Pour avoir loyalement servi le Sénégal 40 ans durant, feu Bruno Diatta mérite...

Discret, il a quitté ce monde à son image. Sur la  la pointe des pieds, le désormais ex chef de protocole du Président de la République a rejoint, en toute discrétion, l'au-delà. 

Bruno Diatta , exempt de reproches, pourrait-on dire sans risque d'être démenti, était naturellement convaincu que la mort était le couronnement nécessaire de toute vie. Ce grand serviteur de la République, qui n'a jamais cédé aux attraits ensorcelants des pratiques peu orthodoxes entre autres mondanités, n'était pas sans savoir que la mort est inévitable. Il a, de tous temps, de jour comme de nuit agi en tenant compte qu'il est mortel, bref cet illustre mais digne héritier de feu, le ministre Edouard Diatta s'est  comporté avec des codes sociaux très stricts comme pour bien préparer sa mort. 

Parti comme il a vécu (dans la discrétion), Bruno était fortement attaché à la politesse, à la modestie, à l'organisation, à l'hygiène -surtout de vie-   et à la ponctualité.
 
Bruno a, pendant presque un demi-siècle accueilli, au palais de la République, d'illustres personnalités, Sénégalaises et étrangères, reçues par le chef de l'Etat, à l'occasion d'entretiens, de réunions au sommet, de déjeuners et de dîners, et lors de cérémonies officielles : remise de décorations ; présentation des lettres de créance d'ambassadeurs étrangers accrédités au Sénégal ; cérémonies de vœux, notamment.

Dans sa légendaire discrétion, Bruno a préparé et accompagné les déplacements officiels du Président de la République, à l'étranger de façon systématique (visites bilatérales, sommets multilatéraux) et au Sénégal, de façon ad hoc (déplacements dans le Sénégal des profondeurs, cérémonies nationales).

Bruno a contribué, quarante ans durant (De Senghor à Macky), à la mise en musique de l'activité officielle du Chef de l'Etat, à laquelle il est associé en amont (missions préparatoires, repérages sur le terrain, suivi d' invitations, ébauche de plans de table), comme au coeur de l'événement, dans un rôle de facilitateur.  Bruno, qui prenait rarement note, savait anticiper, prévenir, réagir...

Ce passeur de témoin, qui a malheureusement  tiré sa révérence, a discrètement  travaillé en étroite collaboration avec le cabinet du Président de la République d'une part, les autres services de la Présidence d'autre part, en particulier, la sécurité, la presse, l'intendance, le commandement militaire du Palais, les services de l'administration, ainsi que la cellule diplomatique, avec lesquels s'imbriquait son travail au quotidien.

Pour autant, Bruno Diatta mérite à bien des égards, les hommages de la République. Qui seront naturellement présidé par le Président de la République. 
Personne ne trouverait à redire qu'une journée -voire deux jours- de deuil national soit décrétée et que la dépouille de feu Bruno Diatta soit déposée, jeudi prochain dans la  matinée au vu et au su de toute la nation Sénégalaise et du monde entier devant le Palais Présidentiel qu'il a connu sur le bout des doigts. Mais, que cet hommage présidé par le Pr Macky soit précédé par une messe célébrée en la cathédrale de Dakar avant que le corps ne soit porté en terre.


Mamadou Ndiaye, dirpub dakarposte.com
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