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Augustin Senghor, président de la Fsf : « Nous croyons en une victoire des Lions locaux en finale »

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 3 Février 2023 à 11:55

À Alger pour les besoins du Chan « Algérie 2022 » auquel l’équipe nationale locale du Sénégal s’est qualifiée en finale pour la première fois de son histoire, le président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf), Augustin Senghor, croit fortement aux chances des « Lions » de battre l’Algérie et remporter le trophée samedi prochain. Dans cet entretien qu’il a accordé à la presse en marge de la cérémonie du tirage au sort de la Can U17, le patron du football sénégalais est revenu sur la composition du groupe du Sénégal, mais également sur le parcours des hommes de Pape Thiaw qui ne sont plus qu’à un pas de créer un retentissant exploit.


Le Sénégal est logé dans le groupe A avec l’Algérie, le Congo et la Somalie. Quelle lecture faites-vous de ce tirage au sort de la Can U17 ? 

A priori, je considère que c’est un tirage jouable, à notre portée. Parce qu’à mon avis, depuis quelques années, nous sommes plus réguliers dans les compétitions de jeunes. Nous avons participé à la dernière Can de la catégorie U17, nous avons participé aussi à la Coupe du monde U17 avec la génération des Pape Matar Sarr, Samba Diallo et autres. Aujourd’hui aussi, on sait que le Sénégal travaille beaucoup dans la petite catégorie. Nous étions dans le pot 1 parce que, justement, notre passé récent en petite catégorie le permettait. La seule chose qui peut aujourd’hui constituer un challenge, c’est que nous partageons encore une fois avec le pays hôte, l’Algérie, le même groupe A. Mais c’est bien parce qu’à mon avis, il y a de la place pour la qualification et passer le premier tour. L’objectif sera de terminer premier ou deuxième du groupe pour non seulement accéder à la phase à élimination directe, mais aussi pour être dans un bon tableau pour aller jusqu’au bout. Parce que nous voulons retourner en Coupe du monde en étant parmi les 4 finalistes, mais surtout pourquoi pas gagner le trophée. À l’ère du « Mankoo wutti ndam li » (S’unir pour aller gagner le trophée, en wolof), l’objectif, quelles que soient les catégories ou le genre, c’est toujours d’aller au bout de nos compétitions et de gagner. On va se donner les moyens. Serigne Saliou Dia a déjà un bon groupe, comme d’habitude on va faire une excellente préparation pour arriver à cela. La Somalie, le Congo, dans ces catégories, on ne les connaît pas. Ce sont les inconnus. Je pense que c’est une première participation pour la Somalie. Mais je pense que ces adversaires-là, a priori, sont des néophytes et seront à la portée du Sénégal. Même si nous ne devons négliger aucun adversaire. Et pour le reste, je pense que ce sera par rapport au duel pour la première place entre le Sénégal et l’Algérie. Et nous pensons pouvoir gagner et être premier pour rester sur place dans la ville où nous sommes pour pouvoir aller le plus loin possible dans cette compétition.
La préparation de cette sélection a commencé depuis bien longtemps. Je dirais même qu’elle a commencé avec les U15 du coach Pape Faye. Parce qu’aujourd’hui, comme vous le savez, le Sénégal entretient régulièrement une catégorie U15 qui est le vivier de l’équipe U17. Et cette catégorie U15 nous a valu deux titres de champion régional depuis 2 ans. Et le socle de notre équipe nationale U17 vient de là. Ça veut dire que depuis 2 ans, cette équipe est en train de se préparer. Ensuite, nous avons joué le Championnat zonal U17 en Mauritanie où nous avons été finalistes. Ce qui nous a valu une qualification. Nous avons malheureusement perdu contre le Mali aux tirs au but pour le titre de champion. Mais ce qui était important, bien que gagner dans ce type de catégorie soit important, c’est de pouvoir faire grandir une génération étape par étape pour qu’elle puisse passer des paliers. En se qualifiant, cette équipe va se bonifier et je suis persuadé que si on rencontre encore le Mali dans ce tournoi, nous aurons les moyens de les battre parce que les jeunes auront mûri. Surtout que le travail sera fait. Le tournoi c’est en avril-mai, et nous n’attendrons pas. J’ai déjà contacté le Dtn pour qu’en rapport avec le coach Serigne Saliou Dia, la préparation puisse être lancée. Et comme d’habitude, pendant deux à trois mois, le travail se fera d’arrache-pied dans nos centres Toubab Dialaw ou Guéreo et l’équipe aura des matches amicaux. S’il y a des opportunités de participer à des tournois, ils le feront pour être au top. Parce qu’aujourd’hui, c’est ça le plus important. Nous n’attendons plus le dernier moment pour nous préparer. Vous l’avez vu avec l’équipe du Chan, ils ont joué beaucoup de tournois. Et la maturité qu’ils ont dégagée hier en demi-finale, c’est parce qu’ils ont joué des finales de Cosafa, ils sont allés en Turquie pour jouer des matches de demi-finale, également beaucoup de matches amicaux. Et ce sera de même pour les U20 de Malick Daff qui entrent prochainement en scène en Egypte dans trois semaines. C’est déjà le cas avec l’équipe féminine qui vient de remporter haut la main le tournoi Ufoa Dames du Cap-Vert. Et qui dès le 6 février, donc dans trois ou quatre jours, vont rejoindre la Nouvelle-Zélande pour une préparation de 15 jours aux frais de la Fédération. Parce que nous nous donnons les chances de nous qualifier et nous mettons nos athlètes, garçons ou filles, dans les meilleures conditions de préparation et de résultats. C’est ça que nous ferons avec les U17. Il pourra tout manquer à l’équipe sauf une bonne préparation. Je sais que pour le reste, on a un entraîneur chevronné qui est Serigne Saliou Dia, et il se fera fort comme il a l’habitude de le faire, en rendant notre équipe compétitive pour aussi retourner à la Coupe du monde et pourquoi pas chercher le trophée continental dans cette catégorie. Depuis 2015, on est habitué quand même à jouer des finales et des demi-finales comme en U20. Il est temps que dans cette catégorie, à l’image de l’équipe A, qu’on commence à gagner.

L’équipe disputera-t-elle des matches de préparation ? 

On attendait le tirage parce que le sparring-partner doit être calqué sur le profil de nos adversaires dans le groupe. On sait qu’on va être avec l’Algérie, donc nous chercherons à jouer avec des pays comme le Maroc, la Tunisie ou l’Egypte qui ont à peu près un même style de jeu en ce qui concerne les U17. Pour le Congo aussi, on sait que c’est le football d’Afrique centrale. On pourra jouer avec des adversaires comme le Cameroun ou autres. En tout cas, on va les contacter pour ça. Et pourquoi pas aussi, des pays comme la Zambie qui ont un football assez relevé. Je pense que si on a ces adversaires pour les matches de préparation, on pourra être assez outillés pour être prêts avec cette catégorie U17 et attaquer la compétition qui se déroulera ici en Algérie où nous avons déjà nos repères. On espère que ce sera une compétition à succès comme celle du Chan que nous vivons.

On ne peut ne pas aborder le Chan avec la récente qualification de l’équipe du Sénégal en finale. Quelles sont les chances des « Lions » locaux face au pays hôte ? 

Je pense que, comme l’ont dit les coaches eux-mêmes, on est dans une certaine dynamique globale de notre football qui fait qu’aujourd’hui, nos équipes nationales sont assez performantes. Le mérite de cette équipe c’est qu’elle a su, tout en se renouvelant d’une compétition à l’autre, d’une étape à l’autre, garder son niveau de compétitivité. Et ce n’est pas évident parce qu’on sait qu’en football, les joueurs de qualité qui partent ne sont pas immédiatement remplacés poste pour poste. Mais nous avons pu le faire, et ça, c’est le mérite de la Direction technique mais surtout du coach Pape Thiaw qui a su s’adapter. Mais c’est aussi le mérite de la Fédération. Aujourd’hui, comme je l’ai dit, l’environnement de nos équipes nationales est devenu tellement performant que les coaches sont dans des conditions optimales de travail. Nos centres nous permettent aussi de produire du beau jeu, tout comme notre championnat nous permet de faire éclore beaucoup de joueurs de qualité et jeunes. Si on regarde la moyenne d’âge des équipes présentes dans ce Chan-là, on s’aperçoit que le Sénégal a l’une des plus jeunes équipes. Et ça, c’est important. Malgré tout, ces jeunes-là ont connu des sélections en U17 et en U20. Donc c’est ce qui fait qu’ils arrivent déjà en équipe sénior vraiment très expérimentés. C’est un plus pour notre football, une chance. Parce que quand on regarde ceux qui jouent aujourd’hui dans ce Chan, il y en a plusieurs qui peuvent, si le coach Malick Daff le souhaite, rejoindre l’équipe U20. Donc ça veut dire que notre potentiel est immense. On sait aussi qu’à Dakar, on a laissé beaucoup de joueurs de qualité. Cette finale, en attendant qu’on la gagne, parce que c’est important de ne plus se contenter de jouer des finales mais de gagner, marque quand même à un certain niveau : la reconnaissance de l’amélioration de la qualité de notre football local. Qu’il soit professionnel ou aussi amateur. Parce qu’il y a de la régularité, une bonne organisation maintenant dans les équipes et on n’hésite pas aussi à lancer très tôt les jeunes dans nos équipes d’élite. Et ça, je peux dire que ça crée dans notre pays un vivier énorme, presque inépuisable de joueurs de qualité qui gagnent en expérience, en maîtrise tactique et en confiance. Ce qui fait le secret d’être arrivé en finale. Car on a eu à croiser des sélections avec plus de la moitié des joueurs de leur équipe A. Il ne faut pas se leurrer, les paramètres d’appréciation sont différents. Quand on joue Madagascar, les gens se basent sur le nom pour dire que ce n’est pas une grande équipe. Alors que cette sélection joue avec pratiquement une moitié de leur équipe A. Vous prenez la Mauritanie c’est pareil, le Niger également. Alors que nous avons une équipe totalement néophyte qui découvre la compétition parce que peu de joueurs ont la chance d’intégrer l’équipe A du Sénégal, à plus forte raison d’y jouer. Peut-être il n’y a que Alioune Badara Faty qui a eu la chance d’être sur la liste des A mais sans jouer. Donc ça veut dire quand même qu’en soi, c’est une performance importante d’aller en finale par rapport à tout ce contexte et cet environnement que j’ai présenté. Mais on ne doit pas s’en suffire. Nous avions toujours clamé dans notre vision en tant qu’équipe fédérale que nous voulions nous placer très haut en termes de performances partout en Afrique et dans le monde. On disait qu’on ne gagnait jamais des trophées, mais pour gagner il faut d’abord jouer des finales. On y est maintenant. Allons-y et gagnons les trophées à chaque fois qu’on aura l’opportunité. Les joueurs y croient, nous dirigeants également.




Recueillis par Papa Alioune NDIAYE (Le Soleil)




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