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Escroquerie : pour des factures vierges d’une valeur de 58,423 millions Fcfa, I. Diouf convainc son patron devant la barre.

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 11 Mars 2022 à 21:32

Né en 1975 à Saint-Louis, Ibrahima Diouf a comparu, ce 11 mars, devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour être édifié sur les délits d’escroquerie et faux et usage de faux en écriture de commerce. Comptable financier de profession et demeurant à la Liberté 6, le prévenu est accusé d’avoir usé de manœuvres frauduleuses pour soutirer 58,423 millions Fcfa à Moussa Sissokho.


Revenant sur les faits qui date d’il y’a une année, le plaignant fera savoir que ce dernier était son directeur administratif financier dans sa société spécialisée dans le transport vraquier.
 
« C’est dans le cadre d’un audit effectué au mois de février 2021 qu’on a relevé pour le compte de la société des irrégularités sur les factures déposées par le prévenu et des chèques effectués et retirés par le mis en cause. Sur le montant de plus de 58 millions Fcfa avancé, il y’a des chèques qui n’ont pas été pris en compte », a-t-il expliqué.

Interpellé sur ce qu’il sous entend quand il parle de facture vierge, Moussa Sissokho fera croire que le prévenu se chargeait de son remplissage.

« Les factures vierges sont gardées et répertoriées parce qu’elles n’ont pas de justificatifs jusqu’à ce qu’elles le soient pour les verser dans les comptes de la société. Ces factures font une valeur de 65 millions Fcfa en tout », a-t-il expliqué.
 
Livrant sa part de vérité, le mis en cause a d’emblée nié les faits qui lui sont reprochés.
« Tout est discuté sur notre groupe WhatsApp et lorsque je viens au bureau je lui fais l’état des besoins et c’est lui qui appréciait avant que je ne me charge de l’exécution des taches. Il était au courant de tous les chèques parce qu’il les a lui-même signés », a-t-il d’abord déclaré avant de poursuivre pour mieux clarifier sur les factures vierges.
 
« Dans le transport, il y’a certaines personnes qui ne savent pas écrire, ainsi nous avons des fournisseurs avec qui nous travaillons sans décharge. Cela se fait de façon orale. Ils nous envoient souvent leurs factures sur la demande de la société, ce qui est une habitude de gestion et lorsqu’on procède aux comptes, ils peuvent nous envoyer des factures vierges que je remplis moi-même. Joe Kana et Adama Dione, des fournisseurs de la boite m’ont bel et bien donné des factures vierges », a expliqué Ibrahima Diouf.
 
Interrogé sur les 58,423 millions Fcfa pour lesquels on l'accuse de détournement, il précise. « Je n’ai pas de voiture, je n’ai pas de maison, comment puis-je détenir une telle somme. Je prends les transports en commun à chaque fois que je pars au boulot. J’étais dans la comptabilité de gestion avant d’en arriver à la comptabilité des finances. L’affaire est un problème de gestion, rien d’autre », dira-t-il.
 
Dans sa plaidoirie, la partie civile s’est finalement désistée pour les explications avancées par l’accusé. Mieux, elle a évoqué le lien étroit qui existe entre les deux (2) parties au procès.
« Le prévenu partage des liens amicaux et même fraternels datant d’au moins 17 ans. La famille de ces deux (2) individus ont fini par se fréquenter et c’est le prévenu qui l’a assisté lorsque la partie civile a perdu sa mère et l’a aidé d’ailleurs à enterrer cette dernière c’est pourquoi mon client a préféré se désister de l’ensemble du préjudice », a dit l’avocat.

La défense a pour sa part, invité la cour à requalifier les faits en abus de confiance avant de solliciter la bienveillance de la loi pénale à l’encontre de son client.
 
Dans son verdict, la juridiction a suivi la demande de la défense en requalifiant les faits en abus de confiance et a infligé au prévenu une peine d’avertissement de 2 ans assortie de sursis.



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