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Algérie: les rues d’Alger à nouveau noires de monde contre le pouvoir

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 5 Juillet 2019 à 19:26

Vingtième vendredi de contestation pour le peuple algérien qui est descendu une nouvelle fois dans la rue ce 5 juillet. La foule réclamait le départ d’Ahmed Gaïd Salah, le chef de l’armée à la tête de l’État depuis le départ d’Abdelaziz Bouteflika. Ce vendredi coïncidait en outre avec l’anniversaire de l’indépendance du pays.


Vendredi 5 juillet, cette journée de commémoration avait tout pour devenir historique: pour fêter les 57 ans de leur indépendance, des milliers d’Algériens - sans doute davantage - sont descendus un vingtième vendredi d’affilée dans la rue pour réclamer leur «seconde indépendance», à savoir le départ des militaires et des cadres du FLN au pouvoir. En fin d’après-midi, une foule immense défilait dans les rues d’Alger et les manifestants ont forcé le barrage des policiers postés autour de l’esplanade de la Grande Poste, lieu emblématique de la contestation depuis ses débuts le 22 février.

«Partez, libérez l’Algérie», «Pour une Algérie libre et démocratique», «FLN dégage», «Y en a marre des généraux», pouvait-on entendre dans les rues de la ville. Les manifestants scandaient des slogans réclamant le départ d’Ahmed Gaïd Salah, le chef de l’armée à la tête de l’État depuis le départ d’Abdelaziz Bouteflika et la libération des manifestants incarcérés, et notamment celle de Lakhdar Bouregaâ. Ce vétéran de l’indépendance a été arrêté samedi 29 juin, il est accusé «d’atteinte au moral des troupes de l’Armée nationale populaire et outrage à corps constitué».

Quoi qu’il en soit, c’est donc pari tenu pour l’avocat et défenseur des droits humains Mustapha Bouchachi, le diplomate et ex-ministre Abdelaziz Rahabi et d’autres personnalités qui avaient appelé à des manifestations «massives». Les Algériens ont répondu à leur appel pour faire du 5 juillet «la concrétisation de la libération de l’Homme, après la libération de la patrie» du pouvoir colonial français.

Des propositions du pouvoir qui ne convainquent pas

La situation est toutefois toujours bloquée en Algérie où les manifestants refusent le simulacre de transition mis en scène par le pouvoir militaire depuis la chute d’Abdelaziz Bouteflika le 2 avril dernier. Pourtant cette semaine a apporté son lot de surprises quand le président par intérim Abdelkader Bensalah a proposé mercredi la création d’une instance de dialogue pour organiser des élections présidentielles. Pour la première fois, le président a promis l’indépendance de la société civile algérienne en promettant que ni l’armée, ni le pouvoir en place n’y seraient associés, et qu’ils observeraient une «stricte neutralité».

Samedi, les partis politiques et des organisations de la société civile se réunissent pour des «assises nationales du dialogue». L’idée de la réunion, selon l’ancien ministre proche de la contestation Abdelaziz Rahabi, est de «mettre en place des mécanismes pour sortir de la crise et aller, dans des délais raisonnables, vers l’organisation» d’une présidentielle.


Reste que jusqu’à maintenant les promesses de changement se sont soldées par des échecs. Le plus cuisant d’entre eux fut l’annulation des élections présidentielles qui devaient se tenir le 4 juillet. Alors que le délai de 90 jours prévu par la Constitution pour l’intérim expire théoriquement le 9 juillet, Bensalah a dit qu’il resterait à son poste jusqu’à l’élection d’un nouveau président.



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