
Monument du cinéma français, l'acteur Michel Piccoli, célèbre pour ses rôles dans "Le Mépris", "Les Choses de la vie" ou plus récemment "Habemus papam", est décédé le 12 mai à l'âge de 94 ans, a annoncé lundi sa famille dans un communiqué.
"Michel Piccoli s'est éteint le 12 mai dans les bras de sa femme Ludivine et de ses jeunes enfants Inord et Missia, des suites d'un accident cérébral", indique ce communiqué de la famille transmis à l'AFP par Gilles Jacob, ami de l'acteur et ancien président du Festival de Cannes.
Plus de 150 films tournés avec les plus grands
En plus de 70 ans de carrière, Michel Piccoli a tourné avec les plus grands réalisateurs du XXe siècle comme Jean Renoir, Agnès Varda, Luis Buñuel, Alfred Hitchcock, Costa-Gavras, Alain Resnais ou Claude Sautet dont il était l'un des acteurs favoris. Révélé par "Le Mépris" de Godard (1963) où il forme un couple de légende avec Brigitte Bardot, l'acteur a promené son physique de séducteur aux sourcils broussailleux dans plus de 150 films.
Sous la direction de Luis Buñuel, il a interprété des personnages troubles ("Le journal d'une femme de chambre", "Belle de jour", "Le charme discret de la bourgeoisie") avant de devenir une incarnation des Trente glorieuses chez Sautet dans les années 70 ("Les choses de la vie", "Max et les ferrailleurs", "Vincent, François, Paul... et les autres").
Grand, brun, dégarni avec les ans, voix qui tonne ou ensorcelle, ce personnage énigmatique, s'est "régalé à jouer l'extravagance ou les délires les plus troubles, à casser (son) image", disait-il,avant de se lancer lui-même dans la réalisation, à 70 ans.
Son rôle dans "La Grande Bouffe" de Marco Ferreri, un des plus gros scandales du festival de Cannes, en 1973, en est la preuve. Il y incarne un participant à un séminaire gastronomique se transformant en orgie scatologique et nihiliste.
L'anti-star des films d'auteurs
Son refus des plans de carrière, son côté "anti-star" l'ont amené également à tourner des films d'auteur: Leos Carax, Jean-Claude Brisseau, Jacques Doillon. En 1990, il campait avec gourmandise un personnage de grand bourgeois fantasque dans "Milou en mai" de Louis Malle.
Peu à peu disparu des écrans, ce grand pudique, né en 1925 dans une famille de musiciens, lèvera un coin du voile à plus de 90 ans dans un livre d'entretiens avec son ami Gilles Jacob ("J'ai vécu dans mes rêves"). Il y confiait son angoisse de ne plus pouvoir travailler: "On voudrait que ça ne s'arrête jamais et cela va s'arrêter (...) c'est très difficile".
Quatre fois nommé aux César notamment pour "La belle Noiseuse" de Jacques Rivette en 1992, il n'a jamais été récompensé par l'Académie. En revanche, il reçu en 1980 le prix d'interprétation masculine lors de la 33ème édition du Festival de Cannes pour son rôle dans "Le Saut dans le vide" de Marco Bellocchio.
"Michel Piccoli s'est éteint le 12 mai dans les bras de sa femme Ludivine et de ses jeunes enfants Inord et Missia, des suites d'un accident cérébral", indique ce communiqué de la famille transmis à l'AFP par Gilles Jacob, ami de l'acteur et ancien président du Festival de Cannes.
Plus de 150 films tournés avec les plus grands
En plus de 70 ans de carrière, Michel Piccoli a tourné avec les plus grands réalisateurs du XXe siècle comme Jean Renoir, Agnès Varda, Luis Buñuel, Alfred Hitchcock, Costa-Gavras, Alain Resnais ou Claude Sautet dont il était l'un des acteurs favoris. Révélé par "Le Mépris" de Godard (1963) où il forme un couple de légende avec Brigitte Bardot, l'acteur a promené son physique de séducteur aux sourcils broussailleux dans plus de 150 films.
Sous la direction de Luis Buñuel, il a interprété des personnages troubles ("Le journal d'une femme de chambre", "Belle de jour", "Le charme discret de la bourgeoisie") avant de devenir une incarnation des Trente glorieuses chez Sautet dans les années 70 ("Les choses de la vie", "Max et les ferrailleurs", "Vincent, François, Paul... et les autres").
Grand, brun, dégarni avec les ans, voix qui tonne ou ensorcelle, ce personnage énigmatique, s'est "régalé à jouer l'extravagance ou les délires les plus troubles, à casser (son) image", disait-il,avant de se lancer lui-même dans la réalisation, à 70 ans.
Son rôle dans "La Grande Bouffe" de Marco Ferreri, un des plus gros scandales du festival de Cannes, en 1973, en est la preuve. Il y incarne un participant à un séminaire gastronomique se transformant en orgie scatologique et nihiliste.
L'anti-star des films d'auteurs
Son refus des plans de carrière, son côté "anti-star" l'ont amené également à tourner des films d'auteur: Leos Carax, Jean-Claude Brisseau, Jacques Doillon. En 1990, il campait avec gourmandise un personnage de grand bourgeois fantasque dans "Milou en mai" de Louis Malle.
Peu à peu disparu des écrans, ce grand pudique, né en 1925 dans une famille de musiciens, lèvera un coin du voile à plus de 90 ans dans un livre d'entretiens avec son ami Gilles Jacob ("J'ai vécu dans mes rêves"). Il y confiait son angoisse de ne plus pouvoir travailler: "On voudrait que ça ne s'arrête jamais et cela va s'arrêter (...) c'est très difficile".
Quatre fois nommé aux César notamment pour "La belle Noiseuse" de Jacques Rivette en 1992, il n'a jamais été récompensé par l'Académie. En revanche, il reçu en 1980 le prix d'interprétation masculine lors de la 33ème édition du Festival de Cannes pour son rôle dans "Le Saut dans le vide" de Marco Bellocchio.