Le parrainage : un point bien noir à l’horizon
Le fait que le parrainage soit désormais optionnel, conformément aux clauses du Dialogue national, n’est pas forcément de nature à renforcer la dimension inclusive de la démocratie électorale dans notre pays. Et pour cause. Déjà, le parrainage parlementaire ne donne la possibilité qu’à un nombre infime de candidats de se faire admettre dans la course. Relativement à cette option, Benno, on peut le dire, a déjà validé sa candidature.
Khalifa Sall lui aussi, en principe, a la validation de sa candidature en poche, puisqu’il a un groupe parlementaire. Wallu, idem.
Mais, le candidat sur qui le sieur Ousmane Sonko aura jeté son dévolu (puisque ce beau phénomène politique est jusqu’à preuve du contraire exclu par une décision judiciaire de la course), lui aussi, fera entériner sa candidature comme lettre à la poste, puisque Yeewi est détenteur d’un groupe parlementaire.
En revanche, Idrissa Seck n’a, sauf tremblement de terre, aucune chance de bénéficier d’une telle option, étant entendu que la seule députée qu’il avait envoyée à l’Assemblée a naguère fait défection.
Idrissa Seck, faut pas l’exclure, en usant de sa redoutable intelligence de bête politique, pourrait débaucher dans le camp du pouvoir des esprits libres pour constituer son dossier de parrainage parlementaire ; ce qui lui épargnerait les fastidieuses et très aventureuses péripéties du parrainage citoyen, dont il sera obligé de se contenter dans le contraire, puisqu’il ne peut pas non plus bénéficier du parrainage des élus territoriaux (option dans laquelle il roule avec une liste quasi dégarnie).
Quid de tous ces autres potentiels candidats déjà déclarés ou susceptibles de l’être et qui n’ont ni groupe parlementaire ni élus dans les collectivités territoriales ? Ces sujets politiques aspirant à prendre part à la compétition ne peuvent à priori jouir d’aucune garantie quant à la validation de leurs candidatures respectives, dans la mesure où la seule option de parrainage qui leur soit autorisée, c’est-à-dire le parrainage citoyen, reste une forêt insidieuse remplie de nids de poule, de dos de chameaux, d’anfractuosités et de pentes incroyablement glissantes. Sans compter que le pouvoir pourrait ne rien faire du tout pour leur faciliter la tâche. La moindre incartade pourrait ainsi naturellement conduire droit vers l’enfer de l’exclusion.
Bougane connait bien cette dure leçon par cœur et pourrait donner à ses futurs voisins dans le royaume de la déception un beau cours magistral.
Macky/Sonko : le duel par procuration
Le vrai combat aura lieu entre deux gladiateurs hors de l’enceinte.
L’élection présidentielle en perspective, faut-il le clamer fort et une bonne fois pour toutes, trouve son véritable enjeu dans le jeu féroce mais à distance entre le président sortant Macky Sall et son plus grand adversaire du moment, Ousmane Sonko. En effet, tous les deux sont déjà exclus du jeu réel dans lequel sera taillée la silhouette institutionnelle du leader qui nous gouvernera durant les cinq prochaines années.
Mais paradoxalement, ils y seront les absents les plus présents. Car, si le candidat que Macky va choisir sera la remorque, la caisse de résonance de la symphonie inachevée de son règne, celui à qui Sonko donnera de son côté son onction devra aussi avoir les reins et les épaules assez solides pour supporter le poids de tous les espoirs que le maire de Ziguinchor aura à placer en lui. Ainsi, il n’y a pas de doute que chacun de son côté aura à cœur de se surpasser en termes de sacrifices et de don de soi pour remporter l’impérieux combat hors de l’enceinte, sur la base d’un coaching d’anthologie.
Boune Abdallah Dione : le meilleur profil , objectivement parlant
Les supputations sur le tout prochain choix du " Macky" vont bon train. Qui sera-t-il ? En tout cas, les analystes politiques suffisamment avertis sont parfaitement conscients que dans l’état actuel des choses, profil n’est plus probant que celui de Boune Abdallah Dione. Il a le charisme, l’autorité et l’étoffe intellectuelle nécessaires pour tenir à bout de bras le flambeau, si jamais il venait à passer entre ses mains.
Le 3e mandat aura bien lieu
Mais il faut bien qu’on se le tienne pour dit : ceux qui pensent que la problématique du troisième mandat est définitivement résolue doivent rapidement déchanter. Car en effet, dans le jeu arithmétique silencieusement développé par certains pontes du régime, Macky Sall reste une foudre de guerre que son parti va jalousement conserver pour en faire son cheval de bataille en 2029.
Entretemps, il aura donné l’occasion aux Sénégalais de se rendre compte qu’ils avaient totalement tort de ne pas lui donner l’occasion de rempiler en 2024. Son successeur, évidemment, aura montré toutes ses limites, et lui, reviendra en véritable rédempteur de l’Espoir au cœur d’un tas de ruines.
Toutes choses pour dire qu’il est temps d’entendre Mansour Faye, après l’avoir seulement écouté dire ceci : " Nous n’en avons pas encore fini avec Macky Sall ".
njaydakarposte@gmail.com
Le fait que le parrainage soit désormais optionnel, conformément aux clauses du Dialogue national, n’est pas forcément de nature à renforcer la dimension inclusive de la démocratie électorale dans notre pays. Et pour cause. Déjà, le parrainage parlementaire ne donne la possibilité qu’à un nombre infime de candidats de se faire admettre dans la course. Relativement à cette option, Benno, on peut le dire, a déjà validé sa candidature.
Khalifa Sall lui aussi, en principe, a la validation de sa candidature en poche, puisqu’il a un groupe parlementaire. Wallu, idem.
Mais, le candidat sur qui le sieur Ousmane Sonko aura jeté son dévolu (puisque ce beau phénomène politique est jusqu’à preuve du contraire exclu par une décision judiciaire de la course), lui aussi, fera entériner sa candidature comme lettre à la poste, puisque Yeewi est détenteur d’un groupe parlementaire.
En revanche, Idrissa Seck n’a, sauf tremblement de terre, aucune chance de bénéficier d’une telle option, étant entendu que la seule députée qu’il avait envoyée à l’Assemblée a naguère fait défection.
Idrissa Seck, faut pas l’exclure, en usant de sa redoutable intelligence de bête politique, pourrait débaucher dans le camp du pouvoir des esprits libres pour constituer son dossier de parrainage parlementaire ; ce qui lui épargnerait les fastidieuses et très aventureuses péripéties du parrainage citoyen, dont il sera obligé de se contenter dans le contraire, puisqu’il ne peut pas non plus bénéficier du parrainage des élus territoriaux (option dans laquelle il roule avec une liste quasi dégarnie).
Quid de tous ces autres potentiels candidats déjà déclarés ou susceptibles de l’être et qui n’ont ni groupe parlementaire ni élus dans les collectivités territoriales ? Ces sujets politiques aspirant à prendre part à la compétition ne peuvent à priori jouir d’aucune garantie quant à la validation de leurs candidatures respectives, dans la mesure où la seule option de parrainage qui leur soit autorisée, c’est-à-dire le parrainage citoyen, reste une forêt insidieuse remplie de nids de poule, de dos de chameaux, d’anfractuosités et de pentes incroyablement glissantes. Sans compter que le pouvoir pourrait ne rien faire du tout pour leur faciliter la tâche. La moindre incartade pourrait ainsi naturellement conduire droit vers l’enfer de l’exclusion.
Bougane connait bien cette dure leçon par cœur et pourrait donner à ses futurs voisins dans le royaume de la déception un beau cours magistral.
Macky/Sonko : le duel par procuration
Le vrai combat aura lieu entre deux gladiateurs hors de l’enceinte.
L’élection présidentielle en perspective, faut-il le clamer fort et une bonne fois pour toutes, trouve son véritable enjeu dans le jeu féroce mais à distance entre le président sortant Macky Sall et son plus grand adversaire du moment, Ousmane Sonko. En effet, tous les deux sont déjà exclus du jeu réel dans lequel sera taillée la silhouette institutionnelle du leader qui nous gouvernera durant les cinq prochaines années.
Mais paradoxalement, ils y seront les absents les plus présents. Car, si le candidat que Macky va choisir sera la remorque, la caisse de résonance de la symphonie inachevée de son règne, celui à qui Sonko donnera de son côté son onction devra aussi avoir les reins et les épaules assez solides pour supporter le poids de tous les espoirs que le maire de Ziguinchor aura à placer en lui. Ainsi, il n’y a pas de doute que chacun de son côté aura à cœur de se surpasser en termes de sacrifices et de don de soi pour remporter l’impérieux combat hors de l’enceinte, sur la base d’un coaching d’anthologie.
Boune Abdallah Dione : le meilleur profil , objectivement parlant
Les supputations sur le tout prochain choix du " Macky" vont bon train. Qui sera-t-il ? En tout cas, les analystes politiques suffisamment avertis sont parfaitement conscients que dans l’état actuel des choses, profil n’est plus probant que celui de Boune Abdallah Dione. Il a le charisme, l’autorité et l’étoffe intellectuelle nécessaires pour tenir à bout de bras le flambeau, si jamais il venait à passer entre ses mains.
Le 3e mandat aura bien lieu
Mais il faut bien qu’on se le tienne pour dit : ceux qui pensent que la problématique du troisième mandat est définitivement résolue doivent rapidement déchanter. Car en effet, dans le jeu arithmétique silencieusement développé par certains pontes du régime, Macky Sall reste une foudre de guerre que son parti va jalousement conserver pour en faire son cheval de bataille en 2029.
Entretemps, il aura donné l’occasion aux Sénégalais de se rendre compte qu’ils avaient totalement tort de ne pas lui donner l’occasion de rempiler en 2024. Son successeur, évidemment, aura montré toutes ses limites, et lui, reviendra en véritable rédempteur de l’Espoir au cœur d’un tas de ruines.
Toutes choses pour dire qu’il est temps d’entendre Mansour Faye, après l’avoir seulement écouté dire ceci : " Nous n’en avons pas encore fini avec Macky Sall ".
njaydakarposte@gmail.com