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Message de Noël de Monseigneur Benjamin Ndiaye: l’archevêque de Dakar contre la peine de mort

Rédigé par Dakarposte le Samedi 24 Décembre 2016 à 15:29

Message de Noël de Monseigneur Benjamin Ndiaye: l’archevêque de Dakar contre la peine de mort
Dans son message de ‘’Joyeux Noël’’ aux fidèles chrétiens, l’Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, s’est exprimé contre la peine de mort. Selon lui, cette ‘’folie’’ ne permet pas de faire revenir la victime à la vie terrestre, et empêche le bourreau de se racheter.

 L’Archevêque de Dakar Monseigneur Benjamin Ndiaye a adressé hier son message de Noël aux fidèles chrétiens. Selon le chef de l’église catholique, la fête de Noël arrive dans un Sénégal qui a été confronté ces derniers temps à de graves scènes de violences inquiétantes, notamment les agressions et meurtres. Il s’y ajoute les accidents mortels de la route qui endeuillent des familles et handicapent la vie des victimes de plus en plus nombreuses. L’évêque n’a pas non plus oublié les violences faites aux femmes, aux mineurs, aux enfants, ainsi que les multiples comportements déviants relayés régulièrement par la presse locale. ‘’C’est à croire que notre société est malade de son manque de repères éthiques et moraux, de sa précipitation et de son impatience, de son déficit de conscience citoyenne, de son indiscipline caractérisé, de l’appât du gain, et de ses tendances de plus en plus matérialistes et consuméristes’’, a-t-il déploré.

Ce que ne semble pas comprendre l’archevêque, c’est que cette société qui célèbre la mort avec respect et dignité quand elle survient puisse se permettre ‘’de banaliser la vie, au point de tuer des hommes, des femmes, des enfants sans vergogne, oubliant le précepte divin qui nous commande instamment : ‘’Tu ne commettras pas de meurtre’’, regrette-t-il. Face à la recrudescence de la violence dans la société sénégalaise, des voix se sont élevées pour demander le rétablissement de la peine de mort. Si certains le font à titre dissuasif, il y en a qui estiment que d’autres la préconisent à titre de vengeance.

Quoi qu’il en soit, le chef des catholiques du Sénégal lui, se demande si cela n’est pas un ‘’recul regrettable par rapport à la culture de la vie que nous devons promouvoir’’. Selon lui, la peine de mort dont il s’agit ne peut pas faire revenir à la vie terrestre la victime d’un meurtre. En plus, renchérit-il,  son application effective, au-delà de la sanction pénale, diminue la chance de conversion pour le meurtrier lui-même qui doit assumer sa responsabilité. ‘’Ne devons-nous pas alors nous convaincre qu’une culture pour la vie est préférable à une culture pour la mort ?’’ questionne-t-il.

‘’Sa mission est ainsi de délivrer les Hommes de la mort implacable’’

Il invite les Sénégalais à ne pas tomber dans la folie d’ôter la vie à leurs semblables, car la vie est un don de Dieu. ‘’C’est Dieu Lui-même qui en est l’Auteur et le Maître. C’est Lui qui nous a appelé à la vie et c’est à Lui qu’il appartient de nous en rappeler le moment venu’’, relève-t-il. Par conséquent, il suggère aux humains de laisser le Créateur s’en charger puisque, ajoute-t-il, celui qui tue ne s’expose pas seulement au jugement des hommes, mais surtout au jugement du Dieu de la vie’’, a prêché Mgr. Ndiaye.

En outre, il a expliqué le sens de Noël qui est la célébration de la vie donnée par Dieu. ‘’Le Verbe de Dieu, qui s’est fait Chair dans le sein de la Vierge Marie, est né à Bethléem dans la pauvreté mais entouré de l’amour soigneux et chaleureux de Marie et Joseph. Sa naissance, annoncée par les prophètes d’autrefois, accomplit la promesse divine. Elle vient illuminer nos vies et donner sens à notre histoire pour que nous vivions dans la vérité et l’amour en promoteur et en défenseur de la vie’’.

L’archevêque rappelle que le fils de Marie porte les ‘’doux’’ noms d’Emmanuel, c’est-à-dire ‘’Dieu avec nous’’ et de Prince de la Paix. Sa mission est ainsi de délivrer les Hommes de la mort implacable qu’engendre le péché et de le faire vivre de la présence gratifiante de Dieu. ‘’C’est de lui que nous recevons grâces sur grâces. En Jésus enfant, Dieu se rend vulnérable pour nous délivrer de l’engrenage de la violence et nous donner la paix’’, dixit Benjamin Ndiaye.

 

SITUATION DE L’ÉCOLE YAVUZ SELIM ET EN GAMBIE

Les conseils de l’Archevêque  




La situation qui prévaut au groupe scolaire Yavuz Selim ne laisse pas indifférente l’Eglise catholique.  Dans son message de Noël hier, l’Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, dit se soucier de ce qui se passe actuellement dans cette école. Il soutient avoir été interpellé. ‘’Il y a des problèmes juridiques. J’ai écouté un expert à la télévision parler de ces problèmes juridiques. Je ne connais pas les tenants et les aboutissants de la crise qui secoue Yavuz Selim. Mais il ne faut pas que les enfants soient sacrifiés à l’autel de deux raisons qu’on ne connaîtrait pas’’, a-t-il soutenu. Ainsi, il  manifeste toute sa solidarité aux parents, aux élèves, aux enseignants qui, dit-il, s’inquiètent aujourd’hui à travers le pays pour ce qui risque d’arriver à la chaîne des établissements Yavuz Selim, si simplement on devait les fermer ou les faire passer à d’autres, ‘’alors que le droit doit être respecté en tout’’, a souligné Mgr Ndiaye.

Sur un autre registre, le chef de l’Eglise catholique déplore ce qui se passe en Gambie. Il demande à Yahya Jammeh de jouer le jeu de la démocratie. Son souhait est que celui qui a été élu (Adama Barrow) puisse exercer normalement son pouvoir.  ‘’Celui qui a été défait peut aller préparer ses armes pour une nouvelle compétition’’, a-t-il appelé.

Selon lui, des règles de fonctionnement de la démocratie ont été édictées. Mais l’Afrique est encore malade de ne pas pouvoir respecter ces règles. ‘’Nous avons un problème de leadership de ne pas respecter les constitutions. Parce que si les dirigeants africains respectent les constitutions, les pays iront mieux. Mais si chacun veut s’accrocher éternellement au pouvoir, alors qu’il a été lui-même à l’origine de la définition de la constitution, il y a problème’’, fait-il savoir.

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