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Après les frappes américaines, la guerre de communication entre les États-Unis et l'Iran

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 27 Juin 2025 à 09:34 modifié le Vendredi 27 Juin 2025 - 09:36

Les frappes américaines sur l'Iran ont-elles servi à quelque chose ? À rien si l'on en croit l'ayatollah Ali Khamenei. Le guide suprême iranien a estimé ce jeudi 26 juin que le programme nucléaire du pays n'a pas été affecté par ces bombardements, et que la République islamique a gagné cette guerre, et même « infligé une gifle cinglante au visage de l'Amérique ». En face, l'administration Trump maintient la version des faits qu'elle défend depuis plusieurs jours : celle d'une Amérique victorieuse.


Après les frappes américaines, la guerre de communication entre les États-Unis et l'Iran
La guerre lancée par Israël contre l'Iran a endommagé son programme nucléaire, mais n'a pas fait tomber le régime des mollahs. Barbe blanche sous une coiffe et un manteau noirs, le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, est réapparu ce jeudi 26 juin à l'écran, après avoir quasiment disparu pendant la guerre. Il affirme même que son pays a gagné cette guerre.

Les États-Unis « n'ont rien gagné de cette guerre », a-t-il affirmé, ajoutant que « la République islamique l'avait emporté et, en représailles, infligé une gifle cinglante au visage de l'Amérique ». Il a estimé que le président américain avait « exagéré » l'impact des frappes.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a cependant qualifié « d'importants » les dégâts causés aux installations nucléaires de son pays par la guerre de 12 jours avec Israël, précisant que Téhéran avait commencé à évaluer l'impact du conflit.

« Les experts de l'Organisation de l'énergie atomique (iranienne) procèdent actuellement à une évaluation détaillée des dégâts », a-t-il déclaré à la télévision publique, ajoutant que « la discussion pour exiger des dommages » figurait désormais en bonne place dans l'agenda du gouvernement.



« Un succès retentissant », clament les États-Unis

Du côté des États-Unis, c'est Pete Hegseth, le chef du Pentagone, fidèle parmi les fidèles qui est monté au créneau lors d'une conférence de presse, sans toutefois apporter de nouvel élément concret.

« Le président Trump a dirigé l'opération militaire la plus complexe et la plus secrète de l'histoire, qui s'est soldée par un succès retentissant, aboutissant à un accord de cessez-le-feu et à la fin d'une guerre de 12 jours. [...] Grâce à une action militaire décisive, le président Trump a créé les conditions pour mettre fin à la guerre, en décimant, anéantissant, détruisant – choisissez le mot – les capacités nucléaires de l'Iran. »

Juste après, Donald Trump a réaffirmé sur son réseau social que l'Iran n'avait pas eu le temps de déplacer ses stocks d'uranium enrichi avant les frappes. Pas question, donc, pour le président américain de laisser penser que cette opération n'a pas été un succès total, lui qui cultive son image de leader infaillible, même si à Gaza et en Ukraine, il accumule les échecs.

Et puis Donald Trump ne veut surtout pas que ses électeurs pensent qu'il pourrait être nécessaire de re-frapper l'Iran. Il faut donc les convaincre que le programme nucléaire iranien est anéanti.





Pas de reprise des négociations sur le nucléaire, selon Téhéran, contredisant Donald Trump



L'Iran a également affirmé qu'il n'y avait pas encore de « plan » pour reprendre les négociations sur le nucléaire avec les États-Unis, après que le président américain Donald Trump a annoncé des discussions « la semaine prochaine. »

« Les spéculations sur la reprise des négociations ne doivent pas être prises au sérieux. Je voudrais dire clairement qu'aucun accord ou arrangement n'a été conclu en vue de commencer de nouvelles négociations. Il n'y a pas encore de plan pour commencer des négociations », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères à la télévision d'État.

Un sixième cycle de négociations sur le programme nucléaire de l'Iran, prévu le 15 juin via la médiation du sultanat d'Oman, a été annulé en raison de la guerre déclenchée deux jours plus tôt par l'attaque israélienne contre l'Iran.




Un pouvoir à recomposer

Le conflit a coûté la vie à une grande partie de l'état-major du régime iranien, dont le commandant en chef des Gardiens de la Révolution. Un vrai chamboulement politique et le Guide suprême, âgé de 86 ans, va devoir recomposer son pouvoir.

« Pour le moment, le pouvoir de Khamenei n'est pas diminué. Il est toujours bien en place », note Jonathan Piron, historien, spécialiste de l'Iran, chercheur associé au centre GRIP de Bruxelles. « Ses compétences n'ont pas été limitées par de nouvelles dispositions. Maintenant, il s'entoure en fait d'un nouveau cercle de conseillers proches, puisque ceux qui étaient jusque-là en place ont été tués par les frappes israéliennes. Et donc ces profils aussi vont chercher à développer leurs marges de manœuvre ».

« On sait que parfois par le passé qu'il y a eu des tensions. C'est souvent Ali Khamenei qui en était l'arbitre », ajoute-t-il. « Maintenant, il devient âgé. Il y a peut-être aussi une nouvelle génération qui arrive au sein du corps des Gardiens. Et donc on verra dans les semaines, dans les mois à venir comment le régime évoluera dans cette séquence post-conflit. »






















Rfi

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