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Procès Gbagbo: Simone Gbgabo, l'absente

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 29 Janvier 2016 à 22:09

Le procès de Laurent Gbagbo et son ancien ministre Charles Blé Goudé s'est ouvert jeudi 28 janvier à la Cour pénale internationale de La Haye. Dans le box des accusés, une absente cependant : l'épouse du principal accusé, Simone Gbagbo, que la CPI réclame au gouvernement ivoirien.


En mars 2015, Simone Gbagbo, l'ex-première dame de Côte d'Ivoire est condamnée par la justice ivoirienne à vingt ans de prison ferme pour attentat contre l'autorité de l'Etat et participation à un mouvement insurrectionnel.

Seulement, la machine judiciaire ne s'arrête pas là. La CPI accuse l'ex-première dame de Côte d'Ivoire de quatre chefs d'inculpation, relevant de crimes contre l'humanité.

En mai 2015, la chambre d'appel de la CPI confirme la recevabilité de l'affaire Simone Gbagbo devant la CPI. Depuis, la Cour envoie régulièrement des requêtes au gouvernement ivoirien pour demander le transfèrement de Simone Gbagbo à La Haye. Geste que refuse Alassane Ouattara, le président ivoirien.

« Tout le monde sait qu'elle a joué un rôle néfaste dans la crise, affirme Ouattara. Nous préférons la juger ici en Côte d'Ivoire, comme tous les autres à venir, parce qu'en réalité, nos tribunaux sont capables de juger tous les Ivoiriens », poursuit le président.

« Elle militait activement pour le maintien de son mari au pouvoir »

Mais dans le camp des victimes, on ne l'entend pourtant pas de cette oreille. Hier, Paolina Massidda, avocate des 726 victimes admises à participer au procès par son intermédiaire, a notamment expliqué dans une longue intervention, combien « les victimes de la crise regrettent que madame Gbagbo ne soit pas elle aussi à La Haye ». « Elles considèrent que les évènements qui se sont déroulés lors de la crise post-électorale ne seront pas complètement dévoilés ni leurs histoires réellement comprises jusqu'à ce que le rôle majeur joué par l'ancienne première dame lors de la crise soit mis en lumière devant une cour de justice, a insisté l'avocate. Elles estiment en effet que le procès qui a eu lieu en Côte d'Ivoire l'année dernière ne concernait pas la crise post-électorale. Son rôle ne se limitait pas à soutenir son mari. Elle militait activement pour assurer le maintien de son époux au pouvoir. De nombreuses sources relatent son engagement dans la lutte politique ».

En réaction à ces propos, l'avocat du président Ouattara Me Benoit a rappelé que Simone Gbagbo « n'occupait aucune fonction dans la hiérarchie gouvernementale ». Avant d'ajouter sur le ton de la plaisanterie que « les crises au sein du couple Gbagbo ne relèvent pas de la Cour pénale internationale, mais d'un conseiller conjugal ».

Au nom de la réconciliation et de la manifestation de la vérité, plusieurs organisations des droits de l'homme critiquent ce manque de volonté politique, et demandent que la justice ait accès à toutes les personnes impliquées dans les violences.



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