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Problème de leadership, non renouvellement des instances de base...l'affaire Karim divertit le PDS

Rédigé par Dakarposte le Samedi 1 Octobre 2016 à 10:15

Problème de leadership, non renouvellement des instances de base...l'affaire Karim divertit le PDS
Depuis l’arrivée du Président Sall au pouvoir et le déclenchement subséquent de la traque des biens mal acquis, le Parti démocratique sénégalais (Pds) a du mal à jouer son rôle d’opposant.

Le Pds s’est subitement retrouvé dans une ambiance de défaite d’autant plus délétère que le régime en place a accusé les caciques libéraux d’avoir vidé les caisses de l’Etat dans lesquels, selon eux, il n’y a plus rien.

Qui plus est, la plupart des responsables libéraux ayant joué des rôles importants, ont été interdit de sortie du territoire national. Le Ministre Ousmane Ngom a dû subir les rigueurs de la politique des nouvelles autorités, elles qui n’ont pas hésité à aller le faire cueillir manu militari alors qu’il se trouvait à l’Est du Sénégal, bien loin de Dakar. Une démonstration de force spectaculaire qui en disait long sur la détermination de Macky à aller jusqu’au bout.

A ces actes posés, vient s’ajouter ce qui devrait à jamais tenir en respect ces anciens camarades de Macky, à savoir l’arrestation de Karim Wade et son inculpation devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Dans les rangs du parti, on assiste, impuissant, à cette descente aux enfers accentuée par l’arrestation systématique de ceux qui tentent de venir au secours de Karim Wade par des déclarations et autres manifestations.

L’article 80 a dû être brandi plusieurs fois. D’anciens ministres et même un lutteur ont dû y passer. Macky ne plaisantait pas.
Pendant ce temps et surtout tout le moment qu’a duré le procès, c’est l’affaire Karim qui a occupé le Pds et ses alliés. Et les choses n’ont pas changé aujourd’hui.
La preuve, Karim a été, à l’issue de primaires rapidement organisées dans la perspective de son verdict, élu candidat du Pds en 2019.

Et du fait de cette nouvelle donne, des libéraux ont marqué leur désapprobation de la démarche en réclamant un congrès qui tarde. Ils se sont alors ligués derrière Modou Diagne Fada qui, depuis, a créé son parti.

C’est dire que, comme hier avec les Idrissa Seck, Macly Sall, la simple perspective d’un Karim successeur de Wade à la tête du parti, divise ce dernier. Aliou Sow, Souleymane Ndéné Ndiaye, Pape Diop, Abdoulaye Baldé, et bien d’autres, n’ont jamais caché le fait que la perspective de cette dévolution ne les agrée pas.

Pis, pendant tout ce temps, le parti libéral a été « coaché » par un coordonnateur, Oumar Sarr, qui est loin de faire l’unanimité. Certes, le responsable du Walo a fait ce qu’il peut, mais cela n’a pas empêché que de donner l’impression que le Pds est un navire sans gouvernail. Des observateurs ont même parlé d’armée mexicaine dès lors que chaque « fils » de Wade croit être l’héritier légitime.

Pendant ce temps, le Pape du Sopi, vieux, agacé par l’enfermement de son fils, reste étonnamment loin de Dakar et donc de la scène politique sénégalaise.
Du coup, non seulement le Secrétaire général national est en retrait, mis à part quelques sorties intempestives, mais son candidat déclaré est en prison. Il s’y ajoute que le parti rechigne à renouveler ses instances comme le réclamait Fada.
Aujourd’hui, ils fêtent tous la « victoire » de Karim parce que Paris n’a pas donné une suite positive à la demande de l’Etat du Sénégal de saisir de ces biens. Une plainte même de Karim est annoncée devant les tribunaux internationaux pour détention arbitraire.

Au Pds, tout tourne autour de Karim

Comme quoi, au Pds, tout tourne autour de Karim, qui, par les prouesses de je ne sais quel acrobatie juridique, a accepté un exil alors qu’il a bénéficié d’une grâce.
Les libéraux qui jubilent ne peuvent pas oublier qu’ils sont manifestement « complices » d’une violation flagrante de la loi sur la grâce en acceptant de participer à un protocole qui sème le doute sur la crédibilité de leur candidat au moment où il bénéficiait d’un certain capital sympathie au niveau de l’opinion. Certes, nous imaginons que beaucoup d’entre eux n’ont pas été mis au parfum, mais, on a pu remarquer, durant cette époque de libération de Karim, un élan de rapprochement entre les membres de l’Alliance pour la République (Apr) et du Pds. On a pu le noter dans le fief même de Oumar Sarr. Un jeu de yoyo qui peut être préjudiciable au parti car, tantôt, ils font semblant d’être proches de Macky, tantôt, ils s’écartent de lui par des prises de position très hostiles.

Il s’y ajoute le fait qu’aucune tentative réelle de redynamisation et de réorganisation du parti n’a été entamée. La défaite cuisante au cours des élections du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) en dit long sur la perte de vitesse du « Sopi ».
Wade vieux, attend manifestement Karim qui est en exil. Les termes du « protocole de Doha » n’ont pas été révélés. Certains soupçonnent même un deal politique entre libéraux et apéristes.

C’est dire que l’affaire Karim divertit le Pds qui n’a pas pu jouer, jusqu’ici, son rôle de principal parti d’opposition. On peut alors se demander si cette démarche a été voulue, calculée ou s’il s’agit simplement d’un pilotage à vue dans une situation où les aboutissements judiciaires ne doivent pas cacher les enjeux politiques. Car, c’est de l’avenir d’un parti dont il s’agit.

Dakarmatin



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