Le vrai visage de Massata Diack

Celui qui est devenu la cible de la presse occidentale au sujet des attributions de plusieurs olympiades et des problèmes de dopage au sein de l’IAAF est resté à Dakar où il mène une vie désormais tranquille danssa villa des Almadies, loin des longs et éprouvants voyages sur tous les continents. Pape Massata Diack passe ses journées à regarderses différents dossiers et peaufine sa ligne de défense. «Il est resté un fervent croyant et clame son innocence ». Il lit ses mails et consulte ses avocats de par le monde et soutient qu’il est victime d’un vaste complot. «Mais la vérité finira par triompher ». Cet agent marketing de renommée mondiale a pourtant de quoi être fier. Fort d'une expérience de plus de 25 ans dans le milieu sportif, Papa Massata Diack y a acquis une solide maitrise des relations publiques, de la gestion évènementielle, du marketing, du développement stratégique et de la conduite de projets d’envergure. Pendant 8 huit ans et jusqu’en 2015, cet homme a été conseiller marketing de l’IAAF. Au sein de cette organisation, il va s’occuper à améliorer les recettes de l’instance mondiale d’athlétisme. L’homme pendant les années de sa collaboration a apporté plus de 140 milliards et touché une vingtaine de milliards de commissions. Légalement. «De quois’offrir une vie confortable ». «Je n’ai pas besoin de l’argent des athlètes pour vivre ou de l’argent d’une ville candidate », déclarait-il en substance dans un entretien avec l’hebdomadaire fran- çais, Nouvel Obs. A son arrivée au sein de l’IAAF, l’organisation était au bord de la faillite. Il a ouvert les marchés et conclu des contrats de sponsoring avec les pays émergents (Chine, Corée du Sud, Inde, Afrique du Sud, Brésil, Russie, Mexique, UAE, Qatar). « Certains ne lui ont pas pardonné cette audace et cette réussite ». Ce garçon de Dakar qui a fréquenté le Collège DeGaulle, l’académie de Dijon, est titulaire du Bac série B. Puis entre 1985 et 1988, il a obtenu un bachelor en finances et affaires internationales à l’institut franco-américain de management à Paris. L’homme travaillera ensuite pour des événements sportifs africains et mondiaux, comme les championnats de Cross Contry, la Coupe du monde d’athlétisme de 1992 à la Havane, les championnats internationaux de la même discipline à Tokyo, Sttutgart, Gothenburg et bien d’autres grandes manifestations de la discipline phare des jeux olympiques. «Il a su apporter le dynamisme qui manquait à ce sport côté marketing.A son arrivée dans le staff marketing de l’IAAF, les salaires étaient menacés ». En partant, l’organisation avait 88 millions de dollars dansses caisses. En 1996, il est enAfrique du Sud où il est conseiller en relations internationales du ministère des sports. Puis, la même année, il aide ce pays dans l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations. Il aidera aussi le Nigéria puis le Qatar dans le marketing lors des coupes du monde de 95 et 99 qui se sont déroulées dans ces deux pays. L’homme a également travaillé pendant plusieurs années pour les championnats d’Afrique d’athlé- tisme et a trouvé plusieurs milliards pour les championnats d’Afrique de la discipline qui se sont dé- roulés de 1990 à 2000 entre le Caire, Durban, Yaoundé, Dakar et Tunis. Il a été également rendu célèbre au Sénégal pour avoir réalisé pour le compte d la Fédération sé- négalaise de football près de 5 milliards de recettes de sponsoring et avait signé avec Sonatel un contrat record de presque un milliard lors de la gé- nération deslions en 2002. « Quand il s’est présenté aux autorités pour leur dire qu’il était possible que, les lions qualifiés, à la Coupe du monde pouvaient remporter des contrats à milliards, personne ne l’a cru. Il l’a réussi pourtant ». C’est cet homme qui a fait du marketing sportif une réalité dans l’athlé- tisme africain et mondial qui est aujourd’hui partagé dans des révélations sulfureuses entre Paris et Rio de Janeiro. «Dans cette affaire, on a mélangé contrats sportifs et rétro-commissions, on a confondu des paiements de partenaires à de la corruption », dit un de ses proches. «Maisilse battra pour prouver son innocence ».