Thierno Alassane Sall se rebiffe sur le tard – Quelle est cette attitude détestable de balancer lorsqu’on est viré du gouvernement ?

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 26 Juillet 2017 à 21:28

« Je voudrais vous informer de ma décision de démissionner de l'Alliance pour la République (Apr). Il est loisible à quiconque de constater que ce parti n'est plus une alliance d'hommes et de femmes d'égale dignité mais la propriété d'un seul homme qui décide de tout et ne supporte la moindre critique.
Cette alliance n'est plus fidèle aux idéaux qui fondent la république et inspirent la démocratie. Les exemples font légion mais il suffit pour s'en convaincre, d'observer la campagne électorale en cours qui donne à voir : combien la conscience des électeurs est prise pour une marchandise, le débauchage inique de candidats inscrits sur des listes concurrentes ; le processus électoral chahuté, l'improvisation semble être seule aux commandes, les acquis démocratiques les plus fondamentaux sont remis en cause.
Face à de tels périls, la fidélité à nos valeurs de dignité, d'abnégation et d'honnêteté commande une position claire et sans équivoque contre cette entreprise d'affaiblissement de notre démocratie et de nos institutions ».
En faisant cette déclaration face à la presse dans sa ville de Thiès, l’ancien ministre de l’Energie et des Mines se veut très clair. Il n’entend plus cheminer avec le président Macky Sall ni avec son parti, l’Apr qui, à ses yeux ne reflète plus ce cadre où la patrie devait passer avant le parti et où la gestion sobre et vertueuse naguère chantée est passée de gestion «sombre et tortueuse» selon le bon mot d’un opposant.
Sauf que cette démission de l’Apr semble quelque peu tardive. Pourquoi Thierno Alassane Sall n’a-t-il pas démissionné aussitôt après son limogeage de son poste de ministre. Pourquoi se rend-t-il compte seulement maintenant que Macky Sall est en train de mener une «entreprise d'affaiblissement de notre démocratie et de nos institutions» ? Il est dommage que les hommes politiques ne voient le vai visage de leur camp que lorsqu’ils n’y sont plus en odeur de sainteté. Car si l’homme critique aujourd’hui Macky Sall qui agit en solitaire et qui déteste les critiques, il connaissait cette facette du président lorsqu’il était ministre et ne s’en était jamais plaint.
Mamadou Ndiaye
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