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PONCTION DES SALAIRES DES GRÉVISTES À L’IFE : Pr Mbaye Thiam recadre Oumar Dia du Sudes/Esr

Rédigé par Dakarposte le Samedi 19 Mars 2022 à 13:37

PONCTION DES SALAIRES DES GRÉVISTES À L’IFE : Pr Mbaye Thiam recadre Oumar Dia du Sudes/Esr

Après plusieurs mois de crise à l’Ife, le Recteur de l’Ucad a coupé les salaires des grévistes. Porte-parole du rectorat, Pr. Mbaye Thiam, explique la démarche du Recteur dans cet entretien. Il est revenu également sur les accusations du Sudes/Esr relatives à l’instrumentalisation par le recteur du handicap du fils d’Oumar Dia. Pr Mbaye Thiam promet que le rectorat « prendra sans faiblesse, toutes les mesures qui s’imposeront ».

L'Ife connaît une crise qui dure depuis un certain temps. Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots de quoi il s'agit ?

 

En réalité, il n’y a aucune crise à l’Institut de Français pour les étrangers (Ife). L’Ife est un institut d’université placé sous la tutelle de la Faculté des Lettres et Sciences humaines (Flsh) de l’Ucad. Il forme des étudiants provenant de pays non francophones et des locuteurs sénégalais à la maîtrise de la langue française. C’est un établissement qui, au-delà des formations qu’il délivre, contribue à consolider le réseau de coopération avec les pays d’origine des étudiants et notre université.

Il se trouve qu’après sa nomination à la tête de l’Ucad, le Recteur Aly Mbaye a constaté la vacance du poste de directeur de l’Institut. Ainsi, il a nommé le directeur des études sortant, comme directeur intérimaire pour assurer la continuité des services et le fonctionnement de l’Institut jusqu’à ce qu’un nouveau directeur soit élu. Constatant cela, les membres du Sudes/Esr de l’Ife, conduits par Oumar Dia, se sont insurgés contre la décision de nomination.

 

Le Sudes/Esr a alors commencé à harceler les responsables de l’Ife et de l’Ucad. Ils ont ainsi déclenché un processus de grèves perlées, espérant parvenir à bloquer le fonctionnement de l’Ife. Ils ont initié de multiples manifestations avec occupations et entraves des activités à l’Ife comme au Rectorat. Enfin, ils ont multiplié les déclarations, dénonciations et accusations fallacieuses intempestives dans la presse.

Devant l’échec de leurs actions de blocage, d’intimidations et même de violence, ils ont choisi de porter l’affaire en justice, en attaquant le recteur devant le tribunal correctionnel, alors que tout le monde sait que les actes administratifs sont naturellement attaqués devant la Cour suprême lorsqu’ils sont contestés.

L’affaire étant portée par eux-mêmes devant les juridictions compétentes, l’Ucad et son recteur s’en remettent à la décision judicaire avec sérénité. De son côté, au lieu d’attendre comme nous la décision de la justice qu’il a interpellée, le Sudes/Esr continue de mettre la pression sur l’autorité judicaire, comme pour vouloir l’influencer.

Dans un communiqué, le Sudes/esr accuse le recteur d'avoir abusivement coupé les salaires des grévistes et d'instrumentaliser le handicap du fils de leur secrétaire général. Que répondez-vous à ces accusations?

Il faut distinguer deux situations dans les gesticulations de Oumar Dia, secrétaire général national du Sudes/Esr. D’abord, il veut faire de la situation délétère qu’il a créée à l’Ife en décrétant une grève larvée de ses militants de base depuis l’année dernière, un affrontement sans fin entre le recteur de l’Ucad et le Sudes/Esr.

 

Cette vision est totalement fausse. Le Sudes/Esr est un syndicat qui a des militants dans tous les établissements de l’Ucad. Ailleurs qu’à l’IFE, ils s’acquittent correctement de toutes leurs responsabilités pédagogiques et administratives. Le Sudes/Esr participe par ailleurs depuis toujours, comme les autres partenaires sociaux, aux réflexions et initiatives en faveur du développement de l’institution universitaire. Le recteur n’a donc aucun problème avec le Sudes/Esr.

Par contre, il a l’obligation et le devoir de veiller scrupuleusement au respect des textes qui encadrent l’Ucad. En la matière, depuis plusieurs mois, les militants de la section Ife du Sudes/Esr se sont inscrits dans une grève permanente qui ne les empêche pas de percevoir, à la fin de chaque mois, leurs salaires sans assurer les services attendus d’eux. Naturellement, un tel état de fait expose les enseignants concernés à des sanctions comme la suspension de salaires, sans préjudice d’autres procédures à leur encontre.

Ensuite, le secrétaire général du Sudes/Esr exploite lui-même, maladroitement, sa situation personnelle dans son combat syndical. Contrairement à ce qu’il déclare, c’est lui et lui seul qui «instrumentalise le handicap d’un enfant». Que s’est-il passé? Depuis des années, M. Oumar Dia, et non son enfant qui n’a rien à voir dans cette histoire, a réussi à se faire rembourser périodiquement des soi disant frais médicaux, pour des prestations, qui manifestement ne sont pas justifiées.

Constatant cela, le rectorat a alors envoyé à M. Oumar Dia, et non au secrétaire général du Sudes/Esr, une lettre estampillée ‘’confidentielle’’ pour simplement lui demander de s’expliquer sur la question. C’est lui qui a effectivement choisi de porter sur la place publique la maladie de son fils en publiant aussi bien la lettre confidentielle du Recteur que sa réponse.

Pour ce qui le concerne, le Rectorat continuera à suivre la procédure enclenchée conformément aux textes et aux normes administratives en vigueur dans notre pays, et prendra, sans faiblesse, toutes les mesures qui s’imposeront à l’issue du processus d’investigation en cours.

Le Sudes/esr annonce une plainte qui vise personnellement le recteur de l'Ucad. Où en êtes-vous avec ce dossier ?

Comme indiqué plus tôt, ce dossier est pendant en justice et nous le préparons sérieusement avec nos conseils, dans le seul but de protéger l’institution universitaire que nous représentons.

 
L’As



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