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Principal prévenu du meurtre de Ndiaga Diouf: la part de vérité de Barthélémy Dias

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 26 Janvier 2017 à 09:13

Principal prévenu du meurtre de Ndiaga Diouf: la part de vérité de Barthélémy Dias
Poursuivi pour coups mortels, coups et blessures volontaires et détention d’armes sans autorisation administrative, le maire de la commune de Mermoz-Sacré-Cœur, Barthélémy Dias, a plaidé non coupable hier, devant le tribunal correctionnel de Dakar siégeant en audience spéciale. Emmitouflé dans un ensemble boubou Bazin vert clair, Dias fils, arrivé en retard (10 heures), s’est excusé devant le tribunal avant de retracer le film des évènements. Récit !

 ‘’A plusieurs reprises, j’ai été attaqué par des gens du Pds’’

‘’Le 22 décembre 2011, j’avais rendez-vous avec le directeur général d’Elton. Ce dernier l’a même confirmé devant les enquêteurs. Comme, je ne suis pas joignable sur mes numéros de téléphone pour des raisons personnelles, c’est mon chauffeur qui m’a informé de ce que ma mairie avait été encerclée avec un dispositif assez impressionnant. Il y avait 3 véhicules stationnés en face de la commune. Certains individus étaient encagoulés, d’autres avaient des casquettes totalement descendus sur leurs visages. 2 d’entre eux portaient des ceintures avec port d’armes. Là, j’ai eu la certitude qu’ils détenaient des armes par devers eux. Car, à plusieurs reprises, j’avais été attaqué par des gens du Pds. 2 jours avant le procès de Malick Noël Seck, j’ai été victime d’une attaque. Au mois d’octobre 2011, j’ai été assailli par une bande de nervis armés de coupe-coupe à la prison de Tambacounda. Je me suis défendu en tirant des coups de feu en l’air. J’ai même été agressé à hauteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).Je considère que ma sécurité est seulement dissuasive. Car, même si j’ai 4 gardes du corps, aucun de mes éléments ne détient d’arme à feu. Donc, à un moment donné, je n’avais confiance qu’en moi-même. Pourtant, on avait seulement dit que la candidature d’Abdoulaye Wade était irrecevable. Nous n’avons pas attaqué un membre du Pds. Nous avons seulement utilisé les voies et moyens que nous confère la Constitution à savoir la plume et les prospectus’’.

‘’Le 5ème véhicule déversait un nombre impressionnant de personnes’’

‘’La bagarre devant la mairie a duré plus d’une demi-heure. Arrivé sur les lieux, je me suis positionné de telle sorte que si cela dégénérait, je pourrais me retirer dans ma maison familiale. Donc, dans ma stratégie, il y avait le repli. Alors que si j’entrais dans la mairie, je serais victime d’un guet-apens. Quand le commissaire Mbaye Sèye est venu, je lui ai fait part de ce qui se passait à ce moment. Il a fait 2 allers et retours pour parler aux nervis et les choses ont empiré. Un 4ème véhicule est venu barrer la route qui mène chez moi. Aussitôt, je me dis que c’était cuit pour moi. J’ai constaté que le commissaire n’avait pas de pouvoir sur ces individus qui se sentaient être sous l’autorité d’un pouvoir au-dessus de lui. Le policier n’a pas obtenu ce qu’il voulait et il est reparti. Un 5ème véhicule est venu en renfort. Il déversait un nombre impressionnant de personnes. Mais, je n’avais toujours pas sorti mon arme. De là où où j’étais assis, j’ai pensé à ma vie. Comme la voie qui me menait chez mes parents était bloquée, je suis descendu de ma voiture. J’ai marché tranquillement pour aller chez moi, l’arme à la main. J’ai entendu des coups de feu et j’ai répliqué. J’ai fait 4 sommations et personne n’a bougé. Il y avait une vingtaine de personnes en face de moi. C’était un instinct de survie. Lorsque j’ai entendu le premier coup de feu, j’ai reculé. Je n’ai pas été le déclencheur des hostilités. J’ai une arme réelle avec une autorisation administrative qu’est le Torus Pt 917 et une autre qui est factice. C’est une arme qui prend des douilles en plomb’’.

‘‘Ce jour-là, si je voulais tuer des personnes, je l’aurais fait’’

‘’Quand je suis arrivé chez moi, il y avait déjà les journalistes. Au début, ils m’ont dit qu’il y avait 3 morts.  Ce n’est que vers 13 heures que le commissaire central Harouna Sy m’a dit qu’il devait venir me chercher, car il y a eu mort d’homme. Je lui ai fait savoir que je devais d’abord aller à une manifestation à la place de l’Obélisque, avant de venir répondre à la convocation. Je n’ai visé aucun individu. Ce jour-là, si je voulais tuer des personnes, je l’aurais fait. Car il y a eu un nervi qui était déterminé à entrer dans la mairie. Un autre, habillé en sous-vêtement et d’un pantalon bleu, exhibait ses grigris pour me faire croire qu’il était invulnérable. S’ils n’étaient pas venus pour se bagarrer, ils auraient quitté les lieux depuis longtemps. Mieux, dans la nuit du 22 au 23 décembre, un autre bataillon est venu chez moi. Personne n’en a parlé. C’est le 23 que j’ai accepté de remettre les armes aux enquêteurs sur insistance de mon père et du maire de Dakar, Khalifa Sall. J’ai remis le torus, les deux chargeurs, les minutions composées de 17 cartouches et le briquet. On s’est retrouvé avec 3 armes. Les balles tirées et extraites dans les corps des victimes ne provenaient pas de ces armes. J’ai tiré avec un 9 millimètres. C’était dans un contexte purement politique. Dans un premier temps, j’ai remis les 2 armes. J’avais caché l’existence de mon 3ème arme parce que nous étions dans un système qui m’avait déjà accusé et condamné, avec Ousmane Ngom comme ministre de l’Intérieur et Cheikh Tidiane Sy, ministre de la Justice. La scène du crime était infestée.’’

avec Enquête 



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