibles. Nous sommes satisfaits. Onas va travailler en synergie avec la Brigade Nationale des Sapeurs-Pompiers pour évacuer les eaux », s’est exprimé le Directeur général de l’ONAS. 

L’assainissement de la ville de Touba est un travail qui va se poursuivre d’autant plus que la Cité religieuse a l’un des taux d’urbanisation les plus rapides au monde et qu’elle est assise sur une nappe qui affleure.  

« Je rappelle que c’est en 2022 qu’un important projet de 23 milliards Cfa a été lancé par Son Excellence, le président de la République. A la suite de cela, il y avait le projet des dix villes qui avait pour objet l’assainissement des eaux usées. Ensuite, il s’est greffé le projet de l’Assainissement de l’Université Cheikhoul Khadim. Ce qui fait 45 milliards investis dans la ville sainte par l’Etat du Sénégal, pour régler les problèmes», a fait savoir le Directeur général de l’ONAS.  

Une situation particulière 

Le Magal de 2023 se prépare dans un contexte d’hivernage. En conséquence, la mise en œuvre des mesures d’atténuation est une priorité des autorités. « La particularité de cette année, le Magal de Touba qui est un évènement phare de la communauté mouride, coïncide avec la période de l’hivernage. Et, nous avions la responsabilité d’engager des procédures d’urgence pour soulager des populations, en engageant des actions de pompage », a relevé le Directeur général de l’Onas.
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