Sorano exhume ses pièces de théâtre et chansons mythiques pour célébrer ses 60 ans

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 18 Juillet 2025 à 12:26 modifié le Vendredi 18 Juillet 2025 14:28

La compagnie du théâtre national Daniel Sorano a célébré, jeudi, son soixantième anniversaire sur un air de nostalgie en exhumant les pièces et chansons mythiques ayant marqué sa trajectoire, dans un spectacle intitulé ”Epopée: si Sorano m’était conté”, a constaté l’APS.

Au rythme du sabar et des sonorités traditionnelles, les extraits des pièces phares du catalogue de cette institution culturelle inaugurée le 17 juillet 1965 ont été revisités.

L’évènement s’est déroulé devant les autorités dont la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture Khady Diène Gaye, des députés et des chefs coutumiers comme Jaaraf Youssou Ndoye sous le regard attentif d’anciens pensionnaires à la retraite.

Les pièces qui ont marqué les férus du quatrième art telles que ”Chaka Zulu”, ”l’Exil d’Alboury” (médaillé d’or au Festival panafricain d’Alger en 1969 à, ”La tragédie du roi Christophe” en hommage au poète Aimé Césaire, ”Aline Sitoë Diatta, la dame de Cabrousse”, ”Nder en flamme” et ‘’L’os de Mor Lam’’ le succès de Sorano… ont été représentées sur les planches.

Des séquences qui ont vu défiler des comédiens vedettes de la compagnie aujourd’hui à la retraite à savoir Joséphine Zambo, Assy Dieng Ba, Serigne Ndiaye Gonzales aux côtés des jeunes tels que Ibrahima Mbaye ‘’Thié’’, Oumar Cisse ou encore Ndèye Fatou Cissé.

Mais le clou de cette commémoration a été le moment où des chansons telles que ‘’Ndèye wassanam’’ de la berceuse sérère Khady Diouf, ‘’Aya Bimbam’’ de Khar Mbaye Madiaga, ‘’Kura M’Bissane’’ de feu Lalo Kéba Dramé interprétée par Baboulaye Cissokho, ou encore ‘’Djinma Djinma” de la diva Ndèye Mbaye, ont été entonnées, réveillant des souvenirs vivaces chez le public qui a réagi par des salves d’applaudissements, oubliant ainsi les trois heures d’attente avant le démarrage de cette cérémonie fixé à 15 heures et qui a finalement débuté à 18 heures.

Ce spectacle symbiose, alliant danse, théâtre et chant, signé du metteur en scène Mamadou Seyba Lamine Traoré a été pour lui, une manière de feuilleter son album personnel de plus de cinquante ans passé à Sorano et de rendre hommage à tous les disparus de ce temple de la culture.

”J’ai essayé de feuilleter un peu mon album personnel de souvenirs de Sorano, les voix qu’on entendait, les silhouettes et les danseurs qu’on voyait également, les textes qu’on entendait. C’était assez féerique. Je garde un souvenir de Sorano qui ne me quitte pas depuis plus de 60 ans peut-être, ou 50 ans au moins’’, a déclaré Seyba Traoré, affichant son enthousiasme sur cet avenir qui se présente avec les jeunes.

Le passage de témoin

D’ailleurs la transmission a été actée sur les planches avec un passage de témoin entre les anciens et les actuels pensionnaires de Sorano.

Josephine Zambo, ancienne danseuse du ballet ”La linguère” et comédienne de la troupe dramatique qui a passé le témoin à une danseuse, souhaite aux jeunes d’aller beaucoup plus loin.

Son passage sur scène lui a rappelé sa jeunesse d’hier, a-t-elle lancé.

”J’ai ressenti une grande émotion, j’ai pleuré du fond du cœur et cela m’a rappelé des souvenirs de plus de soixante ans. (…) Ce soir, c’est l’apothéose, c’est le grand rêve. Le flambeau a été transmis avec beaucoup de difficultés car, le théâtre n’est pas simplement de faire de la comédie, certains jeunes n’ont pas voulu apprendre à l’école. Je leur souhaite une bonne réussite’’, a réagi Serigne Ndiaye Gonzales.

Mame Less Thioune, batteur qui a intégré à 14 ans le théâtre du Palais, l’ancêtre de Sorano où il a pris sa retraite il y a plus de vingt ans, se réjouit de ce passage de flambeau avec les jeunes à qui, il conseille de prendre comme référence leurs aînés.






















aps
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