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Attaque à Paris: ce que l'on sait du mobile de l'assaillant

Rédigé par Dakarposte le Dimanche 27 Septembre 2020 à 15:24

Après l'attaque à l'arme blanche qui a fait deux blessés devant les anciens locaux de « Charlie Hebdo », le principal suspect affirme qu'il pensait s'être attaqué à des journalistes du journal satirique.


Interpellé moins d'une heure après l'attaque, le jeune Pakistanais de 18 ans qui dit s'appeler Hassan A. a affirmé aux enquêteurs qu'il était bien l'auteur des faits et qu'il pensait s'être attaqué à des journalistes de Charlie Hebdo.

Cet aveu confirme qu'il s'agit bien d'une attaque terroriste visant des employés du journal satirique. Le jeune homme assume son acte qu'il dit avoir préparé en effectuant plusieurs repérages dans la rue Nicolas-Appert, dans le XIe arrondissement.

C'est en effet dans cette rue que se trouvaient les locaux de Charlie Hebdo au moment des attentats de janvier 2015. Depuis lors, le journal a changé d'adresse en un lieu hautement sécurisé et gardé au secret. 

La colère comme motif après la republication des caricatures

Ce serait la colère qui aurait poussé ce réfugié pakistanais à passer à l'acte. Il a en effet indiqué aux enquêteurs ne pas avoir supporté la seconde publication des caricatures du prophète Mahomet. L'auteur de l'attaque de vendredi dernier assume une dimension religieuse à son acte, mais il ne revendique aucune allégeance à al-Qaïda qui a proféré de nouvelles menaces contre Charlie Hebdo à cause de ces caricatures.

Selon une source proche du dossier citée par l'Agence France-presse, une vidéo de plusieurs minutes « pas encore totalement authentifiée » montre un homme qui pourrait être, de manière « extrêmement probable » Hassan A.. Sur la vidéo, cet homme « chante, pleure, parle des caricatures du prophète et annonce son passage à l'acte dans une sorte de manifeste », détaille cettte source, qui insiste sur « l'absence d'un acte d'allégeance à une organisation ».

Un deuxième suspect... au « comportement héroïque »

Le deuxième suspect placé en garde à vue après l'attaque a quant à lui été mis hors de cause. Pour son avocate « il doit être présenté comme un héros, il a eu un comportement héroïque », a affirmé Me Lucie Simon au sujet de son client, « Youssef » (nom d'emprunt), sorti libre vendredi soir après avoir passé une dizaine d'heures en garde à vue auprès des enquêteurs antiterroristes.

« Youssef était au niveau du boulevard Richard-Lenoir, il entend le cri d'une femme puis d'un homme et voit quelqu'un partir avec un couteau et qui fait tomber ce couteau à l'entrée de la bouche de métro », raconte-t-elle.

L'homme, âgé de 33 ans, de nationalité algérienne et présent depuis moins de dix ans en France, s'est ensuite présenté aux policiers pour témoigner. Il a été placé en garde à vue « avec une interpellation type affaires de terrorisme : menottes, yeux bandés », ajoute son avocate. « J'ai cru qu'on allait me traiter comme un héros et on m'a mis derrière les barreaux », aurait-il notamment déclaré.

Huit gardes à vue étaient encore en cours dimanche matin : l'homme se présentant comme Hassan A., cinq anciens colocataires de son appartement de Pantin, son petit frère et une connaissance.


Arrivé en France avec le statut de mineur étranger isolé

Il s'appellerait Hassan Ali, ais son identité doit être encore confirmé par le Pakistan, ce pays qu'il aurait quitté à l'âge de 15 ans. Arrivé en France, il y a 3 ans avec le statut de mineur étranger isolé, il aurait était pris en charge par l'ASE, l'aide sociale à l'enfance du Val d'Oise en région parisienne, jusqu'à sa majorité.

C'est là qu'il a d'abord résidé avant d'aller ensuite s'installer à Pantin, une autre banlieue où il avait rejoint un groupe de compatriotes pakistanais, avec qui il partageait un 2 pièces. En situation régulière, le jeune homme de 18 ans était dans l'attente d'une convocation de la préfecture afin d'obtenir un titre de séjour.

Si selon le voisinage il ne donnait aucun signe de radicalisation, son chemin avait déjà croisé celui des forces de l'ordre. En effet, en juin dernier il est interpellé à la suite d'une altercation dans la rue en possession là aussi d'une feuille de boucher, une sorte de hachoir avec lequel il aurait commis son acte criminel. La sanction judiciaire s'était terminée, il y a 3 mois, par un simple rappel à la loi.



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