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Babacar Gaye, porte parole du Pds parle : « Ce que je pense de Fada, de leur mémo, de la succession de Wade (…) »

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 25 Juin 2015 à 00:00

Dans cet entretien exclusif réalisé au lendemain du départ du chef de file du Pds pour Versailles, dakarposte.com a accroché le porte parole du Pds. Et, Babacar Gaye de revenir, sans faux fuyant, sur bien des sujets qui font l’actualité au Pds, particulièrement cette fronde de Modou Diagne Fada et Co. Interview !


Dakarposte.com : M. Gaye que vous inspire le "cas Fadia et Co"?
Babacar Gaye : Le Pds, comme toute organisation, est à la croisée des chemins. Il fait face à son destin dont il est le seul maitre. Malgré la perte du pouvoir en 2012, notre parti est plus que debout et constitue la principale force de l'opposition; en dépit que vous en ayez. Les mutations qui sont en cours en son sein ne sont pas une fatalité. L'ouverture de la succession de Maitre Wade, même délicate, doit être engagée dans la sérénité et la responsabilité. Par conséquent, cet exercice ne devrait pas présenter le parti comme une foire d'empoigne. L'essentiel de nos énergies gagneraient à être concentrées sur les défis politiques qui nous interpellent: libération de nos détenus politiques, soutien aux populations qui souffrent de l'incurie du Gouvernement, constitution d'une force d'opposition alternative crédible pour faire face aux dérives d'un pouvoir incompétent etc.
Comme le pense la majorité des militants, le Secrétaire Général National, trouve que, même si l'essentiel du contenu de ce mémorandum pose d'intéressantes questions qui ont été soulevées bien avant cette fronde, la démarche n'est pas conforme aux règles de fonctionnement du Pds. Les instances régulières du parti offrent plusieurs cadres d'écoute et d'échanges pour aborder ces types de revendications. Évidemment sauf si l'on cherche à impliquer l'opinion publique qui ne saurait être l'arbitre d'un débat qui n'intéresse que les membres du Pds.
S'il est légitime de poser un débat pour le renouvellement des instances du parti, il est contre productif d'exiger le départ de Me Wade du Secrétariat général du Pds alors que le Congres régulièrement convoqué venait de voter une résolution qui maintient le Secrétaire Général national jusque après la prochaine élection présidentielle. 
La problématique de la réforme, de la restructuration, de la vente des cartes, du renouvellement des instances est acceptée et intégrée dans l'agenda du Pds. Me Wade est dans cette dynamique. Il a procédé à la restructuration du SN, nommé les secrétaires nationaux dont les missions sont clairement définies dans une note administrative.
Cependant ne peuvent faire l'objet d'un débat, les décisions issues du dernier Congrès du parti qui a décidé de maintenir Me Abdoulaye Wade comme Secrétaire general national jusqu'après la prochaine élection présidentielle et choisi, par un vote démocratique et transparent, Karim Wade comme le candidat du Pds à la présidentielle de 2017. Tout le reste de leurs revendications a fait l'objet d'un consensus quasi général.

Dakarposte.com : Maître Wade a demandé une suspension des auditions de la Commission de Discipline. Si certains pensent à  une tentative de décrisper la situation;  d'autres croient savoir que Wade n'aurait pas d'autre recours compte tenu du fait que Fada et Co ont déchiré les convocations...

Babacar Gaye : Même si je ne peux épiloguer outre mesure sur les motivations profondes qui ont guidé le choix du parti, je pencherais pour la première hypothèse. La suspension du processus est le résultat d'une convergence de volontés d'apaisement exprimées par le Secrétaire national chargé des conflits, médiateur et d'autres sages du Parti. Le Secrétaire Général national a tenu compte des résultats de ces initiatives pour ordonner la suspension des travaux de la Commission chargée de faire la lumière sur cette affaire. J'estime que c'est déjà un signe de maturité, de sagesse et d'un esprit de dépassement. Au demeurant, il faut que chacun joue sa partition avec responsabilité pendant cette phase importante de la vie du Pds et laisser le temps au temps pour que que la raison l'emporte sur les passions. La préservation de l'héritage de Me Wade qui est un patrimoine commun, mérite que l'on garde toute notre sérénité afin d'apporter les réponses adéquates aux questionnements des uns et des autres. Il urge de jouer serré afin de nous préparer à assumer notre destin d'hommes et femmes engagés au service de notre peuple qui a beaucoup souffert de la politique politicienne.

Dakarposte.com : Êtes-vous optimiste sur l'avenir du Pds dont l'image est avili par cette fronde?
Babacar Gaye : Absolument. Ce n'est pas la première fois que Me Wade fait face à de telles situations. J'espère que ce sera la dernière tentative de lancer une OPA sur le parti. Le Pds a une âme. Il a traversé beaucoup de remous. Il reste malgré tout le plus grand parti du Sénégalais pour avoir su survivre au cataclysme du 25 mars 2012, résister aux multiples agressions du pouvoir actuel et participer avec des résultats probants aux différentes élections. Malgré l'acharnement du pouvoir sur ses principaux responsables et les débauchages tous azimuts à coup de millions, l'appareil reste debout et se prépare à assurer l'alternance en 2017. Nous en avons la volonté, et les moyens politiques qui passent par la formulation d'une nouvelle offre politique à partir des acquis du Libéralisme social éprouvé, des leçons retenues des erreurs du passé et des apports des autres forces démocratiques en lutte pour une gouvernance  vertueuse et efficace au profit du seul citoyen qui devient un partenaire privilégié.

Dakarposte.com : A quel impératif obéït  le retour de Wade en France?
Babacar Gaye : Aucune idée. Certainement le principal concerné pourrait juger nécessaire éclairer votre lanterne.

 Dakarposte.com : Vous avez un dernier mot?
Babacar Gaye : Un appel au rassemblement autour des défis majeurs qui interpellent, au delà des rangs étriqués du Pds, la grande famille libérale pour une opposition forte et crédible dans la perspective de la reconquête du pouvoir en 2017 pour que Me Wade, heureux, cesse d'être l'acteur principal de la scène politique. Nous le pouvons; nous le lui devons.



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