
Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à programmer et à mener la marche d’hier à Dakar?
La première chose qu’il faut dire c’est que cette marche est une initiative du FNDC-Sénégal, c’est-à-dire la branche sénégalaise du Front national pour la défense de la constitution. Nous, en tant que société civile sénégalaise, nous joignant à la volonté du peuple sénégalais de manifester pour soutenir les frères et sœurs de la Guinée sur la question du troisième mandat d’Alpha Condé, nous avons décidé de renforcer nos frères du FNDC. Du moment où ils avaient du mal à avoir une autorisation préfectorale qui leur permettait de tenir une telle rencontre à Dakar. Du coup, le mouvement Y’en a marre avec l’organisation citoyenne FRAPP France DEGAGE, auxquels se sont joints la Rencontre africaine de défense des droits de l’homme (Radho), le Forum social sénégalais et d’autres organisations, se sont mis ensemble pour matérialiser le soutien du peuple sénégalais au peuple frère guinéen qui manifeste à Conakry et un peu partout en Guinée, contre le troisième mandat d’Alpha Condé.
Comment expliquez-vous une si grande implication du mouvement Y’en a marre auprès du FNDC?
Pour ce qui est de l’implication de Y’en marre, il convient de relever que la question du troisième mandat est une préoccupation qui nous concerne tout d’abord en tant qu’africains. Parce que c’est une problématique majeure des peuples africains. Notamment avec tous nos dirigeants qui arrivent au pouvoir tels des démocratiques, mais qui, au bout de deux mandats, commencent à revêtir des contours de dictateurs, qui cherchent à tripatouiller nos constitutions pour se maintenir au pouvoir. Aujourd’hui, il s’agit d’Alpha Condé, mais on parle d’Alassane Ouattara également. Ici, au Sénégal, il y a un débat qui commence à se poser avec Macky Sall, alors qu’après tout ce qui s’est passé au Sénégal sous Abdoulaye Wade et qui a fait que Macky Sall est arrivé au pouvoir, on n’aurait jamais dû avoir un tel débat ici. Mais aujourd’hui, on se demande s’il fera ou non un troisième mandat. Et lui ne fait rien pour trancher la question, alors que ça aurait dû être le cas. Donc, notre engagement auprès du peuple de Guinée est étroitement lié à notre engagement panafricain, parce qu’on pense qu’il y a certaines problématiques qu’on a en commun au niveau des Etats africains qui ne peuvent être réglées que par une dynamique unitaire des peuples africains. On a commencé par la Guinée parce que la Guinée et le Sénégal sont deux pays frères qui sont imbriqués. Géographiquement, c’est le pays le plus proche. Mais j’aimerais vraiment insister sur la dimension panafricaine, pour dire que dans une dynamique panafricaine des peuples, il faut qu’on se lève tous pour tourner la page de ces troisièmes mandats. Car c’est une problématique qui nous retarde. Pendant l’Europe, le continent américain et même une certaine partie de l’Afrique sont résolument tournés vers les problématiques de développement, nous nous en sommes encore à parler de troisième mandat et de tripatouillage constitutionnel. C’est anachronique et ce n’est pas normal.
Comment se fait-il que de la part de votre mouvement, on n’avait pas remarqué une si grande implication dans les crises du même genre au Burkina Faso et en RDC?
Je pense qu’il faut vraiment poser la question au Balai citoyen du Burkina Faso. A chaque chose, son contexte et son approche. Pour la Guinée, ce sont des mobilisations comme celle d’hier à Dakar. Pour le Burkina, si vous avez l’opportunité d’interroger quelqu’un du Balai citoyen, il vous dira en quoi Y’en a marre les avait influencés dans la bataille qu’ils ont menée contre Blaise Compaoré et ses velléités de rester au pouvoir. Pour ce qui de la RDC, vous pouvez le vérifier, j’ai personnellement été arrêté, en compagnie de Fadel Baro et »Fou Malade ». Nous avons été jetés en prison juste parce nous avions répondu à l’invitation de nos frères de ce côté pour parler de l’engagement citoyen et partager nos expériences. Donc, voilà, on était présent aussi bien au Burkina Faso qu’en République démocratique du Congo (RDC). Mais sachez qu’à chaque situation, son approche particulière. Pour le cas de la Guinée, on a fait des mobilisations pour répondre à un besoin de nos frères guinéens qui ont envie de savoir que nous sommes avec eux dans ces vagues de mobilisation. Au Burkina Faso et en RDC, les acteurs qui étaient impliqués dans la bataille avaient davantage besoin de partage d’expériences.
Quelle forme pourrait prendre la suite de votre engagement auprès du FNDC?
Nous l’avons à Dakar hier. Au-delà de la problématique guinéenne, il s’agit de jeter une initiative panafricaine de tous les mouvements citoyens et acteurs de la société civile pour régler définitivement cette question des troisièmes mandats en Afrique. Nous allons vers ça.
Propos recueillis par Boubacar Sanso BARRY edjely.com
La première chose qu’il faut dire c’est que cette marche est une initiative du FNDC-Sénégal, c’est-à-dire la branche sénégalaise du Front national pour la défense de la constitution. Nous, en tant que société civile sénégalaise, nous joignant à la volonté du peuple sénégalais de manifester pour soutenir les frères et sœurs de la Guinée sur la question du troisième mandat d’Alpha Condé, nous avons décidé de renforcer nos frères du FNDC. Du moment où ils avaient du mal à avoir une autorisation préfectorale qui leur permettait de tenir une telle rencontre à Dakar. Du coup, le mouvement Y’en a marre avec l’organisation citoyenne FRAPP France DEGAGE, auxquels se sont joints la Rencontre africaine de défense des droits de l’homme (Radho), le Forum social sénégalais et d’autres organisations, se sont mis ensemble pour matérialiser le soutien du peuple sénégalais au peuple frère guinéen qui manifeste à Conakry et un peu partout en Guinée, contre le troisième mandat d’Alpha Condé.
Comment expliquez-vous une si grande implication du mouvement Y’en a marre auprès du FNDC?
Pour ce qui est de l’implication de Y’en marre, il convient de relever que la question du troisième mandat est une préoccupation qui nous concerne tout d’abord en tant qu’africains. Parce que c’est une problématique majeure des peuples africains. Notamment avec tous nos dirigeants qui arrivent au pouvoir tels des démocratiques, mais qui, au bout de deux mandats, commencent à revêtir des contours de dictateurs, qui cherchent à tripatouiller nos constitutions pour se maintenir au pouvoir. Aujourd’hui, il s’agit d’Alpha Condé, mais on parle d’Alassane Ouattara également. Ici, au Sénégal, il y a un débat qui commence à se poser avec Macky Sall, alors qu’après tout ce qui s’est passé au Sénégal sous Abdoulaye Wade et qui a fait que Macky Sall est arrivé au pouvoir, on n’aurait jamais dû avoir un tel débat ici. Mais aujourd’hui, on se demande s’il fera ou non un troisième mandat. Et lui ne fait rien pour trancher la question, alors que ça aurait dû être le cas. Donc, notre engagement auprès du peuple de Guinée est étroitement lié à notre engagement panafricain, parce qu’on pense qu’il y a certaines problématiques qu’on a en commun au niveau des Etats africains qui ne peuvent être réglées que par une dynamique unitaire des peuples africains. On a commencé par la Guinée parce que la Guinée et le Sénégal sont deux pays frères qui sont imbriqués. Géographiquement, c’est le pays le plus proche. Mais j’aimerais vraiment insister sur la dimension panafricaine, pour dire que dans une dynamique panafricaine des peuples, il faut qu’on se lève tous pour tourner la page de ces troisièmes mandats. Car c’est une problématique qui nous retarde. Pendant l’Europe, le continent américain et même une certaine partie de l’Afrique sont résolument tournés vers les problématiques de développement, nous nous en sommes encore à parler de troisième mandat et de tripatouillage constitutionnel. C’est anachronique et ce n’est pas normal.
Comment se fait-il que de la part de votre mouvement, on n’avait pas remarqué une si grande implication dans les crises du même genre au Burkina Faso et en RDC?
Je pense qu’il faut vraiment poser la question au Balai citoyen du Burkina Faso. A chaque chose, son contexte et son approche. Pour la Guinée, ce sont des mobilisations comme celle d’hier à Dakar. Pour le Burkina, si vous avez l’opportunité d’interroger quelqu’un du Balai citoyen, il vous dira en quoi Y’en a marre les avait influencés dans la bataille qu’ils ont menée contre Blaise Compaoré et ses velléités de rester au pouvoir. Pour ce qui de la RDC, vous pouvez le vérifier, j’ai personnellement été arrêté, en compagnie de Fadel Baro et »Fou Malade ». Nous avons été jetés en prison juste parce nous avions répondu à l’invitation de nos frères de ce côté pour parler de l’engagement citoyen et partager nos expériences. Donc, voilà, on était présent aussi bien au Burkina Faso qu’en République démocratique du Congo (RDC). Mais sachez qu’à chaque situation, son approche particulière. Pour le cas de la Guinée, on a fait des mobilisations pour répondre à un besoin de nos frères guinéens qui ont envie de savoir que nous sommes avec eux dans ces vagues de mobilisation. Au Burkina Faso et en RDC, les acteurs qui étaient impliqués dans la bataille avaient davantage besoin de partage d’expériences.
Quelle forme pourrait prendre la suite de votre engagement auprès du FNDC?
Nous l’avons à Dakar hier. Au-delà de la problématique guinéenne, il s’agit de jeter une initiative panafricaine de tous les mouvements citoyens et acteurs de la société civile pour régler définitivement cette question des troisièmes mandats en Afrique. Nous allons vers ça.
Propos recueillis par Boubacar Sanso BARRY edjely.com