Le cinéaste mexicain Alejandro Gonzalez Iñarritu président du jury du festival de Cannes 2019

Alejandro Gonzalez Iñarritu incarne à la fois le nouveau cinéma mexicain, l'artiste engagé et le cinéma populaire. Pour ces multiples raisons, les organisateurs du Festival de Cannes ont nommé le cinéaste mexicain cinq fois oascarisé président du jury de la 72e édition. "Cannes est le lieu de tous les cinémas, et à travers la présence de l'auteur de 'Babel', c'est tout le cinéma mexicain que le Festival célébrera", ont salué le président Pierre Lescure et le directeur général Thierry Frémaux, soulignant que c'était "très rare" que le cinéaste accepte de participer à un jury.

À 55 ans, Alejandro Gonzalez Iñarritu ne se voyait manquer ce rendez-vous sur la Croisette pour rien au monde. "Dès le début de ma carrière, le Festival de Cannes a été important pour moi. Je suis honoré et ravi d'y revenir cette année, et immensément fier de présider le jury. Le cinéma coule dans les veines de la planète et ce Festival en est le coeur", a-t-il commenté dans un communiqué.

À la tête d'une filmographie plutôt courte (six long-métrages) mais remarquée, le futur président du jury, qui succédera à Cate Blanchett, a été nommé aux Oscars pour chacun de ses films. Il a reçu quatre statuettes, dont celle du meilleur réalisateur pour "Birdman" en 2015, une comédie existentielle explorant l'égo d'un acteur, ainsi que pour "The Revenant" en 2016, histoire d'un trappeur que rien n'arrête pour survivre, incarné par Leonardo DiCaprio.

Après des débuts au Mexique comme présentateur vedette d'une radio musicale, il s'est dirigé vers la création de publicités et de courts-métrages pour la télévision mexicaine, puis a rencontré le scénariste Guillermo Arriaga, avec qui il a réalisé "Amores Perros" (Amours chiennes) qui relate trois histoires croisées dans la capitale mexicaine.

D'"Amores Perros" à "21 grammes", son premier film américain avec Sean Penn, en passant par "Babel", où l'on suit quatre histoires sur trois continents, ou "Biutiful" réflexion autour de la paternité avec Javier Bardem, Iñarritu dépeint des univers sombres où les destins se croisent.

Plus récemment, en 2017, il a conçu une installation en réalité virtuelle "Carne y Arena", la première oeuvre en réalité virtuelle à figurer dans la sélection officielle à Cannes et qui lui a par ailleurs valu son cinquième Oscar (un Oscar spécial).

"En plus d'être un cinéaste audacieux et un auteur toujours surprenant, Alejandro est aussi un homme de convictions, un artiste de son temps. Nous avons toujours été heureux de l'accueillir sur la Croisette et, en 2017, particulièrement fiers de présenter en Sélection officielle 'Carne y Arena', son installation de réalité virtuelle qui évoquait la question des migrants avec beaucoup de force et d'humanité", ont ainsi salué les organisateurs du festival.