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DÉTOURNEMENTS, JEUX EN LIGNE, TRAFIC DE DROGUE…- LA CENTIF DÉCLENCHE UNE GUERRE SANS MERCI CONTRE LES CRIMES FINANCIERS

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 3 Décembre 2025 à 03:38 modifié le Mercredi 3 Décembre 2025 - 03:41

Dans le cadre de sa tournée nationale de sensibilisation sur les enjeux et les défis de la sécurité financière au Sénégal, la délégation du Comité national de coordination de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme était, hier mardi, à Thiès. Une campagne de sensibilisation, menée sous la férule de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), qui s’inscrit dans une dynamique de consolidation des acquis du Sénégal dans ce domaine ultra-stratégique.


La cheffe de Délégation, membre du secrétariat du comité national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, Khadija Fayel Diop, de souligner qu'il s'agit d'une « campagne nationale de sensibilisation auprès des populations sur nos travaux, en matière de stratégie nationale pour lutter contre le blanchiment de capitaux, également le financement du tourisme et la prolifération des armes de destruction massive ». Elle informe : « À travers cette campagne qui a démarré le 10 novembre 2025, nous sommes en train de sillonner les 14 régions du Sénégal. Nous l'avons démarrée vers Kédougou et sommes en train de la terminer par l'axe Thiès-Dakar ».

Campagne pour sillonner les 14 régions du Sénégal

Dans cette lutte, la particularité de la ville de Thiès, aux yeux de Mme Khadija Fayel Diop, demeure le fait qu'elle reste « une cité stratégique, où il y a beaucoup de populations qui nous viennent d'autres localités du Sénégal et même de l’étranger, notamment des pays limitrophes ». Et en termes de financement du terrorisme, a-t-elle indiqué, « il faut être très vigilant ». Mais également, en termes de lutte contre le blanchiment de capitaux, fait-elle remarquer, « à l'instar des autres villes du pays, toutes les infractions sous-jacentes se retrouvent également dans la ville de Thiès : la corruption, le détournement de deniers publics, mais nous avons également d'autres infractions liées à la fraude. Aujourd'hui, nous avons des risques très émergents dans les jeux en ligne, dans la cybercriminalité également, et dans d'autres formes de criminalités financières ». Khadija Fayel Diop de poursuivre : « Malgré les lois et tout le cadrage institutionnel, législatif, réglementaire, les criminels financiers prospèrent dans nos villes, dans nos régions, à l'instar de tous les pays du monde. Face à toutes ces criminalités financières, on s'est dit qu'il ne faudrait pas rester uniquement sur Dakar, mais il faut mailler le territoire national pour pouvoir sensibiliser, au mieux, les populations, afin qu'on puisse, ensemble, faire en sorte d'avoir un pays où l'économie est bien encadrée et que tous les crimes financiers soient bien gérés, pour qu'ils ne puissent pas prospérer ». La cheffe de Délégation d'ajouter : « Au niveau comité national, nous développons une stratégie nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement de terrorisme ». Elle dit : « Nous avons eu une première stratégie pour la période 2019-2024, qui s'étendait sur 5 axes et cette stratégie est arrivée à son terme. Nous sommes actuellement en train de finaliser une autre stratégie qui va débuter fin décembre 2025 jusqu'en 2029 et nous avons une vision jusqu'en 2035 ».

Position très stratégique et forte mobilité de capitaux

Khadija Fayel Diop a surtout insisté sur un des axes qui consiste à faire en sorte que le cadre réglementaire et juridique soit un cadre qui soit vraiment conforme aux normes et aux standards internationaux, parce que, ajoute-t-elle, «nous, nous n'agissons pas en vase clos, toutes les règles que nous définissons, toutes les lois, tous les degrés, tous les règlements, ont une base liée aux normes du GAFI qui sont au nombre de 40 recommandations vous disent concrètement comment tous les pays du monde doivent agir pour faire en sorte que le blanchiment de capitaux soit maîtrisé, que le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive ne prospèrent pas ». Elle ne manque surtout pas de renseigner, entre autres, sur « la nature et la portée du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme, ainsi que sur la menace qu’ils représentent », sur « l'engagement du Sénégal qui a amélioré sa législation et ses procédures de lutte contre le LBC/FT en promulguant une nouvelle loi en février 2024, ce qui a permis au pays d'être retiré de la liste grise du GAFI (Groupe d'Action Financière) ». Une occasion pour le gouverneur de rappeler que la région de Thiès, du fait de son positionnement stratégique et de la forte mobilité des personnes et des capitaux, se trouve au cœur des préoccupations nationales. En tant que première région minière du Sénégal, pôle d’attraction économique avec des secteurs porteurs tels que le tourisme, l’industrie, l’agriculture, l’élevage et la pêche et zone d’agglomération urbaine, les circuits commerciaux autour de ces secteurs, méritent une attention particulière, dans l’analyse des risques liés au blanchiment et au financement du terrorisme. C’est là, dit-il, toute la pertinence de cet atelier régional de sensibilisation, qui a pour objectif de rapprocher l’action nationale des acteurs territoriaux, d’échanger sur les risques spécifiques à chaque région et de favoriser une appropriation collective des dispositifs de vigilance et de déclaration.


LE TRAFIC ILLÉGAL DE BOIS CIBLÉ À ZIGUINCHOR

La coupe illégale de bois et le trafic de drogue figurent toujours parmi les infractions sous-jacentes au blanchiment les plus préoccupantes dans la région de Ziguinchor (sud), a déclaré, lundi, le commissaire principal de police Mandjibou Lèye, par ailleurs directeur des enquêtes à la CENTIF.

“Le risque de blanchiment reste moyen au plan national et faible pour le financement du terrorisme et de sa prolifération. En revanche, certaines infractions sous-jacentes demeurent préoccupantes dans la région de Ziguinchor, notamment le trafic de drogue et la coupe abusive du bois”, a-t-il notamment relevé. Il s’exprimait lors d’une mission de sensibilisation effectuée dans le cadre de la campagne nationale de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération. Outre le gouverneur de Ziguinchor, Mor Talla Tine, la rencontre a également réuni des acteurs de développement, des chefs de service, des élus territoriaux, des autorités administratives et des membres de la société civile. Le directeur des enquêtes de la CENTIF a indiqué que, ”malgré un risque national jugé moyen pour le blanchiment de capitaux et faible pour le financement du terrorisme, certaines activités illicites persistent dans la région et nécessitent une vigilance accrue”, en faisant allusion à la coupe abusive de bois et le trafic de drogue. Mandjibou Lèye a salué “le travail quotidien” des forces de défense et de sécurité, citant notamment le démantèlement régulier de champs de cannabis et les efforts contre l’exploitation forestière illégale. Évoquant le financement du terrorisme, il a rappelé la distinction entre cette infraction et les actes terroristes, précisant que la CENTIF intervient principalement sur le volet préventif et financier.

La proximité avec la Gambie et la Guinée-Bissau impose, selon lui, un renforcement permanent de la vigilance, “particulièrement en matière de prolifération des armes”. Ces préoccupations sont intégrées au dispositif régional de sécurité coordonné par le gouverneur et examiné lors des réunions mensuelles sur la sécurité, a-t-il affirmé. Il a ainsi encouragé les populations à avoir la culture bancaire, non sans déplorer le faix taux de bancarisation dans la zone, malgré l’essor du mobile money. Evoquant le bilan 2024, il a fait état de 42 737 186 déclarations de transactions en espèces, contre 16 993 410 en 2023, soit une hausse de 151,5 %. La CENTIF a également reçu 2 172 informations sectorielles (+40 %) et transmis 46 rapports au pôle judiciaire financier, selon son directeur en charge des enquêtes. Sur le plan international, 10 demandes d’information ont été émises et 12 reçues, tandis que les communications spontanées sont passées de six à une seule, a poursuivi le commissaire Lèye. Il a également fait part d’une typologie emblématique, relativement à un organisme à but non lucratif dénommé “ALPHA”, suspecté en 2021 de financement du terrorisme après la réception de plus de 1,17 milliards de francs CFA en provenance d’une structure étrangère basée au Qatar. Ce cas illustre, selon lui, la nécessité de renforcer la vigilance à l’égard des organisations manipulant des flux financiers importants ou disposant de partenaires internationaux.

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