Le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel a annoncé, jeudi 17 décembre, qu'il se plaçait en quarantaine, devenant le cinquième dirigeant à s'isoler après avoir participé les 10 et 11 décembre à un sommet européen avec Emmanuel Macron, testé depuis positif au Covid-19.
"Suite à notre participation au Conseil européen, j'ai décidé par précaution de me placer en auto-quarantaine jusqu'à la réception de mon résultat de test pour protéger les gens autour de moi. Je n'ai pas de symptômes et continue à exercer pleinement mes tâches et fonctions", a écrit Xavier Bettel sur son compte Twitter.
Les chefs de gouvernement belge Alexander De Croo, portugais Antonio Costa, espagnol Pedro Sanchez, ainsi que le président du Conseil européen Charles Michel avaient annoncé plus tôt qu'ils se plaçaient eux aussi en quarantaine "par précaution".
"Ayant été en contact ensemble jeudi dernier, je me fais tester aujourd'hui et m'isole jusqu'à réception du résultat", avait indiqué le Premier ministre belge sur Twitter.
Emmanuel Macron était présent à Bruxelles jeudi et vendredi 11 décembre pour un sommet européen présidé par Charles Michel.
Le président du Conseil avait de nouveau rencontré Emmanuel Macron lundi à Paris.
Pas de quarantaine pour Ursula Van Der Leyen
Par ailleurs, Angel Gurria, le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a également annoncé, jeudi, s'être placé à l'isolement après l'annonce du diagnostic positif du président Emmanuel Macron. Les deux hommes se sont cotoyés lundi lors des cérémonies organisées pour le 60e anniversaire de l'OCDE.
En revanche, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui avait dîné dimanche soir à Paris avec le président français, n'a pas jugé nécessaire de se placer en quarantaine.
"Cher Emmanuel Macron, je vous souhaite un prompt rétablissement. Je suis de tout cœur avec vous", a-t-elle écrit en français sur Twitter. "Cette pandémie, nous allons la vaincre ensemble. Nous continuerons à travailler main dans la main pour vacciner et protéger nos citoyens."
Une source européenne a expliqué que, selon l'Élysée, Emmanuel Macron n'était devenu contagieux que plus tard, lundi soir ou mardi. Ursula von der Leyen a été testée lundi et ce test s'est révélé négatif, a précisé cette source.
France 24
La France connaît une dégradation sans précédent de son image dans le monde arabe. Une situation que reflètent les réseaux sociaux où l’écrasante majorité des musulmans mais aussi une grande partie des chrétiens d’Orient s’en prennent de manière plus ou moins violente à la France. A l’origine de cette campagne la republication des caricatures de Mahomet.
Cette campagne a effectivement commencé avec le début du procès des attentats de Charlie Hebdo et qui a pris de l’ampleur au fil des attaques à l’arme blanche et des réactions françaises sur les réseaux. Sous diverses formes les hashtag #sauf le prophète d’Allah et #sauf le bien aimé d’Allah ont assemblé des centaines de milliers de posts et nombreux sont ceux qui ont qualifié la France d’être systématiquement l’ « ennemie d’Allah et de son prophète ». Le passé colonial de la France, qualifié de « sanglant » a lui aussi été décrié.
Le tweet de l’ancien Premier ministre malaisien Mahatir Mohammad où il a écrit que « les musulmans ont le droit d’être en colère et de tuer des millions de Français pour se venger des massacres du passé » a été aimé et repris des milliers de fois avant que Twitter ne le retire. Aujourd’hui la tendance dominante sur les réseaux arabes est la multiplication des appels au boycott des produits français.
Le président français Emmanuel Macron a, lui aussi, cristallisé le mécontentement des réseaux arabes
Au départ il y a eu le discours sur le « séparatisme islamiste ». Les internautes ont largement repris l’accusation de « racisme » émise par cette autorité morale de l’islam sunnite qu’est la Grande mosquée d’al Azhar au Caire. Le discours après la décapitation de l’enseignant Samuel Paty a carrément enflammé les réseaux arabes du fait de traductions approximatives selon lesquelles le président français « approuvait et soutenait » les caricatures « offensantes » contre le prophète.
Les dessins contre le président français se sont multipliés. La tentative d’explication d’Emmanuel Macron sur la chaîne d’information qatarienne Al Jazeera a versé de l’huile sur le feu avec le hashtag #Macron tu ne nous tromperas pas#. Il est maintenant demandé au président français de s’excuser personnellement.
Il y a toutefois des voix qui vont à contre-courant
Des voix arabes qui s’élèvent, non pas pour défendre la France, mais contre le retour en force de l’islamisme par le biais de cette campagne. Pour les défenseurs de la laïcité, dont beaucoup font profil bas, les islamistes, notamment les Frères musulmans, ont profité de l’occasion pour répandre à nouveau leur idéologie réprimée en Egypte, Arabie saoudite et Emirats arabes unis où la confrérie est considérée comme « terroriste ». Le fait qu’Emmanuel Macron ait choisi Al Jazeera, une chaîne considérée comme favorable aux islamistes, est vu comme une « faute ».
RFI
Le groupe djihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a appelé lundi 2 novembre ses partisans à tuer toute personne insultant le prophète Mahomet et menacé de se venger du président français Emmanuel Macron, qui a défendu le droit à la caricature.
«Tuer celui qui insulte le prophète est le droit de chaque musulman capable de l'appliquer», a écrit le groupe Aqmi dans un communiqué, en réaction aux déclarations du président Macron lors de la cérémonie d'hommage à l'enseignant français Samuel Paty, décapité le 16 octobre dans un attentat islamiste pour avoir montré en cours des caricatures du prophète.
Macron a affirmé que la France, au nom de la liberté d'expression, ne renoncerait pas aux caricatures, déclenchant un flot de critiques dans le monde musulman et des appels au boycott.
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ces derniers jours contre la France dans plusieurs pays musulmans, dont 50.000 lundi au Bangladesh, certains protestataires brûlant des effigies du président Macron et des drapeaux français. «Le boycott est un devoir, mais ça ne suffit pas», a écrit Aqmi, appelant à la «vengeance» et présentant comme un «martyr» le jeune Tchétchène radicalisé ayant tué Samuel Paty.
Le Figaro