Le Kremlin publie une nouvelle liste de dirigeants occidentaux "russophobes"

Emmanuel Macron figure - même si pas sur une place de choix - dans une nouvelle liste des "élites occidentales" qui utilisent "le langage de la haine" envers la Russie, publiée fin juillet par le ministère russe des Affaires étrangères.


A part une remarque plutôt anodine du président français sur l'envoi possible des troupes (françaises) sur le champ de bataille (en Ukraine), lancée lors d'un point presse après une rencontre avec son homologue américain Donald Trump le 24 février 2025, au troisième anniversaire du début de l'invasion massive russe en Ukraine, c'est sa qualification de la Russie comme "menace existentielle pour les Européens" qui a été retenue dans cette liste des expressions "russophobes".

Ce terme, tiré d'un entretien à la Dépêche du Midi le 18 février 2025, a été par la suite repris dans le discours de leader français à la nation début mars.


Emmanuel Macron a souligné que l’Europe doit se préparer à se protéger contre une éventuelle agression russe, la guerre en Ukraine étant désormais, selon lui, un "conflit mondial."

"La menace russe est là et touche les pays d’Europe", a déclaré Emmanuel Macron."Face à ce monde de danger, rester spectateur serait une folie", a-t-il prévenu.

Macron, décrivant la Russie comme une "menace pour la France et l'Europe", décide alors "d'ouvrir le débat stratégique sur la protection de nos alliés sur le continent européen par notre force de dissuasion (nucléaire)".


Sans attendre plusieurs mois pour publier cette liste et exprimer ainsi son mécontentement, Vladimir Poutine a vite repris son homologue français, en lui rappelant le destin de Napoléon et son aventure coûteuse en Russie en 1812.


Sans prononcer le nom d'Emmanuel Macron, Vladimir Poutine a déclaré début mars que "certaines personnes ne peuvent toujours pas rester tranquilles. Il y a encore des gens qui veulent revenir à l'époque de Napoléon, en oubliant comment cela s'est terminé".


Italie convoque l'ambassadeur russe


Et, si on ignore pour l'instant s'il y aura une réaction française à cette publication des diplomates russes, Rome, par exemple, a vite hausse le ton en voyant le nom du président italien Sergio Mattarella sur la liste établie par Moscou.

La phrase attribuée à M. Mattarella figure dans une déclaration faite le 5 février 2025 à l'université de Marseille, dont le chef d'État italien a été fait docteur honoris causa : il y établit un parallèle entre l'agression russe en Ukraine et les guerres de conquête du Troisième Reich.

En réponse à la publication de la liste, le ministère italien des affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de Russie en Italie. Des membres de la majorité et de l'opposition ont exprimé leur solidarité bipartisane à l'égard du président de la République.



Kaja Kallas, la plus "russophobe" selon Moscou

Le document russe, intitulé "Exemples de déclarations de dirigeants et de représentants des élites des pays occidentaux sur la Russie utilisant un discours de haine", mentionne des représentants de 13 pays, ainsi que des dirigeants de l'OTAN et de l'Union européenne. Emmanuel Macron est le seul représentant français.



Si la liste comprend également les déclarations allemandes (celles du chancelier Friedrich Merz ou, trois, de la cheffe de la diplomatie Annalena Baerbock), polonaises (du président Duda et Premier ministre Tusk) ou mentionne, également trois fois, le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte, c'est à la haute représentante de l'UE pour la politique étrangère, Kaja Kallas, que revient "la palme" du mécontentement russe vu qu'elle est citée sept fois.


Et, sans doute pour ne pas froisser le locataire de la Maison-Blanche, qui commence à donner des signes de fatigue face à l'intransigeance russe dans le dossier ukrainien, le sénateur républicain Lindsey Graham est le seul représentant américain mentionné, lui qui, dans un post sur X, a conseille à Moscou de s'adresser à l’ayatollah Khamenei : était-ce une allusion voilée aux frappes américaines sur l'Iran ou la mention suivante des acheteurs du pétrole russe indiquait seulement la possibilité des sanctions supplémentaires ?



























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