Le Conseil constitutionnel a rendu public la liste provisoire des candidats à l’élection présidentielle de février 2019. A l’instar de Karim Wade, le maire révoqué de la ville de Dakar risque de ne pas prendre part à ces joutes électorales. Sa candidature a été invalidée par le Conseil constitutionnel et, il a 48 heures pour introduire un recours. Une décision fortement critiquée par les soutiens de Khalifa Sall.
Joint au téléphone ce matin, le maire de Dieupeul, Cheikh Gueye n’y est pas allé par quatre chemins pour dire que cette décision est celle de Macky Sall. Il évoque, pour étayer ses propos, les déclarations du Premier ministre qui, selon lui, avait soutenu que Macky Sall ferait face à 5 candidats. « Ce qui m’émeut toujours c’est dans un pays de démocratie, avec 27 candidatures, qu’on arrive, à travers différentes formes, à recaler des candidatures. Cela n’honore pas notre pays. Cela ne participe pas à l’approfondissement de la démocratie. Le Sénégal est à la croisée des chemins et le monde entier nous écoute et nous suit », a déclaré le maire de Dieupeul. Qui pense qu’il est toujours possible de rectifier et de permettre, comme dans le passé, à tous les sénégalais qui le souhaitent de participer à cette élection. « Le peuple souverain doit prendre les dispositions nécessaires pour amener le pouvoir à comprendre que le Sénégal est un pays de démocratie », a-t-il soutenu.
A l’en croire, il ne pouvait pas s’attendre à une telle décision même si certains pensaient qu’il en serait ainsi. « Lorsque vous intentez des actions et qu’on vous dira que la cause est déjà entendue, c’est grave. Mais, je pense que les gens ne vont pas rester les bras croisés. Nous n’avalerons pas cette couleuvre. Je pense qu’ils (les juges du Conseil constitutionnel) sont allés très loin », a indiqué Cheikh Gueye. A la question de savoir ce que la coalition « Taxawu Sénégal » compte faire à présent, Cheikh Gueye de répondre : « les gens vont se retrouver et voir comment faire face à ce régime rétrograde qui nous arrache tous nos acquis qu’on a eus sur la base de bataille et de lutte héroïque pendant des années. Ce n’est pas en 2019 qu’on va avaler tout cela. Le peuple souverain à son mot à dire. Et c’est ce peuple-là qui doit avoir la liberté de choisir qui il veut. On ne peut pas faire quelque chose en dehors du peuple ou en mettant le peuple entre parenthèses ».