Voter avec les anciennes cartes et d’autres "documents d’identification"… Pagaille en perspective

Rédigé par Dakarposte le Samedi 29 Juillet 2017 à 11:58 modifié le Samedi 29 Juillet 2017 22:23

Il est clair que le Conseil constitutionnel n’a pas mesuré la portée de sa décision concernant le vote avec les anciennes cartes d’électeurs et avec de nouveaux documents d’indentification qui n’avaient jamais été autorisés par la loi électorale. C’est une première, mais une première qui risque de rester dans les annales tant il est évident que le vote ne se déroulera pas dans les meilleurs conditions.
D’abord ceux qui sont inscrits pour la première fois comme électeurs et qui n’ont pas encore reçu leur carte d’identité Cedeao ne savent pas dans quel bureau ils devront voter car aucune indication dans ce sens n’existe sur les récépissés. Ils se sont inscrits pour le centre de vote de leur choix mais dans quel bureau, sur quel registre se trouve leur nom ? Qui plus est leur demande d’établissement de la carte d’identité Cedeao peut être rejetée à cause d’erreurs ou d’omissions. Auquel cas le récépissé n’aura pas de sens car la personne concernée ne recevra pas sa carte d’identité avant d’avoir formulé une demande de rectification et, à condition seulement qu’il sache que sa demande a été rejetée…
Ceux qui possèdent déjà une carte d’électeur et une ancienne carte d’identité pourraient rencontrer les mêmes difficultés s’ils n’ont pas reçu leur nouvelle carte car un grand nombre d’entre eux ne votent plus dans le même bureau. Par exemple un électeur qui avait l’habitude voter dans le bureau n°3 de son lieu de vote, se retrouve avec sa nouvelle carte à devoir voter au bureau n°6. Or si ce dernier n’a pas reçu sa nouvelle carte comment peut-il connaître son véritable bureau de vote ?
Quant à voter avec un permis de conduire, c’est la porte ouverte à toutes les fraudes possibles. Car non seulement les permis de conduire ne sont pas fiables tellement il en existe des faux, mais en plus même les banques refusent de payer un chèque lorsque vous leur présentez un tel document.
Le président de la République lui-même s’est laissé emporter par l’émotion lorsqu’il faisait sa requête au Conseil constitutionnel et les magistrats de cette juridiction ont, comme d’habitude agi pour faire plaisir au chef de l’Etat. Ils n’ont pas rendu service aux électeurs, ils n’ont pas rendu une bonne décision.
Mamadou Ndiaye
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