Sous l’impulsion d’une enquête d’ampleur nationale confiée à la Division des investigations criminelles (Dic), le Sénégal est en train de lever le voile sur ce que certains qualifient déjà de plus grand scandale financier de la dernière décennie. Entre 2019 et le 31 mars 2024, des milliards de francs CFA se seraient volatilisés à travers des circuits parallèles savamment dissimulés dans les méandres de l’administration publique. C’est L’Observateur qui révèle, dans une enquête, les premiers noms, les premières auditions, et surtout les premières secousses d’un tremblement de terre budgétaire.
Trésor public dans la ligne de mire
Après avoir auditionné plusieurs directeurs de banques et responsables d’institutions financières, les enquêteurs de la Dic concentrent désormais leur attention sur un acteur central de la mécanique financière de l’État : le Trésor public. Et les premiers hauts cadres appelés à s’expliquer sont loin d’être anodins. Il s’agit d’Adama Racine Sow, Trésorier général de mai 2015 à mai 2020, et de Waly Ndour, ancien Trésorier général entre 2008 et 2012, devenu plus tard président de la Cellule nationale de traitement des informations financières.
Les deux hommes, présentés comme des figures emblématiques de la rigueur administrative, ont été convoqués par la Dic dans la plus grande discrétion – l’un à 10h, l’autre à 15h, selon les informations exclusives de L’Observateur. Leur témoignage pourrait être déterminant pour remonter la chaîne des décisions qui ont mené à l’ouverture irrégulière de 63 comptes bancaires, souvent en dehors du cadre budgétaire officiel et sans autorisation préalable.
141 milliards retirés des Dépôts à Terme
Le premier dossier, examiné à la loupe par les enquêteurs, concerne les Dépôts à Terme (Dat). Ces comptes bloqués, censés ne pas être touchés avant échéance, ont été partiellement ou totalement “cassés”, sans reversement dans les caisses de l’État. Montant en jeu : 141 087 194 249 FCFA. Un chiffre vertigineux, d’autant plus alarmant que ces retraits se seraient opérés dans une opacité presque totale.
Le nom de l’ancien ministre Amadou Bâ revient avec insistance dans ce dossier, aux côtés d’Abdoulaye Daouda Diallo, Birima Mangara (ministre délégué chargé du Budget à l’époque), et Cheikh Tidiane Diop, ancien Directeur général du Trésor et ex-Secrétaire général du ministère. Tous sont cités dans un référé explosif de la Cour des comptes, signé du premier président Mamadou Faye et adressé au ministre de la Justice, Ousmane Diagne.
Le mystère des CNO : 546 milliards dans le flou
Le second dossier, non moins inquiétant, concerne les Certificats Nominatifs d’Obligation (CNO). Selon les données de la Cour des comptes, le montant total de ces obligations s’élève à 546,70 milliards FCFA, auxquels s’ajoutent 58,99 milliards d’intérêts. Leur gestion aurait été marquée par un flou comptable choquant, sans suivi rigoureux, ni visibilité claire sur les bénéficiaires réels, parfois même des personnes morales non identifiées.
Les magistrats financiers pointent une nébuleuse où l’État réglait des montants colossaux sans pouvoir déterminer l’ampleur exacte des dettes contractées. Pour la Dic, ce flou volontairement entretenu pourrait bien cacher des actes de détournement, de complicité ou d’enrichissement illicite.
Dakaractu
Trésor public dans la ligne de mire
Après avoir auditionné plusieurs directeurs de banques et responsables d’institutions financières, les enquêteurs de la Dic concentrent désormais leur attention sur un acteur central de la mécanique financière de l’État : le Trésor public. Et les premiers hauts cadres appelés à s’expliquer sont loin d’être anodins. Il s’agit d’Adama Racine Sow, Trésorier général de mai 2015 à mai 2020, et de Waly Ndour, ancien Trésorier général entre 2008 et 2012, devenu plus tard président de la Cellule nationale de traitement des informations financières.
Les deux hommes, présentés comme des figures emblématiques de la rigueur administrative, ont été convoqués par la Dic dans la plus grande discrétion – l’un à 10h, l’autre à 15h, selon les informations exclusives de L’Observateur. Leur témoignage pourrait être déterminant pour remonter la chaîne des décisions qui ont mené à l’ouverture irrégulière de 63 comptes bancaires, souvent en dehors du cadre budgétaire officiel et sans autorisation préalable.
141 milliards retirés des Dépôts à Terme
Le premier dossier, examiné à la loupe par les enquêteurs, concerne les Dépôts à Terme (Dat). Ces comptes bloqués, censés ne pas être touchés avant échéance, ont été partiellement ou totalement “cassés”, sans reversement dans les caisses de l’État. Montant en jeu : 141 087 194 249 FCFA. Un chiffre vertigineux, d’autant plus alarmant que ces retraits se seraient opérés dans une opacité presque totale.
Le nom de l’ancien ministre Amadou Bâ revient avec insistance dans ce dossier, aux côtés d’Abdoulaye Daouda Diallo, Birima Mangara (ministre délégué chargé du Budget à l’époque), et Cheikh Tidiane Diop, ancien Directeur général du Trésor et ex-Secrétaire général du ministère. Tous sont cités dans un référé explosif de la Cour des comptes, signé du premier président Mamadou Faye et adressé au ministre de la Justice, Ousmane Diagne.
Le mystère des CNO : 546 milliards dans le flou
Le second dossier, non moins inquiétant, concerne les Certificats Nominatifs d’Obligation (CNO). Selon les données de la Cour des comptes, le montant total de ces obligations s’élève à 546,70 milliards FCFA, auxquels s’ajoutent 58,99 milliards d’intérêts. Leur gestion aurait été marquée par un flou comptable choquant, sans suivi rigoureux, ni visibilité claire sur les bénéficiaires réels, parfois même des personnes morales non identifiées.
Les magistrats financiers pointent une nébuleuse où l’État réglait des montants colossaux sans pouvoir déterminer l’ampleur exacte des dettes contractées. Pour la Dic, ce flou volontairement entretenu pourrait bien cacher des actes de détournement, de complicité ou d’enrichissement illicite.
Dakaractu