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Troisième journée de mobilisation contre le pass sanitaire en France, plus de 200 000 manifestants

Rédigé par Dakarposte le Samedi 31 Juillet 2021 à 20:11

Des manifestations contre l'extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire pour certaines professions ont de nouveau eu lieu, samedi, dans plusieurs villes françaises. Le ministère de l'Intérieur a recensé un total de 204 090 manifestants, dont 14 250 à Paris. Dans la capitale, plus de 3 000 policiers et gendarmes étaient mobilisés pour encadrer les manifestants et sécuriser les lieux sensibles, une semaine après que des manifestants ont été repoussés des Champs-Élysées.


Des manifestations ont eu lieu, samedi 31 juillet, dans de nombreuses villes de France contre l'extension du pass sanitaire et au nom de la "liberté", pour le troisième samedi consécutif. Alors que les autorités attendaient quelque 150 000 personnes, le ministère de l'Intérieur a recensé un total de 204 090 manifestants, dont 14 250 à Paris.

Samedi dernier, les manifestations avaient rassemblé 161 000 personnes et 110 000 une semaine plus tôt.

Selon les résultats d'une étude Harris Interactive x Euros Agency pour LCI publiée vendredi, 4 Français sur 10 déclarent soutenir les manifestations contre l'instauration d'un passe sanitaire. Parmi les Français qui soutiennent ces manifestations, 65 % justifient leur soutien par "l'impression de se voir imposer ce qu'ils doivent faire, de ne pas avoir le choix".

D'après un autre sondage Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien du 16 juillet, 62 % des Français se disaient alors favorables à la mise en place du passe sanitaire pour entrer dans les lieux publics et 69 % à la vaccination obligatoire pour les soignants.

À Paris, une première manifestation de plusieurs milliers de personnes est partie du métro Villiers (XVIIe) à 14H00 en direction de la place de la Bastille (XIe), émaillée de heurts avec les forces de l'ordre cherchant à contenir le cortège sur le parcours autorisé. 

Avant que les manifestants s'élancent, le "gilet jaune" Jérôme Rodrigues avait fustigé "les membres du gouvernement, les membres des médias qui sont là pour vous vendre l'efficacité d'un vaccin sans même avoir aucune preuve".

Vers 16 h, la tension est montée à proximité de la place de la République, où la police répondait avec des lacrymogènes aux jets de projectiles ou de pétard de manifestants, criant "non à la dictature" ou chantant la Marseillaise.

Un journaliste de l'AFP a assisté à deux premières interpellations.

Un rassemblement, initialement prévu devant BFM-TV, a été interdit. Une vingtaine de personnes étaient rassemblées samedi matin devant la chaîne, dans une rue bouclée par des dizaines de camions de police, ont constaté des journalistes de l'AFP.

 

#PassDeLaHonte sur les réseaux sociaux

Plus de 3 000 policiers et gendarmes étaient mobilisés pour encadrer les manifestants et sécuriser les lieux sensibles, une semaine après que des manifestants ont été repoussés des Champs-Élysées.

Un important dispositif policier était en place samedi matin sur la célèbre avenue parisienne, et ses principales entrées bouclées par des gardes mobiles, selon un photographe de l'AFP.

À Rennes, la manifestation a attiré 2 900 personnes, "sans incidents à ce stade", a indiqué en début d'après-midi la préfecture à l'AFP, soit une mobilisation en hausse par rapport au samedi précédent (2 200 personnes décomptées).

À Nantes, les manifestations ont rassemblé "un peu moins de 4 000 personnes", a estimé la préfecture de Loire Atlantique, dans une ambiance "très tendue", selon un photographe de l'AFP.

Dans les villes du Sud-Est, plus de 20 000 personnes ont été dénombrées par les autorités en milieu d'après-midi, principalement à Montpellier (8 500) et à Nice (6 500).

À Marseille, une foule très hétéroclite s'est rassemblée, brandissant le drapeau communiste, celui de la France insoumise (LFI) ou encore le tricolore avec croix de Lorraine.

"Président, députés, sénateurs, scientifiques, journalistes tous des lâches", pouvait-on lire sur une pancarte, et sur une autre "Je ne suis ni un cobaye, ni un QR code".

À Lille, plus de 2 000 personnes, aux profils aussi variés, dont nombre de "gilets jaunes", ont défilé dans le centre, scandant "liberté, liberté" ou "le pass sanitaire, on n'en veut pas, le pass autoritaire, on n'en veut pas". 

À Strasbourg, 3 200 personnes, selon la police, défilaient dans le centre ville, sans débordements et en présence de la député ex-LREM Martine Wonner.

À Lyon, plus de 1 200 personnes ont défilé dans deux cortèges, selon la préfecture. A Bordeaux ils étaient 5.500.


Regroupée autour des mots-dièses #manif31juillet et #PassDeLaHonte sur les réseaux sociaux, l'opposition aux mesures gouvernementales pour lutter contre le Covid-19 fédère des manifestants anti-passe sanitaire, anti-vaccins ou anti-confinement, aux revendications protéiformes.

Dans les cortèges, où figurent également de nombreux Gilets jaunes, les manifestants fustigent un passe sanitaire "liberticide" et affirment marcher "contre la dictature".

Le passe sanitaire a été adopté définitivement dimanche soir, après six jours de débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat. Déjà appliqué dans les lieux culturels et de loisirs depuis le 21 juillet, son extension pour les cafés, foires, salons, restaurants et trains est prévue le 9 août. Entre-temps, le Conseil constitutionnel rendra sa décision sur la loi, le 5 août.

Environ 85 % des malades hospitalisés ne sont pas vaccinés

De nouveaux confinements sont mis en place ce week-end en Martinique et à la Réunion, deux territoires où la couverture vaccinale est faible et le taux d'incidence augmente fortement. En Martinique, celui-ci est passé en une semaine de 280 cas à 995 pour 100 000 habitants.

Trois premiers patients hospitalisés en raison du Covid-19 en Martinique, où les services hospitaliers sont saturés, doivent être d'ailleurs transférés samedi vers Paris par un vol médicalisé.

En métropole, l'épidémie flambe notamment dans les départements touristiques et des mesures sanitaires ont été introduites à l'échelle départementale, comme en Savoie où le préfet a annoncé vendredi le retour de l'obligation du port du masque en extérieur dans les zones à "fortes fréquentations".

Les personnes non vaccinées contre le Covid-19 représentent environ 85 % des malades hospitalisés en France, y compris en réanimation, et 78 % des décès dus au virus, selon une étude publiée vendredi, qui rapproche le statut vaccinal et les entrées hospitalières.

La France a dépassé mardi soir le seuil de 50 % de sa population entièrement vaccinée, un niveau toutefois encore éloigné du seuil d'immunité collective évalué à environ 90 % avec le nouveau variant Delta.





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